[Textes d'ambiance] Le récit de la campagne
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[Textes d'ambiance] Le récit de la campagne
Ce post a pour objectif de faire un récit exhaustif de la campagne. J'ai inséré ci-dessous tous les textes que j'ai pu trouver, en essayant de ne pas en oublier. Je voudrais vous demander, si cela vous tente, plusieurs choses.
- Pourriez vous me dire si c'est bien dans l'ordre et si je n'ai pas oublier des textes
- Pourriez vous corriger les fautes ou erreur dans la narration (quelles soient d'orthographe ou sur le contenu)
- Est ce que cela vous tente de rédiger des petits textes de vos personnages à des moments que vous jugez clès pour eux?
[EDIT] A la relecture, il m'en manque. Francois, tu en as bien écrit deux textes non? Je n'en ai qu'un la. Est ce dans le bon ordre les gens? Merci de votre aide!
Sachant que un ou deux des textes ont été écrit par Cristo alors que ce n'était pas son tour, il manque deux ou trois textes peut etre.
- Pourriez vous me dire si c'est bien dans l'ordre et si je n'ai pas oublier des textes
- Pourriez vous corriger les fautes ou erreur dans la narration (quelles soient d'orthographe ou sur le contenu)
- Est ce que cela vous tente de rédiger des petits textes de vos personnages à des moments que vous jugez clès pour eux?
[EDIT] A la relecture, il m'en manque. Francois, tu en as bien écrit deux textes non? Je n'en ai qu'un la. Est ce dans le bon ordre les gens? Merci de votre aide!
Sachant que un ou deux des textes ont été écrit par Cristo alors que ce n'était pas son tour, il manque deux ou trois textes peut etre.
Dernière édition par Emie le Lun 8 Oct - 15:34, édité 2 fois
Emie- Messages : 122
Date d'inscription : 25/04/2011
Localisation : Lyon
Re: [Textes d'ambiance] Le récit de la campagne
Le récit de Lize sur le début des évènements
Akira raconte
Le récit de Vortigern
- Spoiler:
« Je réalisai qu’ils étaient tous armés en descendant du chariot. Leur chef s’avança alors vers nous. »
Presque trois ans, il était enfin temps pour moi d’aller chercher ailleurs. Après ma fuite d’Ezech il m’avait fallu presque une année pour redémarrer une activité lucrative : personne ne marchande avec un homme qui ne possède rien. J’étais d’abord parti vers le nord puis vers l’est, trouvant un emploi saisonnier dans une grande propriété à quelques jours d’Io. J’avais changé d’identité et avais appris à contrôler cette nouvelle force qui coulait en moi. Sentant alors que mes poursuivants n’allaient pas tarder à passer la région au peigne fin je décidai de partir en longeant la côte est jusqu’au sud de Terra Amata.
Mon efficacité m’avait valu une jolie prime du propriétaire qui espérait me retenir ainsi, mais les circonstances et mon besoin d’indépendance étaient plus forts. Petit marchand itinérant, je fis rapidement grossir mon capital ; il faut dire que contrairement à mes concurrents je pouvais me permettre à présent de voyager sans escorte, et que les bandits m’armaient et m’enrichissaient. Je progressais lentement car obligé de faire des allers-retours pour conclure de plus grosses affaires mais je finis par atteindre Oris où je manquais un premier indice de peu. L’homme semblant venir du Pentacle, il me fallait à présent trouver un navire. Je passais quelques semaines dans la région lorsqu’un soir à Isis je croisai une vieille connaissance : Kissanth. Elle était la fille d’artisans de Theus avec qui ma mère avait négocié un long partenariat à ses débuts. Enfants alors nous nous croisions plusieurs fois par an et plus récemment elle avait développé un réseau de contacts, m’avait proposé quelques affaires, et m’avait servi de guide lors de certains séjours à la capitale. Cependant je ne l’avais pas revue depuis quelques années et la jeune fille de quatre ans ma cadette était à présent une jeune femme qui serait passée plutôt inaperçue dans la foule si ce n’était sa magnifique chevelure auburn. Pas mon type préféré (quoique pas loin) mais c’était une amie très chère et de longue date en qui j’avais confiance.
Ce fût elle la plus surprise des deux : elle avait appris ma mort dans un incendie accidentel lors de l’avant dernière Calibration. Je lui narrai alors brièvement la tentative d’assassinat déguisée, raison pour laquelle je n’avais pas ressurgi, mon périple depuis, et mon besoin de rejoindre le Pentacle : peut-être avait-elle un contact qui pourrait m’aider ? Il se trouva qu’elle aussi comptait prendre le large bientôt et qu’elle y travaillait.
Le reste se fît assez rapidement et trois semaines plus tard nous étions à la Crète, prêts à partir. Je m’étais procuré un chargement d’épices, prisées sur Merin, pour rentabiliser le voyage et nous nous dirigions à présent vers le port. Notre embarcation n’était de passage seulement pour nous récupérer et était amarrée légèrement à l’écart des docks. Lorsque nous l’aperçûmes Kissanth envoya Plume, son draparoo, prévenir de notre arrivée et une dizaine de marins descendirent à notre rencontre. Je réalisai qu’ils étaient tous armés en descendant du chariot. Leur chef s’avança alors vers nous.
« C’était une erreur : ce fût un massacre »
C’était un homme d’une trentaine d’années, un peu pâle pour sa profession. Une taille moyenne, des cheveux mi-longs, bleu nuit comme ses yeux, il avait l’air assez agile sous ses vêtements un peu amples. Un style vestimentaire assez soigné, soit-dit en passant, mais pas vraiment mon type non plus.
« Kissanth ma chère ! Comment vas-tu ? » Dit-il.
« Bien merci, et toi ? »
« Bien, bien. Et voici notre derniers passager je suppose ? Capitaine Vortigern » ajouta-t-il en me tendant la main. « Bienvenue à bord. »
« Lize, c’est un plaisir Capitaine », répondis-je en la serrant.*
Nous réglâmes le voyage, le chariot, les marins chargèrent nos affaires et il me fût offert un rapide tour du navire pendant l’appareillage. En plus des cabines du capitaine et du second, Cuchulain, le navire possédait deux cabines pour les invités. L’une d’entre elles fût attribuée à Kissanth tandis qu’on m’informait que je logerai avec le second et un autre invité, deux autres passagers étant déjà présents pour ce voyage. Cela ne me dérangeait pas : Kissanth avait choisi un transport discret, de confiance, et sûr ; le confort m’était loin d’être indispensable. Pour ma sécurité j’étais loin d’être soucieux, mais je préférais laisser croire que mes armes, comme celles de la plupart des marchands, étaient décoratives et dissuasives.
De retour sur le pont on me présenta les deux autres passagers : Akira et Zoltar. Je les saluai et commençai à échanger quelques mots et à les cerner. Le premier, jeune, la vingtaine, était très typé oriental de Terra Amata : un visage rond, des yeux marrons bridés, des cheveux longs et noirs ramenés en chignon serré, et visiblement peu athlétique. Je lui posai quelques questions sur son activité et, bien qu’il resta vague, une lumière sembla s’allumer dans ses yeux. Un scolaire, passionné qui plus est, bien qu’il me sembla qu’il devait aussi être artisan à la vue des marques sur ses mains et des multiples fonctionnalités de ses habits. Une ombre passa sur le visage du deuxième lorsque nous nous serrâmes la main. Encore plus petit qu’Akira, il portait de lourds gantelets et des bandages sur ses avant-bras, des habits des plus simples et une coupe de moine : un artiste martial, presque un ascète en plus. Il ne dit rien de particulier mais je sentais son regard et savais être démasqué sur mes propres compétences de combat – ou du moins en partie. Heureusement il paraissait être plus du genre calme et compatissant que fier et avide d’affrontements.
Kissanth nous rejoignit alors qu’ils m’expliquaient voyager dans le but de découvrir le monde et ses merveilles, ses habitants, mais je discernai une intension cachée derrière ces paroles. Je répondis que j’étais là pour raisons commerciales et ne posai pas plus de questions ; eux non plus. C’était une condition tacite du voyage et, de ce que j’avais vu le la cale en suivant le chargement, l’équipage n’en poserait pas non plus. Le capitaine imposait d’ailleurs sur celui-ci une présence et une discipline plus rigoureuse que ne demandait la « profession », et il lui rendait un respect au moins équivalent et tout aussi peu commun. Nous appareillâmes et le Capitaine Vortigern nous salua, en particulier Kissanth et Akira, et se retira dans sa cabine. J’en déduisis qu’Akira devait avoir la dernière cabine et que Zoltar était logé comme moi. Intrigué j’appris aussi que le capitaine préférait le quart nocturne.
Nous naviguâmes à travers la mer des Kelps pendant avant de nous ancrer pour une ultime escale près d’une petite île afin de procéder à un dernier ravitaillement en eau et si possible en gibier avant d’entreprendre la traversée pour le Pentacle. Je supportais très bien le bateau mais appréciais cette dernière occasion de toucher terre. Les autres passagers avaient eu la même envie et nous débarquâmes dans deux chaloupes avec le capitaine et quelques marins. Trois groupes se formèrent alors : deux pour longer l’île par la gauche et par la droite à la recherche d’un cours d’eau et composés de trois marins et un dernier qui partirait chasser dans la jungle. Zoltar, Kissanth et moi-même nous joignîmes au premier tandis qu’Akira suivrait Vortigern et son groupe à travers les arbres.
Nous avions trouvé et remonté un cours d’eau lorsque nous l’entendîmes. Les trois marins stoppèrent net à ce son long et lourd puis échangèrent des regards inquiets. En quelques mots ils nous expliquèrent que c’était un signal d’urgence et, laissant les tonneaux derrière nous, nous nous ruâmes tous les six vers la plage.
Le groupe du capitaine était déjà revenu et discutait avec un marin du deuxième groupe sous le choc. Ils étaient tombés dans une embuscade : un certain Shaon avait été capturé et un certain Merel était mort. Pris par surprise et en infériorité numérique le dernier n’avait pu que fuir. Ils étaient une dizaine, peut-être plus. La réaction de Vortigern fût aussi calme que rapide : une chaloupe partit pour le navire chercher des renforts et nous allions les traquer. Une mission à la fois de sauvetage et de vengeance. On me ramena ma longue épée ; bien que moins maniable elle impressionnait plus. Akira était remonté à bord avec la chaloupe, les autres nous restions pour aider.
Pendant ce temps Plume jouait dans le sable et piaillait. Du moins c’est ce qui nous avait semblé jusqu’à que Kissanth, qui ne le quittait pas des yeux, nous explique qu’il avait repéré un village plutôt important. Il fallait rattraper les ravisseurs rapidement et la poursuite fût lancée. Les pirates vengeurs marchaient de bon train malgré la densité de la végétation et nous les rattrapâmes avant la tombée de la nuit.
Ils s’étaient arrêtés et avaient allumé un feu ; le dénommé Shaon gisait, ligoté, au centre de la scène. Le feu craquait et ses flammes dansaient sur sa silhouette inanimée et sur ses kidnappeurs me rappelant un douloureux souvenir. Les marins et leur capitaine préparaient à leur tour leur embuscade : très bien, exactement ce qu’il fallait. Je sortis mes lames courtes n’ayant pas la place d’utiliser la grande et me préparait à l’attaque. C’était une erreur : ce fût un massacre.
« Un spasme de colère secoua le corps du dieu et, furieux, il chargea droit sur moi. »
Nous nous déployâmes en arc de cercle autour du groupe inconscient de notre présence. Zoltar et moi avions trouvé un axe à peu près dégagé entre les arbres pour foncer au corps-à-corps et attendions le signal lorsqu’une ombre passa entre nous. Kissanth, aussi rapide que l’air et aussi légère qu’une plume, se faufilait entre les arbres et buissons sans faire bouger ne serait-ce qu’une feuille et ne s’arrêta que lorsqu’elle fût assez près de deux indigènes pour les toucher rien qu’en tendant le bras. Visiblement elle avait progressé depuis notre dernière partie de cache-cache, me réservait-elle encore d’autres surprises ? Les archers de Vortigern étaient enfin en place et ce dernier encocha une flèche. L’attaque était imminente.
Ce fût bref, et sanglant. La volée de flèche frappa sans prévenir et fit des ravages et nous chargeâmes dans la panique qui suivit. D’instinct je fonçai vers le prisonnier et entraperçus Zoltar à mes côtés, prêt à le libérer ; les mains prises je choisis de le couvrir. Les ravisseurs commençaient à se ressaisir, deux d’entre eux me faisaient face, arme au poing à ma gauche, et deux autres affrontaient Kissanth à ma droite, un cinquième gisant à ses pieds. Ces deux derniers firent de trop grands gestes et elle esquiva sans peine. Je me concentrai et soudain frappai : rapide, précis, quatre coups secs sans merci. Les quatre hommes tombèrent à terre, morts, et le silence se fit.
Silence, pas tout à fait. Un indigène, visiblement seul survivant, un flèche plantée dans l’épaule, lâcha son arme et se mit à bégayer dans ce qui ne pouvait être qu’un dialecte du seatongue. Je baissai alors les yeux et compris mon erreur : ce n’étaient pas des bandits comme j’en avais l’habitude, encore moins des mercenaires ou des soldats. Trop habitué aux embuscades de grand chemin sur Terra Amata je n’avais pas reconnu de simples villageois. Bien qu’ils aient été les premiers assaillants, ils l’avaient payé excessivement cher. Le rescapé fût fait prisonnier à son tour, Vortigern pensait que peut-être Cuchulain pourrait le comprendre.
Le retour s’effectua dans le silence, Shaon allait bien, Zoltar soigna rapidement l’îlien ; je sentais quelques regards mais j’étais concentré sur mes souvenirs. L’idée de me rapprocher du Pentacle et d’une source éventuelle d’indices après tout ce temps me préoccupait plus que je ne l’avais prévu. Je m’installais légèrement à l’écart pendant que le second tentait de communiquer avec le villageois.
Des sacrifices humains. DES SACRIFICES HUMAINS ! Que prenait-il à ce dieu protecteur millénaire de demander de telles offrandes ? Au moins les agissements des villageois s’expliquaient : nous aurions fait pareil à leur place, le coupable était ce dieu. Le prisonnier fût relâché après que Vortigern ait fait traduire une demande de vivres auprès du village et le ravitaillement en eau – auquel je me joignis – reprit.
Plus tard dans la soirée nous eûmes la visite de nombreux villageois, hommes et femmes visiblement soucieux d’oublier la tragédie de l’après-midi et qui apportèrent des victuailles et aidèrent à remplir les réserves d’eau. Finalement un grand feu fût allumé sur la plage et une agréable soirée à la belle étoile s’annonçait. L’ancien du village se joint aussi à nous, aidé d’un jeune homme d’une dizaine d’année, Koloï, qui assurait la traduction. Il nous parla de leur dieu qui avait changé récemment ainsi que d’une étrange croyance qui disait que cinq brillants viendraient les aider.
Kissanth et Vortigern tinrent alors une petite discussion à voix basse lorsque je m’aperçus d’une chose incroyable : il était là ! Le symbole, celui que je cherchais depuis bientôt trois ans, il était là, sous mes yeux, gravé sur un bâton avec lequel jonglait l’ancien. Je posais quelques questions et on me le fit voir de plus près. C’était bien lui, au milieu d’un tas d’autres symboles qui m’étaient inconnus. Apparemment ce bâton était très vieux et avait été apporté il y a longtemps lors de la colonisation de l’île, et était très précieux à leurs yeux. Incapable d’en tirer plus, je le rendis à l’ancien en le remerciant et me plongeais dans mes pensées.
Kissanth proposa alors à l’ancien de sceller un marché : nous irons plaider pour eux auprès de leur dieu et en échange ils nous assuraient de leur coopération à chacun de nos passages sur cette île. Ce fût alors mon tour d’être surpris : Kissanth était une exaltée solaire, une éclipse ! Une douce lumière émana d’elle et sa marque brilla intensément sur son front : un point au milieu d’un cercle. Des affaires louches, des contacts avec des pirates, une agilité inhumaine et à présent ça. Décidemment je n’étais jamais au bout de mes surprises avec elle. Un murmure parcouru les villageois alors que les paroles de l’ancien s’inscrivaient en lettres de lumière autour d’elle avant de disparaitre. Je lui adressai un léger sourire et vit que personne n’avait réagi à la présence d’un anathème. Vortigern paraissait déjà au courant, mais ni l’équipage, ni Akira ou Zoltar ne prirent peur à cette apparition ; au contraire l’ambiance sembla se détendre autour du feu. Nous demandâmes des précisions sur le dieu en question et la soirée repris comme si de rien n’était.
J’eu beaucoup à réfléchir ce soir-là : mon symbole ici, au milieu de nulle part, Kissanth était une solaire, il faudra que je change mes armes, inadaptées à trop de situations à présent, cette jeune fille me fait-elle les yeux doux ? Une audience avec un dieu le lendemain, à quoi ressemble-t-il ? Akira et Zoltar ne craignaient pas les anathèmes ? Comment annoncer ma situation à Kissanth ? Je profitais néanmoins de la compagnie des villageois jusqu’à bien après la fin du repas. Kissanth était rentrée dormir dans sa cabine, je ne pourrai lui parler que le lendemain. Zoltar aussi était resté tiens. A mon grand étonnement je finis cependant par m’assoupir sur la plage de sable chaud, non loin du feu.
Le lendemain nous voguions vers le sanctuaire du dieu. Le jeune Koloï et trois autres villageois nous avaient rejoins pour cette expédition avec des sèches qui seraient brulées et offertes au dieu. Zoltar avait trouvé lui seul sait comment une étrange pièce durant la nuit et avait demandé à Akira s’il pouvait l’aider à l’identifier. Je n’avais jamais vu cette monnaie et observai Akira se servir de la thaumaturgie sur le pont du navire afin de procéder à une analyse. Son visage était fermé, il n’avait jamais vu cela mais ce matériau inconnu était très puissant, du même niveau que l’orichalque. Il nous dit qu’il procèderait à de futures analyses dans sa cabine ce soir tandis que nous atteignions finalement le sanctuaire marin.
Les sèches furent brulées et nous mîmes genou à terre. Alors il apparut, gigantesque, magnifique, divin, sous la forme d’un majestueux serpent de mer. Les courtoisies furent dites et les négociations commencèrent. Il avait besoin de puissance, besoin d’essence pour conquérir le territoire de Siaka, déesse des requins, partie à la Griffe pour un certain temps. Pour cela la méthode la plus rapide était de consumer des êtres humains. Il n’en avait pas le droit, nous le savions, mais il fallait tenter de négocier. Nous lui proposâmes notre aide en échange.
« C’est vrai qu’avec ssssinq solaires à mon servisssssse évinssssser Sssssiaka ne ssssserait pas très dur », songea-t-il.
Cinq ? Cinq solaires ici ? Sur ce bateau ? En comptant Kissanth et moi cela faisait déjà deux, mais alors qui étaient les trois autres ? Visiblement pas l’équipage, il ne restait que Vortigern, Akira et Zoltar. Cela expliquerait certaines choses et soulèverait d’innombrables autres questions. Mais ce n’était pas exactement le moment. Il fallait lui mettre les points sur les i, nous voulions bien l’assister un peu pour sauver les villageois, être à son service était autre chose. Il le prit mal.
Il nous dit qu’il ne pouvait pas se fier à nous, que nous l’avions déjà trahit jadis, qu’il faisait ce qu’il voulait et que s’il voulait raser le village se serait fait dans la journée. Après tout il avait besoin de beaucoup de puissance. Ensuite il nous enverrait porter son message de défi à Siaka. Il nous envoyait au suicide. Nous étions à bout, il violait les lois sacrées avec une telle arrogance, c’était insupportable.
« En fait Siaka a raison de ne pas s’inquiéter, lui dis-je sous le regard désespéré de Kissanth qui cherchait encore à le raisonner, tu es bien trop faible et lâche pour représenter le moindre danger. »
Un spasme de colère secoua le corps du dieu et, furieux, il chargea droit sur moi.
« J’étais enfin serein de nouveau. »
Je me préparai à l’impact et vit Zoltar, poings fermés, se jeter sur la tête du dieu et le rater de peu. J’avais prévu cette réaction et il valait mieux qu’il m’attaque moi plutôt qu’un autre, surtout que j’avais des questions à leur poser. J’encaissai le coup et frappai à mon tour, sentant qu’une petite partie seulement l’avait affecté. Kissanth plaça quelques coups qui m’étaient inconnus et sembla obtenir une bonne réponse, le nombre de questions que j’avais à lui poser ne cessait d’augmenter. Je vis un flèche l’atteindre à la tête mais sans grand effet. Il plongea et se mit alors à s’enrouler autour de la coque du bateau. Vortigern avait son arc bandé et Akira avait disparu. La queue du dieu frappa le mât qui frémit mais ne sembla pas subir de gros dommages. Nous lançâmes une deuxième vague d’attaque. Je ne plaçai pas assez d’énergie dans mes coups et ils furent sans effets. Pour la deuxième fois je vis alors Zoltar se jeter sur le dieu, cette fois avec succès, et il lui assena de lourds coups. On entendit des craquements et le bruit de la chair qui s’écrase lorsque soudain, il n’était plus là.
Il s’était dématérialisé, il pouvait être n’importe où, nous étions à se merci. J’appelai à moi ma troisième épée qui brisa un hublot et vola jusqu’à ma main. Kissanth n’était pas la seule à être pleine de surprise. Nous attendions la suite. Un grand cri retentit alors et nous vîmes une gigantesque vague foncer droit sur le bateau. J’attrapai un marin qui passait, le plaçai derrière moi et lui intimai de ne pas bouger. Zoltar et Kissanth avaient disparu de mon champ de vision et Vortigern se jeta derrière le gouvernail. Encore une fois je me préparai à l’impact et en ressortis indemne. Ce dieu aboyait vraiment bien plus fort qu’il ne mordait. Toutefois il restait hors de ma portée.
Un énorme craquement résonna alors, provenant de sous le pont. La grille qui menait à la cale s’ouvrit, arrachée de ses gongs et il sauta. Haut, très haut, et le soleil dans le dos, le Warstrider abattit son hache gigantesque qui rencontra une résistance dans le vide. Il retomba sur l’eau, sans couler, et la voix d’Akira en sortit. Encore un qui cachait vraiment bien son jeu : un artefact du premier âge en orichalque. A y regarder de plus près les gantelets de Zoltar semblaient aussi fait du même matériau. Akira nous informa que le dieu était rentré dans son sanctuaire. Je tentai de le provoquai à nouveau mais sans succès. Akira le menaça alors de venir l’y chercher et il réapparu, tête courbée comme un enfant que l’on punit. Il lui rappela les règles que même les dieux devaient respecter et que nous ferions respecter et, afin d’enfoncer le clou, je libérai mon anima sur le pont du navire.
Il repartit et nous échangeâmes alors des regards entendus sous ceux incrédules de l’équipage et des quatre îliens. Les premiers bien qu’au courant pour leur capitaine n’avaient jamais vu pour autant une telle démonstration de force. Nous rentrâmes vers la crique d’amarrage et fûmes accueillis en triomphe par les villageois. Les cinq brillants étaient venus et les avaient sauvés.
Nous restâmes finalement quelques jours avec eux et l’ancien me confia le bâton qui m’intéressait tant et que je promis de ramener. Akira enseigna quelques rudiments aux villageois et répara – et renforça – le navire ce qui ravit Vortigern. Kissanth, Zoltar et moi nous mêlèrent aux villageois afin d’en apprendre plus sur eux et nous eûmes tous les cinq plusieurs discussions en aparté. Finalement le jour du départ vint et il nous fût offert une gigantesque Cowrie dont Akira pouvait tirer une œuvre d’art presque inestimable. Le jeune Koloï avait rejoins l’équipage du navire je ne sais trop quand et partit avec nous.
Nous étions en route pour le Pentacle, pour Iro Nimh sur Merin, j’avais peut-être le début d’un indice, j’en trouverai d’autres. Plus important j’avais des compagnons, d’autres solaires, et nous avions tant à partager. Nous étions un cercle parfait, rien ne pouvait nous arriver. J’étais enfin serein de nouveau.
Akira raconte
- Spoiler:
AN 4, JOUR 142
Aujourd'hui nous sommes enfin arrivés à Iro-Nimh. Malgré l’augmentation très nette de son activité au cours des dernières semaines rendant le voyage moins long et monotone, Akira avait hâte d'atteindre enfin notre destination.
Dés le début de matinée nous avons pu apercevoir les falaises se découpant au loin à travers les brumes. Au fur et à mesure que nous nous approchions de cette immense cité nous avons pu en admirer la grandeur et l'impressionnante architecture: dans une titanesque caverne de plusieurs centaines de mètres de haut, et dont le fond se perd dans l'océan, siège la capitale de Merin. Le bas de la cité est un ensemble hétéroclite de bâtisses sur pilotis et de pontons formant un immense port qui avance tant qu'il l'ose sur la mer grâce à la protection de la caverne. Au-dessus de la basse-ville s'élèvent -visiblement de concert- le niveau de vie des habitants, la qualité des constructions et l'altitude. Les petites maisons laissent d'abord la place aux grandes villas, puis aux temples et aux maisons consulaires. Les bâtiments à moitié taillés dans la roche s’entremêlent avec des réseaux d’ascenseurs du Premier Age. De gigantesques mécanismes aux roues dentés dépassent de-ci de-là de la falaise en tournant tout doucement, suggérant d’immenses salles et des merveilles de technologie dormantes dans les entrailles de la ville. Le contraste entre le fouillis apparent et l'organisation que devait nécessiter une usine au Premier Age est étonnant. On voit bien que l'homme, oubliant l'utilisation première de cette cité, s'est insinué dans les moindres recoins disponibles pour y construire ses bâtisses. Enfin, au sommet de la falaise, au-dessus même de la grotte, siège le palais Royal de la reine Satora la Très Brillante, fille de Navras le dieu de l'écume.
Dès notre arrivée Akira a filé en direction du Collège en compagnie de Zoltar. Il était avide de pouvoir enfin en découvrir plus sur cette cité si particulière. La montée fût longue et quelque peu laborieuse, mais valait le coup d’œil. Les mécanismes sont encore plus impressionnants de près, et l'absence totale d'usure après des millénaires de fonctionnement est tout simplement difficile à croire. Pourtant, rares doivent être aujourd'hui les personnes à même de comprendre et entretenir ne serait-ce qu'une infime partie du fonctionnement de l'antique usine. De plus, nous avons pu constater une effervescence de préparatifs dans la ville. Partout des lampions et autres décorations roses et blanches étaient suspendus et je me suis dit qu'il faudrait en demander un petit peu plus une fois arrivé au Collège.
Suite à un contrôle passé avec quelques difficultés (Akira s'est trouvé quelque peu dépourvu de devoir montrer pâte blanche pour rejoindre l'ambassade d'une organisation à laquelle il appartient), nous arrivâmes enfin devant la maison du Collège. Bâtiment bien petit et sobre en comparaison au temple voisin, tout orné de blanc et dédié à Navras. Après avoir payé nos respects à ce dieu (en lui faisant offrande d'un petit peu d'alcool) nous avons pu pénétrer dans le Collège et, suite à quelques tractations, avoir accès à la bibliothèque (Akira a dû promettre d'inscrire Zoltar comme étant son élève sur les registres du Collège "la prochaine fois qu'ils rentrent sur Ateol"). La clerc qui nous a accueilli a également pu nous apprendre que la fête en préparation n'était autre que l'anniversaire de la Reine et que le Collège pourrait fournir une place à Akira pour peu qu'il puisse offrir en échange des connaissances au Collège. Les textes que nous avions trouvé et qui traitent du shogunat feraient parfaitement l'affaire. D'autant plus que cette fête serait une excellente opportunité pour Lize de lancer son commerce et donc une excellente opportunité pour nous d'avoir accès à de plus vastes ressources sans trop éveiller l'attention.
Après quelques heures de lecture bien peu instructives et une foule de recommandations se résumant à "n'essayez pas de passer les portes gardés menant au cœur de la cité, c'est dangereux et interdit", nous décidâmes de rentrer au bateau pour qu'Akira puisse terminer les kimonos qui devraient permettre à Lize de s'imposer parmi les marchands de luxe. Zoltar quand à lui décida de continuer ses pérégrinations dans la ville. Toujours aussi désinvolte...
Lorsque Kissanth, Lize et Vortigen rentrèrent à leur tour au bateau, ce fut avec plusieurs bonnes nouvelles: tout d'abord, les ventes s'étaient bien passées et notre bourse s'en vit considérablement alourdie; et en plus, Lize a lui aussi réussi à négocier son entrée à l'anniversaire de la Reine en échange d'un accord commercial douteux avec je ne sais quel marchand de la Guilde. Enfin, pas plus douteux que n'importe quel autre contrat entre deux marchands quand l'un sait quelque chose que l'autre ignore et en tire parti... Nous avons donc déjà deux places et nous pourrons probablement aller présenter le travail de couture d'Akira dans son intégralité en faisant passer Kissanth pour une simple mannequin ou comme une épouse.
Akira vient d'ailleurs de finir le kimono commandé par Lize, il est temps de passer à l'essayage.
AN 4, JOUR 142 - APRES L'ESSAYAGE
Magnifique.
Impressionnant.
Ce kimono est vraiment un objet de maître. Nul doute que ces dragons bleus, du même bleu que les yeux de Lize, s'enroulant autour du corps de leur porteur vont faire une forte impression sur les nobles de la ville. D'autant plus que grâce à la thaumaturgie d'Akira ces dragons donnent l'impression de bouger, d'être vivant au moindre mouvement, à la moindre oscillation de la soie. Et le jeune Crépuscule m'a semblé particulièrement satisfait par son travail. Mais dans son enthousiasme, Lize nous a rapporté quelque chose que lui et ses compagnons de la journée avaient omis dans le résumé de leurs activités:
-"Et en plus, cette fête sera encore plus importante que tout ce que j’espérai durant le voyage. Il y aura là pour présenter leurs respects à la Reine tout le gratin de l'île, mais aussi des ambassadeurs des îles voisines et même de Terra Amata!"
-"Un ambassadeur est venu de Terra Amata ici? Dans le Pentacle, pour fêter l'anniversaire d'une Reine qui s'oppose à eux?"
-"Visiblement oui, il -ou elle, je ne sais plus- est arrivé ce matin sur l'oiseau tonnerre que nous avons aperçu."
J'avais oublié cet oiseau tonnerre qui s'est posé au palais pendant que nous nous approchions du port. Et maintenant, voilà qu'il prend une importance non négligeable, voire inquiétante.
Enfin, les probabilités que cela soit Elles sont infimes, et il reste du travail à faire. Mais je ne manquerai pas de me renseigner sur cet ambassadeur.
AN 4, JOUR 142 - TARD DANS LA NUIT
Décidément cette ville n'est pas aussi tranquille qu'elle en avait l'air lorsque l'on a vu ses habitants installer des décorations partout. Zoltar est rentré tout à l'heure et nous a dit avoir entendu parler de plusieurs disparitions dans les 3 dernières semaines (qui s'ajoutent à la disparition récente d'un membre du collège qui serait -selon la rumeur- allé faire un tour dans la partie interdite de la cité). Et il semblerait que les gens commencent à mettre du sel devant leur porte pour "repousser les esprits". De plus, la date de 3 semaines correspond avec la date à laquelle a brulé l'auberge ou les marins de Vortigern avaient l'habitude d'aller. Je l'ai entendu leur annoncer la nouvelle un petit peu plus tôt avant de leur conseiller une autre auberge, le Picot Bleu. Peut-être que des personnes sont mortes violemment dans l'incendie de l'auberge, cela pourrait être la cause de ces apparitions s'ils n'ont pas reçu les offices appropriés. Enfin, cela aussi mérite enquête, et il semblerait que nos recherches sur les entrailles de la ville vont être un petit peu ralenties par tous ces événements.
Mais restons pour l'instant dans le présent: l'Aube, le Nuit et l’Éclipse se sont rendus pour la soirée au Picot Bleu, et lorsqu’Akira lui a dit ça, Zoltar les a rejoints. Akira quand à lui a enfin terminé le kimono pour Kissanth, et une fois encore sa thaumaturgie a fait des miracles. Les fleurs de cerisier brodées sur fond beige semblent éclore sans fin et perdre leurs pétales qui s'écoulent le long de la soie en se balançant doucement de droite à gauche. Comme quand une légère brise passe dans un cerisier au printemps, et j'ai hâte de voir l'effet que cela donnera une fois porté.
Il ne reste donc à Akira plus qu'à terminer son propre kimono mais il ne s'attachera à cette tâche que demain matin.
AN 4, JOUR 143
C'est Elle ! Elle est là... Je suis probablement dans mon moment le plus critique depuis mon départ de Terra Amata. Et je ne vois pas comment me défiler cette fois car Akira a promis que nous nous rendrions à la fête (à la fois au Collège et à Lize). A cette même fête où Elle sera. Je n'ai pas le choix, je dois y aller, et cette petite idée que j'ai eu sur le chemin devra faire office de solution miracle. Je vais probablement devoir affronter celle qui me fait le plus peur actuellement, plus encore que la Chasse Sauvage...
Enfin, je dois me calmer avant toute tentative de manipulation si fine des flux d'essence, je vais donc vous raconter, à vous lecteurs de mon futur, comment j'ai pu en arriver là.
Ce début de matinée fut parfaitement tranquille et normal pourtant; Akira a fini nos atours pour la fête : un kimono classique noir avec une doublure argentée et une ceinture du même marron que nos yeux. Et il a manipulé les flux d'essences qui circulent dans ces morceaux de soie afin que l’œil de l'observateur voit le porteur comme plus grand, plus imposant qu'il ne l'est en réalité. Il nous donne en quelque sorte, comment dire cela... Le charisme d'un leader! Pendant ce temps, Lize est allé vaquer à ses occupations auprès de la Guilde, pendant que Kissanth et Vortigern ont emmené Koloï au marché pour lui faire découvrir un petit peu la ville. Zoltar est une fois de plus parti en ballade. Parfaitement normal jusque là.
Seulement, cette fois-ci il nous a annoncé en rentrant qu'il était allé voir Navras. En personne.
Il possède décidément un culot étonnant, mais cela semble parfois payer: il a obtenu ainsi des informations précieuses sur ce qui se passe en ville, et il a accessoirement gagné sa place pour le bal d'anniversaire de la Reine en offrant ses services au père de celle-ci. Il a ainsi découvert que Navras a des soucis sur son domaine depuis trois semaines: il n'a plus accès à toute la partie basse de la ville à cause d'une "femme avec une marque noire sur le front".
"Cela ressemble fort a une marque d'exaltation, d'autant plus que cette femme a une puissance suffisante pour déloger Navras de son domaine alors que c'est tout de même un Dieu avec plusieurs milliers de fidèles ! Mais je n'ai pourtant jamais entendu parler d'une quelconque marque de caste qui serait noire. J'ai bien pu voir les marque lumineuses des Solaires, et j'ai lu des textes parlant des marques argentées des exaltés lunaires. Mais c'est tout! En tout cas c'est bien étrange et il nous faudra être bien prudent dans nos investigations." C'est à peu de choses près ce que j'ai pensé sur le coup.
Déjà cette information n'était pas banale, mais les choses ont empiré en fin de matinée lorsque Koloï nous a présenté une de ses trouvailles: une pièce frappée d'un visage inconnu, faite en métal noir. L'exacte réplique de celle trouvée par Zoltar sur l'île d'origine de Koloï.
"Décidément, cette histoire est étrange. Un nouveau matériau magique inconnu, une femme bien trop puissante pour être mortelle et qui porte une marque inconnue sur le front, et maintenant Koloï qui nous apprends qu'il a trouvé un plein coffre de ces pièces au fond du port de guerre avec des personnes qui "dorment" autour..." pensais-je.
Car oui, Nous avons appris au passage que Koloï, comme toute sa tribu, peut respirer sous l'eau et ainsi atteindre de grandes profondeurs. Mais cette information fascinante était presque sans intérêt face aux menaces que nous avons pu entrevoir lorsque l'on a imaginé ce que pourrait faire une utilisatrice d'essence mal intentionnée avec une telle quantité de matériau magique. Sans compter les corps qui dormaient à coté du coffre, en "se retournant dans leur sommeil de temps en temps" selon les termes de Koloï.
Il fallait agir au plus vite, c'est pourquoi nous nous sommes rendus au temple de Navras afin de lui exposer l'étendue du problème et pour qu'il puisse nous obtenir un accès au port de guerre pour que nous puissions continuer notre enquête, et c'est à ce moment que les choses ont commencé à s’accélérer.
Une fois dans son temple -bondé de monde en cette fin de matinée- nous avons prié pour faire appel à lui, et il a répondu. Sa forme physique est celle d'un homme de 3 mètres de haut, d'age mur, avec des cheveux et une barbe fournie faits d'écume blanche et pure. Lorsque nous lui avons demandé une audience privée pour s'entretenir avec lui de faits graves, il a congédié l'assemblée -transie par son apparition soudaine- d'un geste de la main. A peine avions nous finit de lui exposer nos doutes et nos inquiétudes qu'il nous posa cette question "Et où exactement dans le port est ce fameux coffre?"
"Dans le port de guerre" fut notre réponse, et il disparu soudain sans un mot. Laissant derrière lui un silence pesant.
Il réapparu tout aussi soudainement quelques secondes plus tard alors que nous nous échangions des regards interrogateurs, en nous annonçant qu'il venait de voir sa fille et de lui annoncer la nouvelle. Il ajouta qu'un exalté terrestre du règne qui était en entretient avec la Reine était en route pour le temple avec quelques gardes pour nous emmener avec lui directement au port.
Quelques minutes plus tard, Sesus Kaiba était là en train de se présenter et de discuter avec Navras. Ce dernier s'est porté garant de nous -qui nous sommes présentés avec l'accord de Navras comme des demi-dieux et non comme des solaires- et nous sommes directement parti en direction du port de Guerre avec ce fanfaron de terrestre qui semblait pour une fois réellement préoccupé. Suffisamment en tous cas, pour laisser échapper un "Il faudra que j'en informe Ejawa..."
Et là, mon monde s'est effondré sous mes pieds... C'était donc bien Elle. Qu'allais-je donc pouvoir faire pour l'éviter? Il faudrait que je trouve une solution, mais avant que j'ai eu le temps d'y réfléchir plus en avant, nous sommes arrivés au port, où nous avons été accueillis par Sato Kelem, visiblement un exalté terrestre de l'aspect de l'eau à la vue de son armure artefact en jade noire.
L’antipathie réciproque entre les deux terrestres était palpable, et compréhensible vu que l'un d'eux a choisi de rester servir sa Reine plutôt que de rejoindre l'armée du Règne ou l'Ordre, mais l'urgence de la situation semblait suffisante pour les forcer à coopérer. Ce fut une bonne chose car cela nous permis d'être efficace et d'opter rapidement pour une solution: Sato plongerait, profitant de ses pouvoir pour atteindre 50m de fond pour accrocher le coffre à une corde, puis sonnerait 3 fois une petite cloche pour donner le signe de la remontée.
Sitôt dit, sitôt fait: il plongea.
Quelques minutes (ou étais-ce simplement des secondes particulièrement longues?) passèrent, immobiles.
Puis un coup de cloche sonna.
Puis un second; les hommes se mirent alors à tirer sur la corde pour remonter le coffre...
Mais pourquoi le troisième coup de cloche ne venait-il pas?
C'est à ce moment que tout commença réellement, et tout serait fini moins de deux ou trois minutes plus tard.
Les hommes qui tiraient le coffre tombèrent à la renverse, comme si la corde qui soutenait le coffre qu'ils étaient en train de hisser avait été sectionnée. Kaiba hurla "***" à l'attention des hommes du port pour qu'ils revêtent ces armures si particulières puis plongea à l'eau sans plus de réflexion. Il fut suivi peu après par Lize. Vortigern quand à lui sortit son arc et commença à viser des ombres que l'on distinguait au fond de l'eau tandis que Kissanth mettait Koloï à l'abri. Nous nous sommes alors mis à genoux sur le bord du quai pour pouvoir plonger la tête dans l'eau et voir un petit peu mieux ce qu'il se passait sous l'eau. Je vis alors que les corps qui étaient sous l'eau ne dormaient plus. Au lieu de cela ils encerclaient maintenant Sato qui semblait avoir du mal à tous les contenir. Kaiba se fit agripper la cheville par l'un de ces corps-vivants, si bien qu'il fut bloqué sous l'eau et que sans l'intervention salvatrice de Lize il aurait été condamné à la noyade.
Je vis une flèche passer et aller se ficher dans le dos de l'un des revenants encerclant Sato. "Décidément, Vortigern est bon a l'arc..." pensais-je dans cette confusion alors que Kaiba remontait à la surface pour une bouffée d'air. Ce fut alors au tour de Zoltar de plonger et de faire une des choses à laquelle je m'attendais le moins: faire brûler son anima! Heureusement que Kaiba ne l'a pas vu immédiatement, étant occupé ailleurs pendant ce temps là... Mais au moins cette action a semblé porter ses fruits car les assaillants ont immédiatement reculé dans l'ombre, loin de la clarté dégagée par le Zenith.
Désengagé du combat, Sato commença a remonter à la surface avec le coffre, se faisant aider dès que possible par Lize pendant que Zoltar fuyait en nageant sous les quais.
Une fois le coffre et tout le monde (sauf Zoltar bien entendu) remontés sur les quais, Kaiba voulu se lancer à la poursuite de "l'anathème", mais Lize joua finement en proposant de partir lui-même en chasse pendant que nous continuions à nous occuper du coffre. Proposition qui fut miraculeusement acceptée.
Alors que Lize s'éloignait en courant en suivant une lumière scintillant dans l'eau à travers les planches disjointes du quai, et que nous allions commencer à débattre du sort du coffre, notre attention à tous fut détournée par des craquements sinistres.
Les corps réapparaissaient en passant à travers les quais comme si de rien n'était; et passèrent à l'attaque. Nous n'eûmes que bien peu de temps pour réagir: il fallait combattre et les coup plurent.
Les deux terrestres combattirent à l'épée, tandis que Vortigern continuait à tirer ses flèches d'une précision mortelle, que Kissanth envoyait ses chakrams voler, qu'Akira assénait des coups de bâtons et que Lize chargeait en envoyant valser les morts-vivants à grands coups de marteaux.
Tout fut fini en un éclair. Bien sûr il y eut des pertes humaines à déplorer, mais bien que ces corps fussent particulièrement résistants, ils ne pouvaient tenir face à 6 exaltés...
Enfin alors que Zoltar avait "continué la poursuite de l'anathème à la place de Lize", nous avons pu remarquer que tous ces corps animés avaient une des pièces d'acier noir du coffre dans la bouche. C'est donc très certainement ces pièces qui étaient à l'origine (ou du moins le vecteur) de leur possession. La situation semblait désormais entre nos mains et nous décidâmes de nous mettre en route pour apporter le coffre au palais.
Cette soudaine réduction d'activité me laissa d'un coup à mon tourment. Et mon esprit se mit à imaginer des plans tous plus fous les uns que les autres pour me sortir de ma situation quand soudain j'ai eu une idée: ce matériau magique à base d'âmes doit certainement avoir des propriétés intéressantes pour cacher sa propre identité si on arrive a exacerber un petit peu les traits venants de ces âmes... Il fallait que j'essaie au moins. Je regardais alors autour de moi et vis que j'étais arrivé avec les autres au portail même du palais ! Encore un peu et je me jetais sans défense dans la gueule du loup. J'ai donc prétexté de me sentir mal pour rentrer au bateau et ramener Koloï, et me voila *écrivant ces lignes pour me calmer avant de me mettre au travail.
Mais j'ai fini mon récit pour le moment. Il est donc grand temps de retrousser mes manches...
Le récit de Vortigern
- Spoiler:
EXTRAIT DU JOURNAL DE BORD DE L’OPINAKOBA. :
Jour de Jupiter, 4ème jour du mois de bois resplendissant: le moral de l’équipage reste bon, il n’a pas vraiment subit l’attaque de zombie dans le port. Un arrêt prolongé fait du bien à tout le monde. Journée sans incident, visite du port avec Koloï et Kissanth. L’équipage dépense dans le bas port une paye meilleure que d’ordinaire, merci Lize. Akira, travaillant non stop, occupe la cabine de Cuchulain, qui n’ose plus s’y rendre.
Le bateau est en parfais état, je ne sais plus quoi donner comme travail à l’équipage pour que les hommes ne s’ennuient pas durant leurs quarts sur le navire.
Jour de Saturne, 5ème jour du mois de bois resplendissant: Zoltar, Lize et Kissanth s’entrainent sur le pont. Leurs talents ont un impact plus que positif sur le moral de l’équipage. J’en ais surpris plus d’un à faire semblant de travailler de bon matin alors qu’ils étaient de repos juste pour admirer le spectacle. Si nous rencontrons des problèmes de moral en mer, il suffira de demander à un de ces trois la d’entrainer l’équipage pour les regonfler à bloc. Le jeune Koloï que nous avons pris sous notre aile n’aura bientot plus de vie, tout le monde s’efforce de lui apprendre un peu de ce qu’il sait, et en remarquant cette ‘’mode’’ dans le cercle, le reste de l’équipage s’y met aussi.
Les cales contiennent à nouveau la nourriture nécessaire pour le prochain voyage, il ne restera plus qu’à embarquer quelques denrées périssables au dernier moment pour améliorer l’ordinaire les premiers jours de mer.
Après une journée sans accros, la soirée nous a bien permis de montrer les savoirs faire d’Akira et Lize. Les contacts avec la guilde obtenu par Lize vont nous permettre d’obtenir une vie bien plus facile. Avec en plus les enseignements d’Akira, il y aura bientôt dans l’équipage pas mal de personnes avec les capacités d’être sinon capitaine, au moins second. Je vais continuer mon système de premier lieutenant qui change toutes les semaines quand on est en mer, comme ça dans peu de temps, nous seront capable de posséder plusieurs navires, et de mettre en marche les plus que nous avons imaginé, Lize et moi.
Vu les évènements de la soirée, je pense que nous allons essayer de rester assez longtemps en ville, mais que nous risquons aussi de devoir partir à toute vitesse. Il semblerait qu’une très fine lame soit à la recherche d’Akira, et pas juste pour le saluer poliment. Nous verrons quelle tournure prennent les évènements après les joutes de demain. Il va falloir que j’organise mes probables jours d’absences pour aller explorer la vieille ville, ainsi qu’une sortie en mer pour que les hommes ne s’ennuient pas trop, un petit combat ne leur ferait pas de mal.
EXTRAIT DU JOURNAL PERSONNEL DE VORTIGERN :
Jour de Jupiter, 4ème jour du mois de bois resplendissant : Akira m’inquiète, je ne sais pas comment lui demander pourquoi. Il travail avec bien plus d’acharnement que d’habitude, on dirait un guerrier au début d’une attaque. Quand il est sorti de sa cabine, j’ai eu l’impression de voir quelqu’un d’autre, comme un sosie de lui-même. On dirait qu’il fait des tests, mais de quoi ? Je lui demanderai quand il sera plus calme, ou quand il commencera à être dangereux. Si le travail qu’il fournissait ne nous était pas aussi important et n’était pas aussi urgent, je pense que j’aurai eu un peu de mal à laisser passer ce comportement plus que suspect.
Jour de Saturne, 5ème jour du mois de bois resplendissant : Mais qu’est ce que c’était que ça ? Je n’aurai jamais pensé qu’une soirée où nous allions dans un but commercial puisse être aussi mouvementée et riche en surprise. Ainsi Akira est marié, et pas à n’importe qui apparemment. Sa femme, Sesus Ejawa, est semble-t-il une escrimeuse et duelliste de renom, une des plus fines lames de Terra Amata, et, détail non négligeable, c’est une exalté terrestre qui veut surement sa mort. Ca explique son comportement plus qu’étrange.
En arrivant à la soirée, j’ai tout de suite vu qu’une partie du groupe était dans son milieu, et qu’une autre partie n’y était pas. Alors que Lize partait saluer différent convives, mon premier réflexe a été de repérer le chemin d’évasion le plus facile. Akira s’est fondu dans la masse, je comprends maintenant qu’il s’est caché parmi les membres du Collège.
Je regrette un peu mon comportement lors de cette soirée, j’aurai pu essayer de rencontrer des gens, après tout ça n’aurait pas été la première fois que je dois comprendre comment me comporter dans un milieu qui m’est totalement étranger. Au moins j’ai pu comprendre une partie des us et coutumes en ces lieux et je pourrai sans doute beaucoup mieux m’intégrer dans les prochaines soirées de ce genre de milieu, je me rends compte qu’en restant avec Lize il y en aura forcément d’autres.
Après un début de soirée calme, la femme d’Akira arrive et fait forte impression sur l’assemblée, elle a visiblement autant de charisme qu’elle est magnifique, ou en tout cas elle se déplace avec les mouvements assurés d’un combattant aguerri. Lize essaie tout de suite d’attirer son attention, surement lui aussi impressionné par cette femme. Je ne sais pas s’il ne sait pas choisir ses ‘’proies’’ où s’il n’a juste vraiment pas de chance, mais comment aurait-il pu savoir que c’était la femme d’Akira, même ceux qui n’étaient pas occupé à lui faire la cour n’ont pas remarqué ses manœuvres pour l’éviter.
Puis l’arrivé de Satora la très brillante, resplendissante. Je crois bien que pendant quelques instants, personne n’a osé respirer pour ne pas troublée une entrée si époustouflante. Après les promesses de services, qui grâce à Lize n’ont pas été trop désastreuses, une partie amusante de la soirée a commencé. De loin, j’ai pu observer Lize se faire chahuter par les deux plus belles femmes de l’assistance, je ne sais pas comme il a fait pour réussir à flirter avec les deux sans créer d’incidents. De loin, j’avais plutôt l’impression que c’était peine perdu, étant donné que les deux femmes avaient l’air de plus que bien se connaitre, je pense qu’elles doivent être amantes, et donc finir la soirée avec l’une des beautés semblait assez improbable.
Puis Akira a failli se faire crucifier par une sorcière. S’il est capable de repérer une des personnes les plus intéressantes de la soirée, il n’en est pas pour autant capable d’engager la discussion avec tact. Sans un petit coup de pouce, il n’aurait jamais réussi à avoir un cette conversation apparemment plus que passionnante, mais bien au-delà de mes connaissances. J’espère juste qu’il ne s’est pas engagé dans des choses trop risquées. J’ai entendu dire que les voies menant aux connaissances qu’il recherche sont entravées de nombreux récifs.
Plus tard dans la soirée, nous avons troqué l’atmosphère festive de la salle principale pour celle calme et grave d’un bureau. En entrant, devant nous, se trouvaient Navras, sa fille, la sorcière et la femme d’Akira. Grace à son astucieux masque, qui modifie suffisamment les traits pour que quelqu’un le connaissant bien ne le reconnaisse pas, et à son calme à toute épreuve, Akira a réussi à ne pas être reconnu. A ce moment, Satora la très Brillante à utilisé le cadeau que nous lui avions fait, une promesse de don. Elle nous demande de l’aide pour endiguer la crise actuelle, et pour cela nous devons aller dans la cité interdite pour poursuivre la créature qui avait transformé les gardes en zombies. Un coté de cette demande est une aubaine pour nous, nous voulions visiter cette partie de la cité, et maintenant nous en avons l’autorisation. Mais d’un autre coté, chose que nous ne savions pas avant, une des 7 âmes de l’âme fétiche de Malféas est dans cette cité et ne compte surement pas nous laisser passer. A croire que le destin s’attaque à nous, croiser par hasard dans une ville une partie de l’ennemi juré de Lize et la pire peur d’Akira, ça ne peut être qu’une coïncidence. Il va falloir bien préparer cette expédition.
Quelques uns des événements que l’on m’a raconté après la soirée. Lize et Ejawa doivent se rencontrer en duel demain soir lors du tournoi organisé en l’honneur de Satora. Zoltar et Kissanth comptent participer aux tournois en tant qu’artistes martiaux. Akira a été plus que remarqué par la sorcière qui envisage peut être de le former. Les kimonos, but premier de cette soirée, vont plus que très bien se vendre.
Nous irons surement dans la cité interdite après le tournoi.
Dernière édition par Emie le Lun 8 Oct - 15:23, édité 1 fois
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Crépuscule
Récit d'une Eclipse: Aventure à Iro Nimh ou comment j'ai rencontré une haut dignitaire de Terra Amata
Crépuscule
- Spoiler:
AN 4, JOUR 144 - TRES TOT
Je ne sais comment, mais mon stratagème a marché et elle ne m'a pas reconnu. J'ai tout fait pour me changer le visage de la manière la plus subtile possible afin que personne ne puisse voir la différence sauf Elle, et ca a marché ! J'ai eu la peur de ma vie lorsque j'ai pénétré dans cette salle en marge de la fête et qu'Elle a posé les yeux sur moi.
Mais l'aube approche et je n'ai toujours pas fermé l’œil. La remarque de Ian, la sorcière royale que j'ai rencontré hier, m'a forcé à considérer ma situation sous un autre angle.
Pourtant je le sais, depuis des années maintenant, que cet instant doit arriver. Mais je me suis toujours caché derrière une peur, dans une fuite constante. Si j'ai fui Terra Amata à l'origine, ce n'était pas par peur d'Elle, c'était par peur de ne pas pouvoir la rencontrer seule hors de tout contexte, de toute contrainte politique.
Et maintenant que cette occasion s'offre enfin à moi je n'ai pas le droit de la laisser passer ainsi.
J'ai donc décidé d'arrêter ces mensonges et de retrouver enfin ma franchise qui m'était si chère. Je vais donc raconter mon histoire aux compagnons d'Akira ce matin, puis j'irai voir Ejawa pour la supplier de m'écouter, afin que je puisse enfin avoir avec elle cette discussion que j'ai tant attendu. Elle pourra ensuite choisir de disposer de ma vie, cela m'est égal car j'estime qu'elle en a le droit.
AN 4, JOUR 144 - FIN DE MATINEE
J'avais beau m'être préparé à beaucoup de scénarios, je n'avais pas du tout prévu qu'elle me laisse en vie et libre de la sorte. Mais plus que tout, je n'étais pas préparé à apprendre que j'étais une seconde fois père, et que j'avais donc abandonné cette enfant avant même sa naissance. Et je n'avais pas du tout envisagé non plus qu'elle déduise immédiatement la nature des compagnons d'Akira si facilement grâce à la connaissance de la condition d'Akira. Mais je ne pouvais pas lui mentir, pas à un moment comme ça où j’essayais désespérément de regagner sa confiance. J'ai donc dû confirmer ses doutes, et je vais devoir annoncer ça aux personnes concernées même si cela ne me réjouit pas. Mais j'ai tout fait pour lui montrer que j'étais sincère, et que j'avais besoin de pouvoir lui parler.
Sapristi! Je suis si troublé que mon discours en devient complètement confus, j'espère être resté au moins intelligible...
Mais en tous cas une chose est certaine, je ne me suis pas senti si heureux depuis bien des années! J'ai la chance d'être le père de deux enfants en bonne santé, je viens d'apprendre que je vais peut-être avoir la possibilité de les revoir, et Ejawa a accepté de considérer l'idée de m'accorder de nouveau sa confiance après m'avoir observé pendant un moment. C'est inespéré.
Récit d'une Eclipse: Aventure à Iro Nimh ou comment j'ai rencontré une haut dignitaire de Terra Amata
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JOUR DE LA LUNE, 6EME JOUR DU MOIS DE BOIS RESPLENDISSANT : LE JOUR DU TOURNOI
AU MATIN.
La soirée d’hier ne m’a pas satisfaite. Je n’ai pas été à la hauteur. Malgré le magnifique kimono que je portais, je n’ai pas su attirer l’attention, je n’ai pas réussi à briller, ne serait ce qu’un peu. Je suis très déçue par mon attitude. Je n’ai plus l’habitude d’assister à ce genre de soirée. Je vais devoir remédier à cela. Lize, quant à lui m’a impressionné. Il paraissait tellement dans son élément.
J’attends le tournoi avec impatience. Cela devrait constituer une occasion de me rattraper. Je crois que tout le monde est debout maintenant. Je vais y aller, pour voir si je ne pourrais pas trouver quelqu’un avec qui m’entrainer pour ce soir. Il faut aussi que je trouve Koloï, j’ai tellement de choses à lui dire et à lui apprendre ! Des fois, je me dis que j’aimerais bien avoir un enfant. Il est tellement mignon !
FIN D’APRES MIDI.
Nous avons passé l’après midi à nous échauffer et nous entrainer. L’équipage aime bien nous voir faire. Pour avoir connu bon nombre de bateaux, l’ambiance qui règne sur celui de Vortigern est vraiment particulière. Mais j’apprécie. Impression de me sentir entourée de gens qui ne me veulent pas de mal. Cela fait du bien. Cela faisait longtemps.
Nous allons partir pour le tournoi, Zoltar et moi. Cela promet d’être un spectacle intéressant.
RETOUR DU TOURNOI.
Que de rebondissements ! Ce fut très… enrichissant. Voila comment cela s’est passé :
Le tournoi a eu lieu sur des barges, barges disposées à la place du marché flottant. Un cadre original. L’eau etait proche, elle clapotait contre les bords. J’aime bien ce bruit. Il ne manquait que les bruits de gréements pour que je me sente pleinement chez moi. Des gradins flottants entouraient la zone de combat. Celle-ci, de 15m sur 15m était entourée de poteaux. Il flottait encore des odeurs du marché, épices, nourritures, éléments divers et variés.
Nous attendions sous les gradins, une cinquantaine de personnes étaient là. Beaucoup étaient regroupées sous des étendards communs, des écoles je suppose. Nous n’étions que quatre seuls sous un étendard. Un homme d’une cinquantaine d’année, une jeune femme aux cheveux bleus dont l’étendard représentait cinq tortues, Zoltar sous un étendard où était dessiné un singe et moi, un dessin de draparoo bleu, en l’honneur de Plume sur le mien.
Les combats se sont bien passés. La plupart des élèves des écoles ont été éliminés, il ne restait plus pour les demi-finales que la fille aux cheveux bleus, un gars sous un étendard représentant une tour blanche, une école visiblement, Zoltar et moi. Je combattis un élève de l'école de la Tour Blanche, le grand gars qui accompagnait Ejawa à l'anniversaire de Satora. Ce n’a pas été un combat évident. Utilisant essentiellement des coups de pieds et ma vitesse de déplacement, j’ai finalement réussi à le faire sortir du terrain. Zoltar combattit Kwami aux cinq tortues, la fille aux cheveux bleus. J’ai cru comprendre qu’elle voulait monter une école. Cela a été un joli combat. Qui a commencé par chacun des deux concurrents prenant une Forme. Kwami était très rapide. Puis le coup de maître. Alors que Kwami l’attendait à un bout du terrain, Zoltar s’est posé au milieu, lui tournant le dos, les yeux fermés. Et il a attendu. Elle était déconcertée. Elle s’est relâché. S’est remit en position. S’est relâchée. Elle ne savait visiblement pas comment réagir. D’un coup, elle a attaqué. Zoltar a réagit magnifiquement : il para sans problème. Et a gagné le combat. La finale était donc Zoltar contre moi. Cela allait être difficile.
On fit une pause dans le tournoi, le temps du duel de Lize contre Ejawa. Ils l’ont surnommé Lize Tête de Tigres. Je me reposais, je n’ai pas vu le duel. Lize a gagné. Il avait l’air perturbé.
Puis cela a été à nous. Compliqué. Heureusement, on nous a présenté une nouvelle règle : on pouvait aussi gagner en allant attraper l’étendard de l’autre. Avec ma vitesse, je pouvais gagner. Dès le début de combat, je me suis mis à courir le plus vite possible vers l’étendard de Zoltar, placé derrière lui en haut d’un poteau limitant le terrain. Il est arrivé à m’attraper et à me bloquer. Heureusement, je suis arrivé à me libérer et j’ai courus vers le poteau, l’escaladant au plus vite et attrapant l’étendard. Zoltar était frustré. Le public a applaudit. J’ai gagné. J’ai gagné un lingot de Jade Noire !! Zoltar a discuté avec la fille aux cheveux bleus. Elle lui a demandé de devenir son maître je crois.
Nous sommes ensuite rentrés au bateau. Lize avait vraiment l’air mécontent. Il répétait à Akira qu’il devrait parler en arrivant. Kwami nous accompagna. Je surveillais Koloï.
En arrivant, Cuchulain se dirigeait vers nous, vers Vortigern pour lui dire qu’il avait trouvé un intrus dormant dans les cordages du bateau. L’intrus en question, un homme d’une cinquantaine d’année, puant l’alcool et visiblement toujours très alcoolisé, avait abimé les cordages. Le second ne savait pas comment il était rentré, personne ne l’avait vu, pas même les hommes de quart. Vortigern l’a amené et est allé l’attacher dans la cabine de Zoltar et Lize pour l’interroger plus tard. Lize voulait qu’on parle.
Une fois installés dans la cabine de Vortigern, Lize s’est adressé à Akira. Il lui a demandé pourquoi celui-ci avait dit à Ejawa que nous étions des solaires. Il était quelque peu énervé. Je crois que nous nous sommes tous un peu énervé. Akira nous a avoué être allé voir sa femme et lui avoir tout raconté. Il ajouta aussi qu’elle viendrait avec nous dans la cité. Je lui en ai voulu. Même si en y réfléchissant, je le comprends. Cela n’a pas du être facile pour lui. Nous avons convenu que nous partirions demain matin et qu’Akira irait annoncer cela à sa femme ce soir. Lize irait chercher Ejawa demain matin, il souhaite discuter avec elle.
Je suis allée me coucher dans ma cabine, que je partage maintenant avec Lize, suite à l’arrivée de Kwami.
JOUR DU SOLEIL, 7EME JOUR DU MOIS DE BOIS RESPLENDISSANT
MATIN
J’entends Vortigern maugréer dans le couloir. Je crois qu’il dit que l’ivrogne s’est enfui. Je ne comprends pas tout. Il semble énervé. Lize est parti il y a une heure pour aller chercher Ejawa. Nous allons partir bientôt nous aussi.
DEBUT D’APRES MIDI
On est sorti ! On a réussi à sortir !
Nous sommes donc rentré comme prévu dans les zones perdues ce matin. Akira a fait amener son marcheur de guerre, dans sa caisse bien sur, devant la porte. Satora, Ejawa et Lize nous ont rejoins devant la porte qui était convenue, porte située dans les quartiers riches de la ville, en dessous du palais. Satora a ouvert la porte, nous a dit que Navras saurait quand nous aurions besoin qu’elle vienne nous ouvrir et qu’il irait la chercher.
Nous sommes donc entrés. Un grand couloir sombre s’étendait devant nous. Akira est rentré dans son marcheur de guerre. Nous avons tous observé autour de nous, avec ou sans charme. Je n’ai rien vu, même en faisant appel à l’air autour de moi. Même Akira n’a rien vu.
Nous avons avancé dans le couloir. Nous sommes ensuite arrivés dans une grande salle. Un grand couloir s’ouvrait en face de nous. Nous avons entendu un craquement. C’était Vortigern. Il avait marché sur quelque chose.
Un crane. C’est un crane. La salle est pleine de squelettes. Je ne les avais pas vu. Quelle horreur. Que s’est il passé ici ? Le démon ??
Akira a pris un air étrange. Il dit avoir vu une petite bête, une créature immaterielle qui jouait aux osselets au milieu du chemin. Elle a fuit en remarquant qu’il la voyait. Quel endroit étrange. Je n’aime pas cet endroit.
Nous avons continué tout droit. Le couloir descendait. Nous avons pris un grand escalier. Nous avons vu, à notre droite, par une ouverture, une grande salle. Quelques marches plus loin, le couloir débouchait dans cette salle.
Plutôt que salle, c’était une immense caverne, dont une partie semblait immerger au loin. Une immense caverne, transformée en une usine et en quelque chose ressemblant à une cathédrale. Magnifique, vraiment beau. Une grande réalisation du Premier Age. De gigantesques rouages constituaient le sol, sol à plusieurs niveaux d’ailleurs. Des chaines pendaient du plafond, tenant des creusets immenses. On voyait à perte de vue de tapis roulants, des pistons, des pièces déposées sur le sol. Impressionnant et gigantesque. Vortigern monta sur les chaines.
Pendant que nous avancions sur les rouages, Akira cria que l’essence était en train de se concentrer devant nous. Apparut Le démon. Car cela ne pouvait être que lui.
De taille moyenne, très mince, il avait la peau très blanche, des yeux et des cheveux très noirs. Un sourire lumineux et perturbant. Il était vêtu d’une toge verte ornée de symboles. Il tenait dans sa main un verre. Il s’est adressé à nous. D’une voix un peu perturbante aussi. Mais très gentiment. Il s’est présenté. Katonshi, la Ruche aux Milles Bras, Ame expressive de Ligier le Soleil Vert aussi appelé l’Etoile de Malféas. Un voile sombre est passé sur le visage de Lize.
Nous avons commencé à parler. Il nous demanda ce que nous faisions là. Nous lui avons dit que nous cherchions une jeune femme qui serait entré ici il y a peu afin de la neutraliser et que pour se faire, nous devions atteindre la salle de controle. La colère passa sur son visage. Des veines vertes, comme des veines de marbres apparurent sur ces bras. Il nous dit qu’elle était passé, qu’elle avait volé un carnet et avait réussi à s’enfuir. Il semblait énervé. Il nous dit que jamais nous n’irions dans sa chambre. C’est visiblement ainsi qu’il nomme la salle de contrôle. Nous avons abordé d’autres sujets.
C’était un démon très sympathique au premier abord. Il nous demanda si nous voulions un verre de chalcant, tout en nous expliquant qu’il s’agissait d’une liqueur faite à partir de démon compressé. Même si une des premières choses qu’il nous a dit et que nous ne pourrions pas sortir de là vivants. Il serait obligé de nous tuer, il était lié par un pacte. Il nous a raconté ce qu’il faisait là. Invoqué il y a 1500 ans par un éclipse, celui-ci lui avait promis de revenir le voir et de le libérer. Il n’était jamais revenu. Le démon semblait triste et nostalgique en nous parlant de cette histoire. Il n’a pas dit un éclipse d’ailleurs, mais un jeune homme ayant un symbole d’eclipse sur le front. Akira a alors dit, en me montrant du doigt : « Comme elle ? ».
Le démon s’est tourné vers moi. Il s’est approché, m’observant étrangement. « Comme vous ? ». Je me suis sentie obligée de faire apparaitre ma marque de caste. Il m’a regardé avec de grands yeux. « Alors vous aussi vous pouvez faire des pactes ? » « Oui, bien sur. ». Il me regardait maintenant avec un air intéressé. Je profitais de la révélation de ma caste pour me présenter en tant qu’ambassadrice des solaires. Il parut très ennuyé. Il ne pouvait pas me tuer. Il me proposa de rester ici, qu’il me trouverait une salle que l’on aménagerait à mon goût. Qu’il trouverait bien de quoi me nourrir. J’avoue que je n’avais pas vraiment envie de rester la toute ma vie.
J’ai donc commencé à négocier avec lui. Négocier sa révocation, contre notre départ. Il a fait apparaître deux sièges, deux sièges formés par des dizaines de bras. Ah, oui je me suis dit, la ruche aux milles bras.Comme il ne pouvait nous laisser sortir vivant, nous durent promettre de revenir mourir ici, sauf s’il était révoqué. La négociation fut âpre. J’ai essayé d’intégrer dans le pacte le fait que Zoltar et Akira puisse visiter sa chambre. Il accepta, difficilement, et à condition qu’ils ne touchent à rien. J’ai donc fait bruler mon anima. Voici le pacte que nous avons fait : «Akira et Zoltar vont dans votre chambre, la salle de contrôle, le temps nécessaire et ne touchent à rien. Lize vous jouera de la musique. Nous ressortons tous sains et saufs d'ici, dans la cité. Nous reviendrons avec le carnet et mourir ici sauf si vous êtes révoqué. Si, dans notre quête du carnet nous trouvons d'autres traces de l'homme qui vous a invoqué nous vous les ramènerons en même temps que le carnet. »
Avant de partir, Akira réalisa un luth pour Katonshi. Lize se mit à en jouer et le démon commença à danser avec Ejawa sur la musique. Il semblait content. Jusqu’au moment où une grande lumière apparut dans la salle. Zoltar. Il devait avoir commencé à faire bruler son anima. Katonshi hurla. Un cri déchirant. Des bras sont apparus de tous les cotés. Il voulut nous attaquer. Et a réalisé qu’il ne pouvait pas. La lumière illuminait à présent toute la pièce. Vortigern, du haut de sa chaine a alors vu quelque chose. Un bateau je crois, un gros bateau. Un air de folie atteint son regard. Il commença à se diriger vers le bateau en question, à s'en approcher. Je lui ai crié « Non, Vortigern, descends !! ».
Nous n’avions pas, Katonshi et moi, la même conception du toucher. Il a crié, a hurlé, a pleuré. Cela m’a fait de la peine de le voir ainsi. J’ai tenté de m’approcher. « DEHOOORRRSSSS !!!!! » a-t-il hurlé.
Nous avons fuit. Nous sommes partis en courant. Nous avons atteint la porte. Navras nous y attendait. Nous avons un peu attendu que nos animas arretent de bruler. Le dieu est allé chercher sa fille.
Le couloir a alors commencé à s’effondrer. Katonshi hurlait. Au moment ou la porte s’est ouverte, je ne sais pas ce qui lui est passé par la tête, mais Vortigern s’est mis à hurler « Frappe moi ! » en regardant Lize. « Frappe-moi ! Nous devons sortir d’ici « sains et saufs », si ce n’est pas le cas, il aura rompu le pacte ! Frappe moi ! » Devant l’absence de réactions de Lize, il lui a donné un coup dans le nez. Lize répondit. On entendit alors un grand hurlement, un grand cri de souffrance. Katonshi. « Mais pourquoi avez-vous fait cela ?? Ce n’était pas nécessaire ! » hurlais je. Je plaignais le démon. Je m’en voulais. Je ne sais pas pourquoi. Il ne méritait pas cela. Enfin peut être. Je ne sais pas.
Des mains sortirent des murs. Des bras partout. Nous avons fuit devant les yeux ébahis de Satora, Ian et Kaiba. La porte se réferma derrière nous. On entendit un grand bruit de choc. Les mains de Katonshi. Pourquoi est ce que je m’en veux autant ?
Crépuscule
- Spoiler:
AN 4, JOUR 144 – SOIREE
[...]
Ejawa a été blessée, je suis inquiet
[...]
Lize a visiblement appris lors du duel que j'avais vendu la mèche sur leur nature et il a pris Akira à part après le tournoi pour avoir une explication
[...]
Une fois que tous furent réunis dans la cabine de Vortigern, je leur ai donné les explications qu'ils méritaient, et ils l'ont moins mal pris que ce à quoi je m'attendais...
[...]
Je suis donc retourné au palais pour demander à Ejawa de bien vouloir rencontrer Lize avant notre départ demain matin pour les parties scellées de la cité. Les domestiques m'ont orienté vers les appartements de Ian où Ejawa était en train de se faire soigner. J'ai pu profiter de cet instant où elle était trop faible pour m'attaquer physiquement pour lui demander un petit peu plus de nouvelles de nos enfants, et pour lui montrer que je ne suis pas le monstre qu'elle a cru que j'étais devenu.
Ian, dont la perspicacité va finir par me faire peur, nous a gentiment boutté hors de ses appartements après quelques minutes de discussion et après qu'Ejawa m’aie donné une estampe représentant nos enfants. Elle m'aidera sans doute possible à garder le cap à l'avenir. Une fois dans le couloir, j'ai bien essayé de proposer un peu d'aide a Ejawa pour rejoindre ses appartement, mais elle est bien entendu toujours aussi fière et elle ne s'est pas laissée cajoler facilement. Cependant j'ai eu un vague sentiment d'être retourné chez nous, comme il y a quatre ans. Seulement 4 ans et pourtant j'ai eu l'impression que c'était une éternité.
AN 4, JOUR 145 - FIN D'APRES-MIDI
[...]Puis [, après que nous soyons sortis de l'usine-cathédrale], Ejawa m'a pris à part pour me parler de l'histoire des Solaires. De la raison qui avait poussé les Terrestre à commettre l'Usurpation. Elle m'a dit que "plus la lumière est grande, plus grande est l'ombre qu'elle crée". Je lui ai dit que je comprenais son inquiétude, et que je connaissais l'histoire et que j'allais tout faire pour ne pas me laisser prendre au jeu du pouvoir auquel ont succombé les Donneurs de Loi du Premier Age. Mais elle avait l'air sérieusement inquiète et je me demande si ça n'a pas attrait avec sa conversation en privé avec le démon. Peut-être lui en reparlerais-je un jour où nous aurons le temps pour ca... Elle m'a en effet annoncé qu'une flotte entière du règne avait complètement disparu dans la mer des Chrônes, et qu'elle devait s'y rendre immédiatement. C'est assez inquiétant qu'une telle puissance militaire puisse disparaître si facilement sans laisser de traces. Il faudra rester vigilant à tout indice qui pourrait expliquer ce phénomène. Nous nous sommes donc séparés sur cette discussion, et je lui ai promis qu'elle trouverait à sa prochaine escale ici un paquet pour elle et nos enfants. Je dois lui montrer que je suis volontaire pour ne pas laisser de briser les liens que nous venons de renouer. J'ai été contraint de fuir il y a quatre ans, et je ne veux pas qu'une telle chose se reproduise.
AN 4, JOUR 148 - 10EME JOUR DU MOIS DE BOIS RESPLENDISSANT
Aujourd'hui Akira est mort. Son âme et son existence ont disparu de Création pour rejoindre leur source: moi.
Seulement 4 ans et pourtant j'ai eu l'impression que c'était une éternité.
Cela faisait 4 ans que je n'étais plus entier, je me cachais derrière une fausse identité: celle d'un homme sûr de lui et de ses convictions, passionné et impliqué jusqu'à la moelle dans sa quête de connaissance et d'expertise. Alors que moi je me cachais en moi même derrière une peur de faire face à ma réalité, à mon passé.
Mais aujourd'hui cette époque est révolue.
Moi, Mnemon Hikaru,
je revendique le corps qui est mien, et l'esprit qui est mien.
Moi, exalté de Sol qui éclaire Création depuis des millénaires,
je revendique l'exaltation qui est mienne pour apporter la lumière aux peuples de Création pendant des millénaires.
Moi, mari de Sesu Ejawa, père de Sesus Pavel et de Sesus Iria,
je revendique le passé qui est mien.
Moi, sorcier,
revendique le pouvoir que ma volonté me donne sur Création.
Je suis enfin entier, et aujourd'hui, j'ai enfin pu prendre mon Second Souffle après des années d'apnée.
ÉPILOGUE
Ici s'arrête le récit de l'existence de Chishiki Akira. Il m'aura permis de m'enfermer momentanément dans mes propres limites. Mais cette expérience m'aura permis d'avancer sur le chemin que je me dois de parcourir en tant qu'exalté du Soleil Invaincu. Mon exaltation était peut-être prématurée, peut-être n'étais-je pas prêt pour recevoir un tel pouvoir et les responsabilités attenantes.
Mais aujourd'hui j'ai fait le choix d'accepter ma condition, d'accepter ce pouvoir et ces responsabilités. Je me dois d'être exemplaire, et je me suis juré qu'à l'avenir, je le serai.
Dernière édition par Emie le Lun 8 Oct - 15:23, édité 1 fois
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Re: [Textes d'ambiance] Le récit de la campagne
Récit d'un zenith
Récit d'un aube
- Spoiler:
PRELUDE :
La libération d’Iro Nimh me laissa un gout amer dans la bouche. Certes nous avions réussi à sanctifier la zone clé que Navras nous avait indiquée et ainsi accompli notre mission, mais l’entourloupe de Vortigen et Lize sur Katonshi n’était vraiment pas nécessaire. Je ne suis pas adepte de ce genre de fourberie, et même si je suis sûr que ce démon le méritait, nous n’avions pas à agir à ainsi.
J’avais besoin de prendre un peu le large suite à cette aventure, afin de me ressourcer personnellement. Pour faire une pierre deux coups, j’ai donc proposé à ma nouvelle apprentie, Kwami, de m’accompagner un mois durant pour un voyage sur les îles des environs. Cela lui servirait ainsi de voyage initiatique, idéal pour commencer sa formation mais aussi pour apprendre à mieux se connaitre.
Nous partîmes quelques jours après les évènements d’Iro Nimh.
Un mois durant, nous avons accosté sur plusieurs îles. Nous avons beaucoup discuté de nos passés respectifs, de notre façon d’appréhender l’existence, de nos objectifs… Nous faisions également des entrainements d’art martiaux réguliers chaque matin. Nous profitâmes également de nos passages sur les îles pour aider les populations locales. Un voyage initiatique bien complet en somme dont je suis particulièrement satisfait.
Un mois était passé. J’appris alors qu’Akira avait eu une idée à la hauteur de son art : construire une nouvelle cité sur les îles jumelles, qui nous servirait de point de départ pour la suite des évènements.
Nous avions tous des taches pour faire avancer la construction de cette cité, au doux nom de Charmes. Vortigen se chargea de la flotte, Lize de l’administratif et du commerce, Kissanth jouait de ses contacts et Akira bâtissait la cité à une vitesse folle à l’aide de ses horribles démons.
Je choisis alors de fonder un dojo sur notre cité : Le singe et la tortue. L’objectif était simple : aider Kwami à fonder son école tout en prodiguant des entrainements d’arts martiaux aux habitants de la cité, essentiel au développement personnel.
UNE APRES-MIDI D’ETE : UNE BOITE ETRANGE ET UN NAVIRE ABANDONNE.
Deux mois se passèrent.
Milieu du mois de feu resplendissant
L’été était à son zénith. Le soleil, presque étouffant illuminait l’océan. La brise légère ne suffisait pas à nous faire oublier la chaleur assommante de l’air. Sur le navire, tout le monde était occupé à ses taches habituelles. Lize restait enfermé dans sa cabine, surement occupé avec son administratif, et la plupart de l’équipage était sur le pont. Une belle après-midi, tout ce qu’il y avait de plus calme en somme. Un cri vint soudain perturber le calme de la situation : « Un homme à la mer ! ». Ni une ni deux, Vortigern sortit de se cabine et avec une agilité folle vint secourir le matelot tombé. Il prit également le temps de ramasser une boite qui flottait non loin de là où l’homme était tombé.
Les gravures sur la boite rappelaient celles du haut règne. Cette étrange boite contenait outre des bijoux, un journal de bord qui nous apprit qu’elle provenait d’un vaisseau militaire qui avait une mission à l’Opercule, ordonnée par l’ordre Immaculé.
Nous n’eûmes pas le temps de comprendre comment et pourquoi cette boite avait pu arriver ici.
« Voiles en vue ! Que fait-on capitaine ? ». Pendant ce temps un étrange vaisseau s’était approché de notre position. L’équipage semblait vouloir l’aborder. Vortigern demanda alors à l’équipage de rester calme et de préparer l’assaut seulement en cas de nécessité. La prudence était de rigueur. Nous nous préparâmes donc au pire, Akira monta dans son méca, Lize sortit de sa cabane, visiblement abattu par la chaleur…
Il s’agissait d’un vaisseau guildéen et étrangement il était seul. Ce n’était pas normal. Le navire semblait dériver et s’approchait de plus en plus. J’avais un mauvais pressentiment. Tout était bien trop calme et quelque chose clochait, sans que je ne sache vraiment quoi. Lorsque nous fumes suffisamment près une chose étrange se produisit. Sur le pont visiblement désert, une ombre immense prit forme. Ses yeux blancs contrastaient avec la noirceur de la fumée de son corps. Elle disparut. « un dieu des maladies très certainement » proposa Akira. Il fallait être prudent. Vortigern demanda à son équipage de ne pas lancer d’abordage.
Des cris semblaient provenir de la coque du navire. Kissanth et Vortigen montèrent sur les épaules du méca et se dirigèrent vers la coque. Un bruit sec de bois brisé se fit entendre. Moi et Lize débarquèrent sur le pont. Des cadavres inondaient le sol. Ils semblaient tous morts, sur le coup. Pas de trace de sang ni de combat. Une odeur de mort baignait sur le navire. Je n’aimais pas ça. Nous nous dirigeâmes vers la cabine du capitaine. Là, nous vîmes une table avec un repas non entamé. Les marins avaient été donc pris par surprise. Nous continuâmes notre progression jusqu’à une cabine qui contrastait avec les autres : elle semblait être mise à sec. Au sol, un tas de sable gris… Etait-ce possible ? Apparemment elle était ici, sur ce navire et cherchait quelque chose. Je ramassais une partie du sable. Nous prîmes également le journal du bord du navire qui nous apprit que la cabine dévastée appartenait à un guildéen, peu bavard selon les dires du capitaine.
Nous rejoignîmes ensuite nos trois autres compagnons pour faire part de nos découvertes respectives. Ils avaient découvert, en fond de cale, des esclaves, apparemment sous le choc, affamés et assoiffés, que nous avons accueillis sur notre bateau, ainsi qu’un membre de l’équipage, complétement choqué par ce qu’il avait vu. Il nous apprit plus tard ce qu’il s’était vraiment passé sur le navire.
Notre ennemie au sable gris était bien venue sur ce bateau et c’était elle qui était la source de ce massacre. Elle semblait prête à tout pour arriver à ses fins. Nous devions l’arrêter coute que coute.
FIN DE JOURNEE/NUIT : RETOUR AUX JUMELLES : REVELATIONS.
De retour aux jumelles, nous proposâmes aux esclaves de rester ou non sur notre cité. S’ils décidaient de partir ils ne devraient en aucun cas révéler l’emplacement et l’existence de Charmes.
Dans tous les cas ils étaient libres. Une cinquantaine décidèrent de rester, 10 autres de partir en acceptant le pacte. Mais une forte tête nous résista. Il s’agissait de Zan, un jeune homme insolant de 17 ans. Il voulait partir mais également parler de notre cité aux autres. Il semblait contre notre idéal d’utopie, semblable pour lui plus à une dictature qu’autre chose. En somme il se sentait entravé de sa liberté. J’eus envie de lui apprendre les bonnes manières mais je me retins… Il alla jusqu’à nous demander de lui faire les beignets au coquillage de sa grand-mère… Beau chantage…
Kissanth essaya par la suite de le calmer et de le convaincre de notre bonne fois. J’admire sa patience…
Nous partîmes chacun de notre côté après le repas. Comme à mon habitude, je suis allé au dojo, voir si tout se passait bien et pour faire quelques entrainements. Un des demi-dieux affiliés au dojo m’annonça que quelqu’un souhaitait me parler à l’extérieur du dojo. Etrange, je n’attendais personne et surtout pas à cette heure. Je sortis alors du dojo.
Un homme d’une soixante d’année vêtu d’un kimono ample se tenait là. Son visage me semblait familier, sans que je puisse savoir pourquoi. J’étais persuadé de l’avoir déjà vu quelque part, mais où ? Il avait visiblement l’air pressé.
« Avez-vous reçu la boite ? »
Quelle boite, celle trouvée dans l’après-midi ? Comment avait-il pu savoir ? Nous sommes tombés dessus par le plus grand des hasards, j’ignorai qu’elle nous était destinée. Après un petit moment j’acquiesçai.
« Parfait c’est tout ce que je voulais savoir. Ah une autre chose Zoltar, Kwami va avoir une révélation d’ici peu. Quelque chose d’important va lui arriver, je tenais à te le faire savoir ».
Comment le savait-il ? Encore un autre mystère. Je ne réussis pas à lui faire cracher son identité, ni le pourquoi de son savoir presque omniscient. Il partit sans soulager mes interrogations…était-ce à moi de trouver seul les réponses à ses questions ? C’était fort probable. Les réponses viendront en leur temps, je suppose. Quoiqu’il en soit cette boite semble importante, est-ce une clé pour la suite de notre aventure ? Je le pense, ce ne pouvait être la cause du hasard, mais bien de la destinée. Cet étrange homme n’était-il pas finalement le reflet de la destinée ? Volatile, mystérieux, insaisissable, prophétique… c’est comme ça que je vis les choses. La boite devrait surement répondre à ses interrogations, et si l’Opercule serait la prochaine étape de notre périple ? Reste à convaincre mes 4 compagnons.
De retour au palais, j’appris que Lize et Akira s’étaient absentés sur la deuxième île.
Peu de temps après, un démon immonde, sbire d’Akira vint nous chercher, Moi, Vortigen et Kissanth pour nous amener sur la deuxième île. Ses espèces de bras immondes nous serraient et nous tenaient en l’air pendant notre traversé de la ville. Quelle discrétion… Une fois ce douloureux moment passé, nous arrivâmes sur la deuxième île. Lize et Akira étaient en pleine discussion avec un étrange individu. Il ressemblait à un gros iguane humanoïde, vêtue de soie trempée. Il possédait une épée en corail et semblait calme et posé.
Son nom : Kemelaondeoranikarethastecktupiliranizantery. Quelle idée d’avoir un nom aussi long… Bref, apparemment lui et ses semblables avaient pour habitude de venir méditer et se reposer sur cette île et nous avions apparemment bouleversé leurs habitudes. Conséquence normale de notre établissement sur cette île.
De retour au palais, quelque chose d’étrange se produisit. Kissanth eut un moment d’absence.
Elle a rêvé qu’elle tenait 3 cartes qu’elle disposait dans 3 carnets, et revit le démon d’Iro Nimh. Une image de son ancienne exaltation ? Ma dose de mystère commençait à saturer et c’était loin d’être fini. Un page arriva pour nous servir des boissons. Vortigen reconnut l’alcool de son enfance, et voulant rattraper le page qui était sorti, il se rendit compte qu’il avait tout simplement disparu…
Un petit être volant arriva durant la soirée. Il avait un message à faire passer à Akira. Nous sommes invités par Satora à assister à un conseil à Mater, qui réunit 5 grands dirigeants du cadran. Voilà donc notre prochaine destination.
Un petit moment de détente bien venu arriva toutefois dans la soirée . Kwami gifla …(j’ai oublié son nom) qui lui avait fait des avances apparemment mal placé. Bien fait pour lui !
DEPART POUR MATER ET SAUVETAGE MUSCLE.
Le lendemain nous partîmes donc en direction de Mater.
Juste avant notre départ, Zan discuta avec Lize et Kissanth. Il était apparemment originaire de la même ville que Lize, et souhaitait y retourner.
Il apprit par ailleurs à Lize que la chasse sauvage avait fait irruption à Ezech il y a un an et demi et qu’elle avait brulé un dojo. Lize sembla très affecté par cette déclaration et il lui promit de retourner avec lui dans sa ville natale, un jour. Le pacte fut sacré par Kissanth.
Le temps était clément mais la chaleur toujours aussi assommante. Lize avait l’air exténué par cette chaleur… Sur le trajet un immense oiseau survola notre navire. Akira semblait inquiet, sans que je sache véritablement pourquoi.
Après deux jours de navigation nous tombâmes sur la flotte de Satora.
Un trois mats blanc aux reflets dorés s’étendait devant nous. Nous nous dirigeâmes vers la cabine royale accompagné de Yan et Teng .
Nous ouvrîmes la porte et quelle ne fut pas notre surprise !
La femme des sables était là, et pointait une dague sur Satora !
Il fallait agir et vite ! Ni une ni deux je fis briller mon anima pour tenter de l’affaiblir.
Kissanth bondit sur elle en premier et lui fit sa fameuse prise qui lui coupa nette la respiration (faudrait que je lui demande comment elle s’y prend, un jour…).
Akira avec une dextérité étonnante se plaça entre elle et la reine, et lui assena un bon gros coup de bâton. Vortigen, tout en élégance, décocha une flèche d’essence à l’allure de serpent sur notre ennemie.
Je m’empressai ensuite de la désarmer pour éviter tout dommage sur la reine. Lize, égal à lui-même bondit dans la combat en lança un « rend-toi » qui n’eut pas véritablement l’effet voulu. Qu’importe, il avait un plan B et aidé de ses marteaux à tête de tigre, frappa la femme de sable. Un de ses marteaux, sous la violence du choc, se brisa net. Lize devint tout pâle. Notre ennemi nous lança une vague d’essence d’une grande violence… suivi d’un sort de notre magicienne qui détruisit une partie du navire.
Notre ennemi était sur le bord du bateau. Nous devions l’empêcher de s’échapper coute que coute. Akira dans un élan héroïque prit le dernier marteau de Lize puis bondit sur notre ennemi, l’éloigna du bord avec le marteau…mais tomba à l’eau… Je fis ensuite une prise sur notre ennemie. Elle était maitrisée. Kissanth porta ensuite le coup fatal.
La dame des sables n’était plus.
Sa mort était-elle nécessaire ?
Je ne sais pas… et j’avoue ne pas être perturbé par sa mort. Le mal l’avait rongé, et le massacre qu’elle a orchestré sur le navire guildéen mérite à lui seul le sort qu’on lui a offert.
Quoiqu’il en soit la reine fut sauvée et c’est bien là le principal.
Récit d'un aube
- Spoiler:
RECIT D’UN AUBE
LA VEILLE DU CONSEIL
Morte. Ce combat m'est resté en travers de la gorge, nous sommes tombé sur elle par hasard, et par malheur pour elle. Nous avions gagné, Zoltar la tenait et ... Kissanth l'a achevée. Notre meilleure source d'information, une première clef dans ce mystère qui entoure les carnets, qui entoure nos ennemis. Et je me suis mal battu et j'ai perdu les marteaux qu'Hikaru m'avait confectionné avec tant de soins (malgré leur qualité il semble que les artefacts soient plus fiables). J'ai protégé la reine certes, mais ma méconnaissance de l'ennemi a perturbé mes coups et je n'ai pas réagit à temps à la fin.
Alors que ces mots tournent et se retournent dans mon esprit Kissanth pénètre dans notre cabine - commune depuis l'arrivée de Kwami. Elle a remarqué que je l'évitais aujourd'hui, petit à petit elle se met à crier puis à pleurer. Je lui explique et elle me prie de la pardonner, mais c'est à moi que j'en veux le plus, il me faudra du temps.
Plus tard dans la soirée Hikaru, qui s'était attardé pour discuter avec Satora nous informe qu'en dépit qu'on lui ait sauvé la vie elle souhaite que nous cachions nos identités lors du conseil. Elle en assumera la responsabilité. Cela remet en question notre stratégie avec Vortigern et Kissanth, mais je suis trop épuisé pour y réfléchir une fois de plus. Nous verrons bien.
LE JOUR DU CONSEIL
Nous entrons pieds nus dans la salle où va se tenir le conseil. Satora nous avais informé de ses caractéristiques peu communes. Au centre de cette pièce pentagonale du Palais du Cercle, au sommet d'une tour de Mater, siège une épaisse table en bois de la même forme entourée de cinq sièges. Derrière ces derniers 10 autres fauteuils, prévus pour les conseillers, dont les paroles ne sont pas portées plus loin que leur dirigeant. Personne ne doit être armé et des démons, invisibles, sont chargés de la sécurité ; mais je ne les cherche pas des yeux, les décisions qui vont être prises ici sont bien plus importantes.
Juste avant le début de la séance Hikaru nous chuchote quelque chose de perturbant, Il aurait aperçu le vert caractéristique de Ligier dans les yeux du Soldat Général. Kissanth me serre la main pour me rappeler que ce n'est pas le sujet du jour.
Sémilien, Patricien et représentant de Goulung, se lève et annonce l'ouverture du [jesaispluscombientième] conseil exceptionnel. L'ordre du jour est va consister à décider d'une position vis-à-vis de la guerre avec Terra Amata et de la nouvelle force apparue dans les mers ces derniers mois et responsable de la destruction de plusieurs flottes.
Le premier à prendre la parole est le Soldat Général, qui veut s'allier avec ces derniers pour écraser Terra Amata. Ensuite se lève Satora qui, après avoir rappelé la durée de la paix actuelle et ses avantages, commence à nous présenter au conseil et à vanter nos mérites afin que nos discours aient du poids. La nouvelle de la tentative d'assassinat a l'air d'être un choc pour tout le monde cela dit.
Je me lève et commence à témoigner, sur les morts qui marchent, sur cette jeune femme -exaltée d'une forme inconnue- qui est assez puissante pour repousser un dieu et fuir devant un démon du second cercle là où nous étions 6 pour accomplir le même exploit, sur les épaves qui ne se trouvent pas là où elles devraient, et sur cet ennemi -s'il faut le nommer- qui cherche à provoquer la guerre. A notre tour nous recommandons au conseil de préférer la paix pour l'instant, car on ne sait si le Pentacle pourrait être une de leur au même titre que Terra Amata.
Cenk Domi, le Proviseur du Collège d'Ateol, prend alors la parole. Son discours, un peu hésitant mais empli de sagesse, nous conte des évènements des quatre coins de Création, et tous tout aussi inquiétants que notre situation. Il recommande de s'armer pour protéger le Pentacle mais aussi d'en appeler à la Chasse Sauvage, ce que soutienne ensuite globalement l’Élégante Nova de la Progression et Sémilien. Et c'est ce qui est conclu après un vote en faveur de préserver la paix tout en renforçant leurs défenses. Les détails seront réglés le lendemain matin et Satora nous dit qu'elle essaiera d'envoyer la Chasse dans une mauvaise direction.
Je décide alors de m'approcher du Soldat Général et, Kissanth sur mes talons, le rattrape avant sa sortie. Curieux, dis-je, du mystère qui l'entoure malgré sa position. Mora aux deux visages, si je me souviens bien des informations que j'ai, une de ses proches conseillers et jolie brune, lui chuchote quelques mots et s'éloigne. Il nous répond calmement mais ne nous en apprends pas plus. Je suis certain qu'il cache quelque chose sur la façon dont il a "obtenu du pouvoir". Nous prenons congés poliment et croisons pendant notre retour Mora, à présent rousse et apparemment heureuse.
LE LENDEMAIN DU CONSEIL
Ce mystère fut rapidement éclaircit le lendemain lorsqu'elle vint chercher Zoltar, vers 10h, pour aller prendre un thé. Nous l'avons vu partir à son bras avec Hikaru avant de reprendre notre partie de Gateway avec un petit sourire en coin. J’espérai toutefois que la naïveté de Zoltar serait quand même limitée en présence d'une proche du Soldat Général après ce que l'on avait découvert hier.
Ils revinrent plus d'une heure plus tard, Mora encore plus radieuse qu'au matin et qui nous fit un grand sourire avant de s'en aller en sautillant ... suivie de près par une Kwami bouillonnante - plus de frustration face à ses émotions que de jalousie - que Zoltar ne parvint ni à comprendre ni à retenir. Décidément il ne lui simplifiait pas la vie celui-là, ni la notre d'ailleurs : après quelques phrases j'appris qu'il avait révélé que nous étions des solaires à cette inconnue ! Une histoire de confiance absolue ou je ne sais quoi. C'était le deuxième à révéler nos identités sans nous prévenir, et après nous avoir demander de rester discrets qui plus est ! Rah impossible de faire un quelconque plan avec ces deux là. Si nous voulions garder un coup d'avance en politique il fallait que j'agisse vite.
"Je viens le voir."
"Qui donc?" me répondit le garde.
"Lui." Mon ton était sec, impossible qu'il ne comprenne pas. Il osa me jauger du regard, avant de me demander un patienter un instant.
Vortigern était derrière moi, mais il ne dit rien malgré l'endroit où nous étions, sa confiance me rassura et me permit de réfléchir clairement à ce qui venait de se passer. J'étais parti en trombe, claquant la porte, presque en bousculant Kissanth qui rentrait avec Koloï. Elle avait tenté de me suivre mais avait abandonné quand je l'avais remarquée. Elle aurait sans doute eu intérêt à me poursuivre quand même. Vortigern n'avait pas eu de mal à me rattraper sans que je ne m'en aperçoive - ce qui n'était pas surprenant - mais attendait de voir la suite.
"Veuillez me suivre s'il vous plait."
On nous fit entrer dans les quartiers diplomatiques de la flamme, Vortigern apparemment presque invisible aux yeux des gardes, et on nous escorta jusqu'à un petit salon où l'on nous installa. La réunion n'était peut-être pas encore finie ou alors Max - son nom d'après Mora selon Zoltar - se faisait attendre. Elle lui avait donné quelques informations sur lui et je comptais bien m'en servir le plus rapidement possible (avant qu'elle le retrouve) pour rallier la flamme à notre cause si cela était possible. Il aurait des buts nobles apparemment.
Il entra dans la pièce, seul, et nous nous saluâmes et je décidais de jouer carte sur table. Je l'appelais par son prénom, il savait que nous étions des solaires et il semble que Mora ait agit dans son dos. Cela nous donnait un coup d'avance comme je l’espérais. Si nous voulions lui et moi faire alliance il était temps de partager des informations. Il nous annonça qu'il voulait unifier création, qu'il préparait la flamme à cela, je fis une rapide allusion à Charmes pour attirer son attention sur nos ambitions. Jusqu'ici tout se passait plus ou moins comme prévu. Restait le mystère de ses pouvoirs et leur origine, son histoire de soldat rescapé d'une unité décimée était digne d'une exaltation s'il on le croyait.
Je ressenti alors une envie de lui dévoiler nos secrets, Charmes et tout le reste. Ce à quoi je répondis en concentrant mon essence et un rayon de soleil m'enveloppa bien que les rideaux était tirés. Cela ne pouvait être que lui et il tenta ouvertement d'influencer Vortigern juste après, sans effet. C'était à son tour de dévoiler un secret, ce qu'il fit en retirant son masque. Son visage était ... monstrueux, déformé par une influence démoniaque, non pas qu'il soit laid, mais il n'évoquait que de loin celui d'un être humain. Il commença alors à nous raconter son histoire. La vrai, complète. Il était un Slayer, un être dont l'exaltation avait été extraite de la prison de Jade par Malféas lui-même et qui avait obtenu celle-ci contre un contrat. Un contrat qui sacrifiait son libre arbitre : il avait pour mission de conquérir création et de libérer les Yozis de leur propre prison afin qu'ils gouvernent création une fois de plus.
Certains passages restaient obscurs à nos yeux mais la "noblesse" de ses buts était largement compromise à mes yeux. Il disait vouloir se libérer de Malféas et ne voulait conquérir Création que pour y régner, lui, et la rendre meilleure. J'y voyais l'illusion de la liberté que seul un démon peut créer dans l'esprit d'un esclave. Toutefois même s'il fallait l'abattre un jour il pouvait nous être utile. J'en profitais pour demander des informations sur un groupe qui porterait la marque de Malféas au bras. Il fronça les sourcils.
"Comme celle-ci ?" dit-il. Et les épées croisées, marque de Malféas, émettant une lumière verte comme Katonshi, apparue comme une marque de caste sur son front.
"Oui", répondis-je un peu mal à l'aise.
"Pourquoi voulez-vous savoir cela ?"
"C'est un problème personnel." répondis-je.
"Comment cela?"
"Ils sont responsables du meurtre de mes parents."
"D'où venez-vous ?" demanda-t-il.
La question était étrange et c'est un peu inquiet et en levant un sourcil que je demandais : "Ezech ...?"
"Vos parents étaient marchands ?"
"Oui", oh ça allait mal tourner, mon estomac se noua.
"Ah, c'est donc vous qui avait massacré mes hommes."
La phrase se mit à résonner dans ma tête, tambourinant contre mes tympans. LUI ! C'était lui, le responsable, il était là, devant moi, presque à la portée de mes épées, après 3 ans je tombais sur lui par un coup de hasard - non - du destin. Mais pourquoi lui qui vivait si loin de Terra Amata, qui dirigeait une nation, qu'avait-il à faire avec ma famille ? Pourquoi ?
"Pourquoi ?" les mots restaient à moitié coincés dans ma gorges, pris entre mes envies de crier et celle qui m'étranglait en me retenant de lui sauter immédiatement dessus. "Pourquoi !"
"Ils avaient quelque chose qui m'appartenait."
"Ils n'avaient pas à mourir."
"Ils ont résisté."
"C'étaient des marchands, ils n'avaient pas à être tués."
"Ce n'était pas mes ordres, mais ils ont refusé tout négociation."
Il dirigeait une nation, et il était incapable de contrôler ses hommes, il devait assumer leurs actes. Je sortis mes épées.
"Il aurait pu en être autrement," lui dis-je.
Il sorti à son tour une lance, enflammée de la même couleur verte que sa marque et que l'aura qui commençait à s'élever autour de lui.
"Sortez !" dit-il, "Comment osez-vous tirez les armes chez moi ? La discussion est terminée, sortez maintenant si vous voulez partir d'ici en vie."
Je sentis la main de Vortigern sur mon épaule. Cette histoire n'impliquait plus uniquement ma personne, il y avait mes amis, Charmes, et tout le reste... Je n'étais pas prêt à me battre contre lui, pas encore ; mais quelle que soit la taille de l'armée qu'il pourra rassembler, un jour ils ne seront pas assez pour m’arrêter. Le temps de reprendre mes esprits Vortigern m'avait conduit jusqu'à la sortie et une fois mon anima dissipée, nous rentrâmes à nos quartiers.
Je m'en pris de nouveau à Zoltar en rentrant, il ne le méritait probablement pas mais il devait comprendre les conséquences de sa confiance aveugle : sa Mora était alliée avec un être dont seul le mot anathème pouvait entièrement décrire la nature. Je laissais alors Vortigern raconter ce qui venait de se passer, rajoutant amèrement un détail ou deux et regrettant que Kissanth ne soit pas venue car à trois contre un nous aurions pu nous battre sans trop de risques, surtout que Zoltar n'aurait pas été long à venir si cela avait mal tourné. Sur ces discours qui commençaient à s'enflammer Satora, apparemment furieuse, revint du conseil escortée par Ian et Teng et parti droit dans sa chambre en claquant la porte.
Ian se mit rapidement au courant de la situation, notamment à propos du Soldat Général, partit lui annoncer, et claquant la porte cette fois en l'ouvrant Satora fit de nouveau irruption dans la pièce.
"Quoi ?!? Mais vous êtes inconscients !" cria-t-elle. "Qu'est-ce qui vous a pris d'aller voir le Soldat Général comme ça?"
"En passant, il s'appelle Max et s'est fait exalté par Malféas en personne, on fait difficilement mieux comme anathème non?"
"De ... Quoi ?"
Et l'histoire fut racontée une fois de plus, en rajoutant l'existence de Charmes ("Mais vous êtes fous !?"), Satora nous traita d'irresponsables - ce qui vu l'humeur général demandait en soit pas mal de cran face à cinq solaires - surtout que nous étions sous sa responsabilité pendant notre séjour ici. Nous annonça que le conseil avait décidé de lever une flotte unie, qu'elle n'en avait pas le commandement et que ses bâtiments étaient réquisitionnés. La chasse sauvage n'allait cependant pas partir dans notre direction immédiatement.
"Vous êtes des enfants à qui on vient d'offrir un artefact. Essayez de voir un peu plus les conséquences qu'ont vos actes sur le monde."
Le départ était prévu pour le lendemain et chacun pris alors le temps de réfléchir à la situation. Hikaru proposa une partie de Gateway à laquelle Satora et moi nous joignîmes. Il était clair qu'il m'en voulait et m'attaqua sans pitié, sans se préoccuper de la reine de Merin qui eut tôt fait de remporter le jeu.
"Diviser pour mieux régner" nous expliqua Satora, en citant un des axiomes du règne. Notre groupe est encore jeune et notre force, notre rapide ascension dans le monde, pourrait se retourner contre nous si nous ne sommes pas assez unis, pas assez prudents. Nous partons demain pour Iro Nimh, reprendre le contrôle de la cité cathédrale serait un énorme avantage dans cette situation et nous rapprocherait les uns des autres.
UNE SEMAINE PLUS TARD, A IRO NIMH
Nous étions dans un autre couloir, la dernière entrée n'étant plus praticable depuis notre précédente expédition. Satora nous avait ouvert à tous les cinq et il faudra appeler Navras pour sortir. Hikaru était dans son Strider et nous nous préparâmes à une nouvelle rencontre avec Katonshi. Kissanth avait préparé le terrain en lui envoyant quelques lettres qu'elle m'avait montrée - agrémentée d'une influence surnaturelle cachée - et quelques démons (grâce à Ian) mais nous ne savions pas si cela avait eu quelconque effet. Au bout du couloir se trouvait une plateforme qui surplombait la salle que nous connaissions déjà, inchangée. Hikaru ne détectant aucune présence nous descendîmes dans l'obscurité qui reculait devant nous.
Il était là, caché sous la plateforme, nous attendant patiemment, invisible, avant de se matérialiser. La bonne nouvelle était qu'il ne nous avait pas attaqué à vue, la mauvaise était qu'il ne semblait pas s'être soumis aux ordres cachés dans les lettres de Kissanth ... et qu'il voulait nous tuer, Vortigern et moi. Nous essayâmes à nouveau de trouver un compromis - ce qui n'était pas gagné - jusqu'au moment où nous apprîmes les termes exacts de son pacte avec l'éclipse d'il y a un millénaire et demi. Entre autres il ne devait laisser ressortir vivant aucun fils des dragons.
"Il semblerait que vous ayez échoué à tenir votre pacte" lui annonça Vortigern.
"Comment ça ?"
"La femme aux cheveux rouges - Ejawa Sesus - avec qui vous avez dansé lors de notre dernière visite, était une exalté terrestre du feu. Et vous l'avez laissé sortir vivante."
"Non ... Non ! C'est impossible !!"
Et d'un seul coup il avait disparu. Sans doute retourné dans Malféas car il avait failli à son pacte, comme Hikaru nous avait appris qu'il en était ainsi. Soulagés de cette menace, sauf Kissanth qui semblait ressentir un peu de peine, nous réalisâmes que la cité-cathédrale était maintenant sans gardien - ou avec de nouveaux gardiens ? Ni une ni deux, Hikaru était déjà parti vers la salle de contrôle et il nous fallu attendre le retour de l’ascenseur pour l'y rejoindre.
Quelques manipulations plus tard il avait réactivé l'intelligence artificielle, répondant au nom d'Epsilon, et demandait un topo de la situation. Les stocks de ressources étaient presque vide, mais il restait de quoi finir le 'Léviathan' que nous avions aperçu en construction : UN SOUS-MARIN ! Ainsi que de quoi construire deux Apaches, des modèles volants, malgré le fait qu'ils ne seraient pas armés puisqu'il manquait deux talents de jade rouge dans les stocks. De plus l'usine ne pouvait être remise en marche sans l'heartstone de la manse, dont le propriétaire était visiblement encore vivant.
Nous apprîmes aussi quelques informations sur Salima, la précédente incarnation de Kissanth, qui était l'ancien gardien de l'usine et l'éclipse qui avait lié Katonshi à son poste. Notre amie s'empressa d'ailleurs de demander ses registres afin d'en apprendre plus, pendant que Vortigern et moi commencions à feuilleter le catalogue des vaisseaux éventuellement productibles. Hikaru continuait de questionner Epsilon sur le premier âge et Zoltar écoutait un peu tout ce qui se passait, apparemment heureux que seuls des solaires pouvait remettre en marche une telle fabrique d'armes puisqu'elle ne pouvait donc pas vraiment tomber entre de mauvaises mains. Cela nous permettrai aussi de négocier avantageusement avec Satora.
La tête bouillonnante de toutes ces découvertes - et futures acquisitions - nous décidâmes de remonter à la surface pour le moment. Nous avions obtenu de Katonshi l'emplacement du troisième carnet et discutions de comment aller le retrouver, enfoui sous la mer. Mais à la sortie nous attendait déjà un comité d'accueil : Satora, Ian, et étrangement Ejawa - nous ne savions pas (à part peut-être Hikaru ?) qu'elle était à Merin en ce moment. Leur visage était grave et Satora tenait une missive qui nous était adressée. Je l'empoignais en reconnaissant l'écriture de Derina, je n'attendais pas de nouveau rapport avant quelques jours.
Il y avait un problème à Charmes, dans les rues, visiblement il y avait eu des affrontements mais aucune précision sur le nombre de victimes, blessés ou morts. Cela ne semblait pas être du à une attaque extérieure, mais que se passait-il donc ? Le message datait d'il y a trois jours, avec Vortigern et moi sur le Strider d'Hikaru nous pouvions y être en quelques heures, les autres nous rejoindraient quand le Rock**? d'Ejawa se serait reposé. Nous nous préparâmes à partir, j'avais des instructions à donner à Kissanth, une idée qui m'était venue en voyant Satora qu'elle seule pouvait rendre possible, mais le temps pressait, il fallait aller secourir Charmes.
Dernière édition par Emie le Lun 8 Oct - 15:24, édité 1 fois
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Re: [Textes d'ambiance] Le récit de la campagne
Partie II: Mnemon Hikaru
Récit d'un zenith
Une Eclipse dans les Terres d'Ombre
- Spoiler:
Je vais désormais continuer le récit de ma vie mais d'une manière plus directe cette fois-ci. Ma résolution et les évènements m'ont redonné espoir dans mon passé et mon futur, Mnemon Hikaru a vécu et vivra encore longtemps. Suite à mon Exaltation je m'accrochais encore à mon coté humain en le dissociant de ce que j'étais devenu, et je trouvais le temps long séparé de ma famille et de ma vie d'antan. Mais j'ai compris que je ne suis plus humain, je suis un Solaire et ces quelques années insignifiantes de déni vont pouvoir disparaitre maintenant que j'accepte ce que je suis devenu tout en conservant ce que j'ai été et qui fait partie de moi.
A peine sortis de l'usine cathédrale, nous nous sommes retrouvés nez à nez avec Satora et Ejawa. Toutes deux avaient le visage grave. Elles nous ont tendu une lettre portant le sceau de Charmes en nous indiquant qu'elle venait d'arriver et que c'était urgent. A l’intérieur il était question de massacres dans les rues: l'heure était très grave. La lettre avait été envoyée par oiseau et avait donc déjà dû mettre au moins une journée à arriver, il fallait donc faire très vite. J'ai laissé a mes camarades 5 minutes pour régler leurs affaires et choisir leur moyen de transport (soit -le plus rapide- accroché à Lame d'Ecume, soit sur le Roc d'Ejawa. Pendant ce temps j'ai pu avoir une petite discussion avec celle-ci qui m'a appris que notre fille était là. Une fois de plus j'allais devoir partir et laisser ma fille derrière moi, c'était un coup supplémentaire à mon moral déjà bas. Mais je suis responsable de Charmes et des Charmants, je me devais donc d'y aller car je savais que cette extension de séparation serait de courte durée en comparaison des 4 années déjà perdues.
Lize et Vortigern étaient décidés, ils s'accrocheraient à moi. Je leur souhaitais bon courage, et partait au pas de courses sur les eaux calmes de cette fin de matinée en me retenant de me retourner vers le Palais où se trouvait Iria. Le trajet passa en un clin d’œil: j'avais l'esprit occupé a imaginer tous les scénarios possibles afin de préparer les réactions adaptées; y compris les pires scénarios où les démons avaient échappé a mon contrôle et amenaient par ma faute mort et destruction sur Création.
Au milieu de l'après-midi nous arrivâmes en vue de la plage où un grand bûcher était en cours. Un rapide échange avec les personnes présentes nous en apprenait plus: apparemment, suite à un incident au marché 3 jours auparavant ayant causé la mort d'un des leurs, les lézards-rois avaient commencé à venir la nuit pour tuer des gens, ciblant principalement les personnes présentes sur les lieux de l'altercation. Nous apprîmes également que les lézards-rois ciblaient principalement les personnes isolées. Nous prîmes donc des dispositions pour que toute la population soit rassemblée ce soir là sur la grande place devant le Palais, et que d'ici là nous ayons pu rencontrer les personnes concernées et les témoins afin d'en savoir le plus possible sur l'incident. Et tandis que je me dirigeais vers la place du marché pour y rencontrer les artisans et les témoins, Vortigern alla rejoindre la milice pour les aider dans leurs préparatifs tandis que Lize fonça directement au Palais pour gérer la situation. J'ai ainsi appris de la bouche de Ling Tora que les lézards-rois sont venus plusieurs fois en ville durant notre absence et que cette fois-ci, un groupe est venu sur le marché et a commencé à s'y servir sans payer. Un marchand s'est échauffé et a commencé à demander des comptes au lézard-roi incriminé pour se voir projeter avec une force inouïe à plusieurs mètres de là. A partir de ce moment là ce fut le chaos, un combat à commencé, plusieurs hommes ont été blessés par le lézard-roi et ses comparses jusqu'à ce qu'il y ait un mort chez les visiteurs. A ce moment là ses deux compagnons ont arrêté de se battre et se sont dirigé vers la mer pour s'y enfoncer en même temps que tous les autres lézard-rois qui étaient en ville. Et c'est cette nuit là qu'ont eu lieu les premiers meurtres.
En ayant appris assez pour me donner matière à réfléchir, notamment sur la probable absence du concept de commerce dans la culture des lézard-rois, je me rendis au Palais où je retrouvais Lize et Vortigern. Ils m'indiquèrent avoir appris à peu près les mêmes choses que moi, mais aussi la présence d'un ambassadeur de la Glorieuse République de Tichan qui devait se rendre à la Crête et s'était visiblement arrêté sur notre île à cause d'une maladie de son Roc. Nous étions bien entendu suspicieux et décidâmes de faire attacher son roc afin qu'il ne puisse pas quitter l'île.
Quelques heures étaient déjà passées depuis que nous étions arrivés sur les Jumelles, et le Soleil approchait de son crépuscule, lorsque Ejawa arriva sur son roc accompagnée de Kissanth et Zoltar. Nous leurs fîmes un rapide résumé de la situation, Zoltar examina le roc de l'émissaire et conclu bien à un empoisonnement, tandis qu'avec l'aide de Kissanth et de Moira Nedeth j'envoyais un Messager Infaillible au gouvernement actuelle de la République afin de "les rassurer sur la condition de leur ambassadeur", mais surtout de les forcer à nous indiquer s'ils en avaient bien envoyé un.
Mais il nous fallait d'abord parer au plus urgent, c'est pourquoi nous nous retrouvions quelques minutes plus tard devant le Palais, sur une place bondée par la présence de toutes la population de la ville. Aucun habitant n'était isolé, donc s'ils voulaient attaquer, les lézards-rois seraient obligés de venir ici. Mais j'espérais bien ne pas en arriver aux mains (bien que je fut assis dans Lâme d'Ecume) et espérais bien trouver une solution diplomatique à notre problème. Sur cette pensée, j'activais ma Vision du Sorcier Omniscient et balayais la place du regard. Je vis d'abord à mes côtés ma femme et mes compagnons, ainsi bien évidemment que les concentrations d'Essence énormes qu'ils représentaient tous. Puis je vis nos intendants et conseillers, puis notre peuple. Mais parmi ce peuple je vis 3 concentrations inhabituelles d'Essence et reconnus les lézard-rois à leur juste nature. Décidant de m’adresser à eux, je pris la parole en Old Realm:
-"Je vous salue, ô lézard-rois dans cette assemblée" dis-je en regardant tour à tour les trois êtres concernés. "Nous voudrions pouvoir vous parler afin de comprendre et de régler le différend entre nos deux peuples. Pourriez-vous approcher afin de discuter?
Ils parurent d'abord très étonnés d'être découverts et après un échange de regards, se dirigèrent vers nous tandis que la foule, apeurée mais étonnamment calme selon moi, se fendait pour les laisser passer. Au fur et à mesure qu'ils approchaient, ils reprirent leur forme originelle. Puis l'un deux pris la parole:
-"Tu as de très bon yeux humain pour voir notre vrai nature."
Et c'est flatté par ce compliment que j'entrepris les négociations très vite suivi (voire plutôt remplacé) par mes camarades plus compétents dans ce domaine. Il est ressorti de ces échange que le concept de monnaie et de commerce ne leur était effectivement que très lointain -pour ne pas dire inconnu- et qu'il faudrait donc faire un travail de sensibilisation afin que nos peuples puissent se comprendre et cohabiter sereinement. Concernant les actes meurtriers commis par les deux camps, l'un des lézard-rois fît immédiatement amende honorable pour son peuple en se faisant arracher le cœur pour nous l'offrir lorsqu'ils comprirent que leur camarade avait commis la première faute selon nos coutumes; de notre coté nous avons promis de punir les responsables des violences au marché pour avoir voulu faire leur loi par eux-même sans en référer à la milice dont c'est le travail.
C'est donc satisfait que je m’apprêtais à retourner au Palais alors que la foule se dispersait lentement quand Moira Nedeth vînt me voire pour m'annoncer qu'il avait reçu une réponse de la République: "Nous n'avons jamais envoyé cet émissaire."
Il était donc grand temps d'aller rendre visite à notre ami dans ses quartiers du Palais. Vortigern s'introduit discrètement par la fenêtre et subtilisa quelques objets à celui que nous considérerions désormais comme un espion, puis il nous donna le signal pour rentrer.
Au moment ou "l'ambassadeur" sursautait surpris par cette voix émergeant de juste derrière lui, la porte s'ouvrit en grand pour laisser passer un Lize rayonnant et fulminant. Il avait clairement l'intention d'impressionner notre invité et cela semblait marcher. Il maintînt sa version un petit moment et réussit à résister aux influences de Lize pour ne pas nous dévoiler quelques informations critiques, mais il craqua bien vite et nous appris tout de même beaucoup de choses: il était un membre de l'Ordre Immaculé, il était l'un des nombreux éclaireurs envoyés pour retrouver la trace de la cible de la Chasse Sauvage à laquelle il appartenait: moi. Sesus Kaiba avait donc réussi a relancer la Chasse contre moi et se dirigeait probablement à ce moment même vers Charmes.
Il fallait faire quelque chose pour protéger la ville, pour protéger ma famille, et il fallait faire vite. Le prisonnier fut mis aux fers, tandis que nous commençâmes les préparatifs pour faire face à la Chasse. Sachant qu'une flotte de trois vaisseaux de guerre faisaient voile sur nous, nous nous décidâmes pour deux vaisseaux légers de pirates ralliés à Vortigern. Nous partirions en fin de matinée pour les croiser une fois la nuit tombée. Ainsi les compétences de Vortigern qui lui ont valu une partie sa renommée nous permettraient de réaliser une attaque surprise.
En effet, au cours le la nuit la vigie annonça à Vortigern qu'il apercevait 3 bateaux. La tension monta immédiatement d'un cran, alors que Vortigern tourna la barre pour se diriger droit sur eux. Peu à peu nous nous approchions, tandis que la plupart bandaient un arc, d'autres sortaient leurs armes le plus silencieusement possible, ou préparaient des grappins. A chaque instant nous nous attendions à entendre une vigie sonner l'alerte sur l'un de ces bateaux. Mais cela n'arriva pas, nous arrivâmes presque coque-à-coque avec le bateau de tête, tendus et n'osant même plus respirer, quand Vortigern, d'un geste de la main, provoqua un tonnerre qui déchira le silence pesant.
Les flèches fendirent l'air vers leurs cibles surprises et tuèrent nombre de marins. J'essayais de mettre hors d'état de nuire le capitaine avec ma baliste tandis que les autres partaient à l'abordage. Vortigern couru sur la coque du bateau pour en faire le tour discrètement, Kissanth se jeta vers une moniale de l'Ordre Immaculé, Zoltar mis KO un garde d'un revers de la main, Lize découpait littéralement en deux un autre moine, et moi, je ratais lamentablement le capitaine qui couru vers l'eau tandis que mon projectile faisant voler en éclat la barre qu'il tenait dans les mains.
Après ce premier assaut qui sembla se passer au ralenti, comme si le temps reprenais sont cours petit à petit après avoir été arrêté lors de l'interminable approche, tout sembla s'enchaîner à une vitesse folle. Et en quelques dizaines de secondes à peine, tout serait terminé.
Kissanth essaya de parler à cette moniale qui était en fait, comme elle nous l'appris plus tard, sa sœur. Celle-ci s’enfuit dans le mat et prit une forme. Kissanth tenta de la suivre mais se fit jeter à bas. C'est à ce moment là que sa sœur disparut.
Pendant ce temps, Lize découpait un autre moine et deux Erithmantoï comme si de rien n'était, tandis que Zoltar tabassa des l'Erithmantoï en nombre.
Vortigern réapparaissant de l'autre côté du bateau, face au Capitaine qui courrait vers l'eau, décoche à celui-ci une flèche quasi meurtrière à en juger par la gerbe de sang qui gicla pendant son plongeon. Tous ces évènements se passèrent alors que je passais à mon tour à l'abordage du bateau en observant le déroulement du combat pour décider où je devais apporter mon aider. Voyant que notre bateau allié qui était aux prises avec le second bateau de la flotte ennemie semblait en difficulté, je décidais de me diriger vers Vortigern pour qu'il use de ma baliste pour mettre hors-combat l'Exalté de la Terre qui faisait un carnage dans nos rangs. Tâche qu'il fit avec un certain brio en blessant gravement le-dit exalté.
Une fois de plus je regardais la situation générale du champ de bataille, quand soudain, Kaïba sortit sur le pont, prêt à en découdre avec nous. Lize, Kissanth et Zoltar répondirent présent et vinrent l'affronter. Je n'avais pas besoin de la rejoindre tout de suite malgré ma haine à son égard, je continuais donc mes observations: le troisième et dernier bateau de leur flotte s'approchait de nous, un homme en armure verte debout sur la figure de proue faisant des incantations qui semblaient donner vie à des êtres de bois qui sortaient de sa coque, et derrière lui, je vis un "SOOOOORCIEEEEEERRRRR!". Une flèche fusa, le sorcier avait été mis instantanément hors d'état de nuire. La coque trembla, et alors que je me retournais vers l'Opinacoba, je vis un Strider de jade noire s’élever d'entre les coques, c'était un adversaire pour moi! Il frappa le premier et malgré que j'ai paré son attaque, il injecta de l'eau dans mon cockpit, me faisant perdre mon souffle et ma concentration. Mais bien vite je me repris et lui assenait un coup de marteau vengeur, tandis que Vortigern couru sur le mât pour s'élancer dans les airs au dessus de moi et décocher une flèche mortelle à notre ennemi.
Pendant ce temps, Kaïba concentrant toute son attention à éviter les lames de Lize et à essayer de le frapper, se prit plusieurs coups dévastateurs de Kissanth et Zoltar. Ce dernier semblant esquiver en même temps des attaques que nous ne pouvions voir venir. Sa capacité à sentir l'animosité de ses adversaires est vraiment impressionnante...
Alors que la soeur de Kissanth réapparu plus loin sur le pont et que nous comprîmes d'où venaient ces fameuses attaques, notre Eclipse repartit immédiatement à l'assaut pour maîtriser sa cadette. Zoltar fit un bond de plusieurs mètres pour atteindre le bateau approchant, afin d'empêcher l'homme à l'armure verte de réanimer son allié sorcier.
Lize, laissé seul face à un Kaïba nimbé de flamme et visiblement mal en point ne parvint pas à percer sa défense. Je décidais donc d'achever celui qui avait mis ma famille en danger moi-même. Il n'était plus en état d'encaisser un de mes coups et de rester indemne, il succomba sur ce pont qu'il avait enflammé.
Il ne restait sur ce bateau plus que la sœur de Kissanth à qui cette dernière parvint à faire une clé de bras et quelques marins qui semblaient plus terrifiés qu'autre chose. Lize et Vortigern partirent donc à la rescousse de notre bateau allié en allant achever l'exalté de la Terre dans son armure blanche, tandis que je me dirigeais vers le bateau où se trouvait Zoltar pour l'aider. Mais lui, ayant mis KO l'exalté de Bois, ne l'entendait pas de cette oreille et retourna sur le bateau en feu, me laissant entouré de nombreux Erithmantoï désormais prêts au combat. Ils me rouèrent de coups, et je sentais leur essence passer à travers l'armure, leur agressivité vint se fracasser contre ma propre essence et me laissa quasi-mort. Heureusement Zoltar réagit vite et revint me sauver la vie.
Sur un autre bateau, les lames de Lize glissèrent sur l'armure de jade blanche, tandis que Vortigern sauta au dessus de l'éxalté pour décocher, tête en bas, une flèche d'essence qui le transperça et l'acheva.
Les 5 exaltés de la Chasse Sauvage ayant été mis hors d’état de nuire, nous avons fini de tout nettoyer assez facilement. Puis nous avons détruit les preuves avec le bateau en flamme, gardé l'exalté de bois et le sorcier vivant et sous bonne garde, ainsi que la soeur de kissanth. Nous avons récupéré les artefacts laissés par ces Terrestres, il nous fourniraient de bons matériaux. Enfin, nous sommes rentrés à la maison. Afin d'écarter les soupçons, nous avons fait envoyer par les exaltés prisonniers un message à l'Ordre Immaculé disant que le Soldat General avait anéanti la Chasse, avant de les achever avec l'espion. Un grand banquet de célébration des héros qui ont défendu l'île est prévu pour ce soir, nous devons faire honneur à nos marins tombés, et à ceux qui nous ont aidé dans cette lutte malgré les risques.
Date ?
Les trois derniers mois auront été productifs, entre les préparatifs pour la guerre, la longue méditation de Zoltar, l'éducation de Kissanth, la fabrication de mes premiers artefacts, et la remise en marche de l'usine. Mais aujourd'hui j'ai pu voir apparaître le bout de ce long tunnel avec la première visite officielle de l'Usine Cathédrale. Elle est presque prête, grâce aux investissements colossaux consentis par Satora principalement, et nous devrions obtenir une part conséquente des bénéfices de l'usine. C'est une très bonne chose pour Charmes, mais il va bientôt nous falloir plus d'exaltés pour commander tous ces bateaux! Et Tirinamoï le bureaucrate ayant fui Goulung ne devait qu'être le premier d'une longue série!
C'est en pensant à cela que j'ai pu admirer le spectacle fabuleux de ce vestige du Premier Age entrant en mouvement. Nous sommes décidément encore bien loin d'égaler nos pairs en connaissance et en maîtrise de l'Essence. Mais je ne perds pas espoir pour autant, les peuples du cadran seront bientôt éclairés. Puis je fus appelé pour une petite question de chaufferie tandis que le reste des invités continuaient la visite. Il y avait de légères tensions entre des savants formés à Charmes, et des savants du Collège. Mais bientôt alors que je rejoignais le reste du groupe, je repensais a quelques petites anecdotes, Kwami et Kuchulain s'installant ensemble, Iria jouant avec son petit élémentaire d'eau, ou la première fois ou j'ai pu manier Tranche Vague sur les eaux de la baie. La seule tâche à cette visite délectable vint des débats houleux entre Satora et ses notables concernant le choix des premier navires à construire. Néanmoins, sentir le soleil nous chauffer la peau au sein de ces immenses rouages plusieurs fois millénaires était un sentiment agréable pour le scolaire que je suis. L'ouverture du toit fut un moment très intense et impressionnant.
Malheureusement, la suite de la journée n'a pas été aussi agréable... Alors que nous remontions vers le Palais après la visite, deux pages et un garde vinrent à notre rencontre pour informer Satora qu'un messager de Terra Amata était arrivé avec une lettre et des nouvelles. Et son ton ne nous disait rien qui vaille. En effet, alors que Satora disparaissait dans les couloirs de son Palais pour aller s'informer plus précisément, c'est une Ejawa fulminante qui s'est dirigée vers nous. Elle nous appris qu'elle venait d'être révoquée de ses fonctions, sommée de rentrer à Théus avant la fin de la semaine, et qu'un nouvel ambassadeur serait envoyé 5 jours plus tard. Puis elle m'a trainé de force dans nos appartements, elle avait besoin d'un moment pour se calmer.
Mes compagnons m'ont ensuite appris que, tandis que j'étais occupé avec ma femme, Satora les avait reçus pour discuter avec eux des nouvelles. Elle leur a ainsi appris autour d'un verre d'alcool très fort -dont elle semblait avoir grand besoin- que la rencontre sur Liréa avait été acceptée, mais que c'était plus annoncé comme "une rencontre afin de déclarer la guerre officiellement" qu'autre chose... Puis les discussions se sont orientées sur la conduite a tenir en cas de déclaration de guerre, et une proposition d'attaque surprise au cœur du territoire de Terra Amata afin d'ébranler leurs bases à été retenue. Et afin de faciliter cette attaque surprise, et principalement la fuite qui s'ensuivra, ils ont demandé à Navras de contacter les Mères Tempêtes pour obtenir leur aide.
C'est alors que le soir arrivant, nous avons rejoins le reste du groupe avec Ejawa. J'ai essayé d'orienter la discussion sur un point de vue un petit peu plus optimiste: comment prouver la véracité de nos dires et ainsi éviter la guerre. Car c'est bien évidemment la solution la plus profitable pour tous. Mais n'ayant pas encore de retour de mes démons, et la seule idée proposée étant d'essayer d'entrer en contact avec les dieux des bateaux artefacts, ce qui promettait de s’avérer difficile, mes efforts sont restés vains. Les discussions se sont donc orientées autour de l'organisation d'une expédition punitive avec Kelem.
Ce n'est qu'avec l'arrivée des enfants que l'atmosphère s'est détendue d'un coup. Nous avons pu ainsi assister à un débat entre Koloï et Kissanth, car le jeune garçon veut un draparoo. Mais il en veut un royal, et Kissanth voudrait qu'il commence avec un plus petit, un comme Plume. Il a accepté finalement accepté de s'en faire offrir un lorsqu'il deviendrait second. Mais bien entendu ce débat n'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde, et ce fut au tour d'Iria de venir nous demander un draparoo. Nous lui répondîmes qu'elle était encore trop petite, ce à quoi j'ajoutais qu'il faudrait "attendre d'être plus vieille, comme ta maman." La baffe qui s'ensuivit fut spontanée et sonore, mais bien que j’eus peut le prévoir ca en valait quand même le coup. Un petit peu plus tard, nos discussions furent brièvement interrompues par Navras qui est venu nous annoncer les conditions du rendez-vous: une semaine plus tard, à une journée de navigation au Nord de Iro-Nimh. Il nous conseilla aussi d'apporter de la soie et de perles noires en offrande.
Les Cinq jours qui ont suivit ont été moins riches en rebondissement mais non moins fatiguant. Alors que chacun vaquait à ses occupations, Vortigern a essayé de prendre en main l'un de vaisseaux volants de Satora pour s'y habituer, et j'ai passé le plus clair de mon temps à courir d'un bout à l'autre de l'usine pour régler les problèmes de dernière minute. Tous ca pour rentrer le soir (épuisé) et trouver une Ejawa survoltée, et plus remontée chaque jour qu'approchais sa rencontre avec son remplaçant. Elle semblait prête à exploser à tout moment et ca m'inquiétais... Finalement le jour fatidique est arrivé, et alors que nous nous dirigions vers la plate-forme où devait arriver le nouvel émissaire, j'encourageais, avec l'aide de Satora, ma femme à rester calme. Après de longues minutes d'attente, un roc très clair fit son apparition et vint de poser avec grâce. En descendit un homme petit et bien bâti, ayant l'air d'avoir dans les 40-50 ans. Mais il ne me fallu pas bien longtemps pour le reconnaître: Mnemon Iranghi, frère du Satrape, exalté du Dragon de la Terre âgé de plus de 200ans et ancien immaculé. Cela n'était vraiment pas une bonne nouvelle, d'autant qu'il aurait dû être sur l'Ile Bénite et non ici: il avait donc été rappelé. Il s’engouffra dans le Palais aux cotés de Satora en nous ayant dévisagés auparavant mais pas salués.
Plus tard il nous invita à venir prendre le thé dans ses appartements. La rencontre commença de manière silencieuse et cérémonieuse, mais rapidement Vortigern entama la discussion avec lui. Ce fut un dialogue de sourds, nous restions chacun campés sur nos positions et rien ne pouvait nous en faire bouger. Heureusement pour nous, les sous-entendus furent nombreux et nos pouvoirs avec Kissanth nous ont permis de forcer ce vieux bougon à nous en apprendre plus qu'il ne le désirait initialement. Nous avons ainsi eu confirmation que cet ancien Immaculé avait été envoyer pour remplacer Ejawa afin de surveiller nos faits et gestes, mais nous avons aussi appris que Ejawa était soupçonnée d'être sous influence. Ca n'allait pas lui plaire, je l'ai su tout de suite. Nous avons également eu confirmation que derrière ses bons airs de diplomate il n'avait aucune intention de faire reconnaitre la légitimité de Charmes: nous sommes considérés comme une colonie du Pentacle. Et une colonie inquiétante car trop proche de Terra Amata. Enfin, un autre de ses sous-entendus nous a révélé qu'il était revenu de l'Ile Bénite avec une flotte du Règne. C'était de loin l'information la plus inquiétante, et nous en avons bien entendu informé Satora immédiatement après notre départ.
Comme prévu, Ejawa a mal pris la nouvelle, et a eu besoin de quelques passes d'armes proposées par Lize pour se calmer. Dans la soirée, nous étions conviés au repas d’accueil de l'ambassadeur, au cours duquel Satora s'est entretenue avec lui, tandis que nous nous faisions discrets. Enfin, sauf Lize qui s'est mis en tête de draguer l'une des filles de la maison noble la plus influente de sa cour qui s'oppose à la Lumineuse. Le plus étonnant fut encore qu'il y a réussit malgré l'animosité dont elle semblait faire preuve à son égard de prime abord.
Après le repas, une fois retournés à nos appartements, j'ai dû m'acquitter d'une mission: faire partir Ejawa au plus tôt pour aller se cacher ailleurs que sous le nez de Iranghi. Elle était en effet supposée rentrer à Théus dès demain. J'ai réussi à obtenir son départ pour Charmes aux premières heures demain à trois conditions:
-Elle partira avec Iria
-Je dois la tenir au courant de ce qu'il se passe
-Si j'ai une occasion de remettre Iranghi "à sa place" je dois l'attendre dans la mesure du possible
J'ai bien entendu accepté facilement ce marché car il n'est pas contraignant pour moi si ce n'est a propos de Iria. Mais je sais qu'elle sera bien avec sa mère et je la préfère avec Ejawa que seule ici au Palais, ou pire en mer avec moi. Car c'est demain que nous devons partir pour rejoindre le point de rendez-vous avec les Mères Tempêtes. Mais demain est un autre jour, et la nuit semble loin d'être finie. Cela fait plus d'une heure qu'Ejawa fait les cent-pas dans la chambre tandis que je rédige ce journal en répondant de temps à autre à ses remarques; et elle semble déterminer à passer la nuit ainsi.
Deux jours se sont écoulés, Ejawa est partie comme prévu avec Iria, et nous sommes allés à la rencontre des Mères Tempêtes. Je dois avouer que je ne savais pas vraiment comment me comporter face à ces déesses, j'ai donc préféré rester en retrait pour simplement m'assurer que les échanges se passaient bien et que ces dames ne demandaient pas plus que ce que leur position ne leur permettait en échange de leurs services. S'il y a une chose que l'on peut leur reconnaitre, c'est un certain sens de la mise en scène: à l'heure du rendez-vous, le ciel radieux s'est soudainement assombri. Des nuages d'abord gris, puis noirs et blancs, menaçants, se sont mis a tourbillonner, à bouillonner autour de nous. La houle s'est levée, les vagues et le vent semblaient fous. Puis dans tout ce fracas, des ricanements s'élevèrent, comme sortis de nulle part. Enfin, trois femmes petites, vieilles et moches apparurent sur la proue du bateau. Elles étaient vêtues de tissus et de filets déchirés, avaient les cheveux en pagaille, étaient édentées et jouaient avec des cordelettes auxquelles étaient attachés ce qui était visiblement des morceaux d'épaves. Elles se mirent alors à parler: "Vous nous avez mandé?" Vortigern qui avait était tacitement désigné comme notre porte-parole acquiesça. Elles nous dirent ensuite qu'elle doivent le respect à notre position, mais qu'elle désiraient quand même savoir pourquoi nous faisions appel à leurs services. Vortigern leur décrit avec passion des combats navals se déroulant au coeur de tempêtes déchainées, et leur promis de nombreux bateaux sombrant. Elle n'étaient pour sûr pas insensibles à ces images mais une question les turlupinait encore: "Qu'avons-nous à y gagner?" Nous y étions, au moment où je devais être vigilant et prêt à remettre ces déesses à leur place. Mais finalement, au termes de quelques négociations, elle acceptèrent de déclencher des tempêtes à notre demande à condition que pour chaque tempête qu'elles nous accordaient, elles avaient le droit d'en faire une quand elles le désiraient pour peu qu'elles ne touchent pas aux ports et aux flottes de nos alliés. La déesse qui était au milieu, prit une corde et la noua. La tempête cessa immédiatement. Elle tendit ce bout de corde à Vortigern en lui annonçant "L'un de nos enfant est enfermé dans ce noeud. Défaites-le et nous arriverons immédiatement." Vortigern pris le bout de corde et se l'accrocha autour du cou. Le pacte était scellé, nous aurions trois déesses de plus à nos cotés lors des batailles.
Récit d'un zenith
- Spoiler:
LA GRUE DE CALIBRATION
Trois semaines se sont écoulées depuis notre victoire contre la flotte de la chasse sauvage.
Victoire écrasante dont l’issue fut malheureusement très sanglante. Avait-on eu vraiment le choix ? Probablement… Nous aurions très bien pu éviter ce massacre mais était-ce là la chose à faire ? Je ne sais pas… Seul l’avenir nous le dira.
Calibration approchait.
A Charmes on sentait l’agitation monter peu à peu.
La frénésie collective s’emparait de la population. Chacun s’attelait aux préparatifs pour que la fête soit la plus réussie possible.
Sur la plage les gens commençaient à boire et à faire la fête. La musique inondait l’air alors que le Soleil commençait doucement à disparaitre.
Je me promenais entre les gens, saluait les élèves du dojo, écoutait la musique…
Je pris un moment pour discuter un peu avec Kwami. Elle semblait heureuse aux bras de Cuchulain. Et dire qu’il y a quelques mois ces deux-là étaient comme chien et chat… Décidément ces histoires me sembleront toujours aussi étrangères.
Un évènement inattendu vint perturber notre conversation.
Un étrange petit homme, visiblement très âgé, s’approcha doucement, un bâton de pèlerin à la main. La sagesse inondait son visage tatoué. Sa démarche inhabituelle et les deux grandes épées à son dos me laissait entrevoir que cet homme ne paraissait pas si faible que l’on pourrait le croire. C’était un artiste martial, visiblement d’une grande puissance.
Nous nous saluâmes mutuellement. Très mystérieux il ne semblait vouloir parler de l’objet véritable de sa visite sur l’île. Il avança simplement qu’il avait entendu parler de moi et qu’il était très honoré de pouvoir enfin me rencontrer. J’appréciai le geste, surtout venant de ce vieil homme d’une grande sagesse, même si je savais bien que ce n’était pas la seule raison de sa visite ici. Toutefois j’éprouvais de l’admiration et un grand respect pour lui, sans savoir vraiment pourquoi. Après quelques échanges peu fructueux, il me quitta en me laissant toutefois son nom : Troize comme Troisième Perle d’eau.
Bâton à la main, il repartit avec la même démarche qu’à son arrivée. Les autres personnes de la fête semblaient l’ignorer complètement.
Je gardai alors un œil sur cet étrange personnage et vit que Lize le dévisageait. Vortigen, lui, se mit progressivement à se confondre avec la nuit et disparut de mon champ de vision. Apparemment le vieil homme ne plaisait pas à tout le monde.
Que pouvait-on craindre de lui ? Je ne le voyais en tout cas pas comme un individu hostile.
Le vieil homme se dirigeait alors vers la tour de garde, Vortigen probablement à ses trousses.
La suite des évènements fut un peu plus confuse, comme si une partie de ma mémoire avait été effacée.
Je me rappelle d'une autre discussion que nous avions eu avec le vieil homme, après qu’il se soit fait confondre par Vortigen qui l’avait vu invoquer un demi dieu pour envoyer un message sur je ne sais plus quel sujet, a priori important.
Troize nous avoua alors qu’il était au service d’une demoiselle de Mercure, un voyageur donc. Il était censé s’occuper de l’ordre sur le cadran à ce que j’ai compris. Il y avait actuellement quelques troubles à l’opercule ; les terres d’ombre s’y étendaient de façon inquiétante et cela ne présageait rien de bon. En venant sur Charmes il espérait ainsi nous convaincre de nous rendre sur place afin de résoudre le problème. Il pensait que nous étions les seuls capables de stopper cette expansion. Je compris lors de son discours pourquoi j’éprouvais de l’estime pour lui, c’était un maitre du destin, ce destin qui m’avait guidé jusqu’ici et continuait en ce moment même de me poursuivre. Il se matérialisait enfin. Probablement avions nous déjà rencontré ce vieil homme, peut-être sous d’autres traits. Qui sait quels pouvoirs pouvait-il posséder ?
Une chose était certaine ; nous devions nous rendre sur l’opercule, une fois Calibration terminée.
Les festivités continuèrent.
Un tournoi d’art martial eut lieu.
Les élèves du dojo y participèrent, Kissanth fit également quelques jolis combats. Pour ma part, j’acceptai de faire une démonstration avec Troize. Il me tardait de voir le potentiel de ce vieil homme.
Le combat commença doucement. Nous nous cherchions tous les deux. Je fis la première approche ; je préparai mon pied et lançai une attaque … qui fut de suite esquivé par le vieil homme. Puis, de façon assez inattendue, je le vis adopter une posture ma fois bien étrange : il se mit sur une jambe, replia l’autre et courba ses bras en l’air. On aurait dit une sorte d’oiseau… Cela ne présageait rien de bon. Il se mit à briller. Une aura de splendeur l’entourait. Une grue… Le singe contre la grue, qui allait sortir vainqueur ? Je lançai une autre attaque, un bon coup de pied sauté, poussé par ma curiosité. Il esquiva, passa juste en dessous de moi et je reçus plusieurs claques au passage : « la grue ne craint pas la grenouille qui vole ! » Charmant. Mon adversaire semblait réagir à chacune de mes attaques de façon instantanée. Sa capacité d’esquive était hors norme et plus puissante que la mienne. Je voulais toutefois en finir. Je préparai alors mon attaque finale classique, mon fameux cisaillement de la nuque à mains nues. Je m’élançai vers lui avec toute ma force… A ma grande surprise l’attaque n’eut aucun effet… Peu avaient résisté à cette attaque auparavant. Kaïba lui-même n’avait pas fait long feu. Le vieil homme déclara cependant forfait en me lançant : « Souviens-toi du monastère. » (pas sûr de la phrase)
Des souvenirs refirent alors surface.
Ce vieil homme, je l’avais déjà vu au monastère dans mon enfance… les mots ne me vinrent pas sur le moment. Je devais absolument lui reparler plus tard.
Le tournoi se termina peu après.
La fête continua.
UN VERITABLE CONTE DE FEE
Alors que Kissanth, Lize et Vortigen partirent dans les cachots de Charmes ayant appris qu’un nouveau détenu y avait été accueilli, je restais proche de la plage, tout comme Akira.
Nous apprîmes plus tard que le fameux détenu était un certains Hugo aux … couteaux.
Il nous prévint de l’arrivée imminente de sa fée… Son histoire devait apparemment prendre un tournant décisif au niveau de Charmes.
Et en effet, pendant ce temps, alors que l’obscurité avait envahi Charmes, je vis une immense vague luminescente s’avancer vers la plage.
Ce spectacle pourtant sublime ne laissait présager rien de bon. Décidément Charmes était le point de convergence de tous les voyageurs étranges…
Derrière cette vague, une immense tortue apparut.
Sur elle se tenait un palais tout aussi grand. Il en sortit peu après une magnifique créature.
Presque nue, cette princesse aux longues oreilles était entourée de rubans d’or et bleus. La fée. Elle s’avança vers nous. Son charme semblait se rependre en même temps qu’elle s’approchait. Visiblement, Lize n’y était pas indifférent.
Elle nous demanda l’hospitalité et le droit de rester sur Charmes, elle et ses gardes afin qu’elle puisse s’y établir pendant un moment. Nous fûmes d’emblée méfiant à son égard.
Ce genre de fée s’attaquait aux âmes des gens. Elle n’était pas inoffensive et pouvait constituer une menace pour notre cité.
Et puis on ne rentre pas sur Charmes comme dans un moulin… Son histoire devait continuer ailleurs…
Troize s’avança sur la place en direction du palais. Ni les gardes, ni la princesse ne lui attachaient une quelconque importance. Il rentrât alors sans problème dans le palais situé sur la tortue géante. Impressionnant !
Akira nous apprit que cette fée, du doux nom de Luzie aux trois cœurs, possédait justement trois cœurs, qui, s’ils y étaient tous détruit, la détruiraient également. Les retrouver nous permettrait surement d’être en force de négocier son départ. Par ailleurs les fées étaient très sensibles au fer.
Akira partit donc en ville nous forger des armes en fer.
Pendant ce temps, Troize sortit du palais, un cœur à la main. Il fut stoppé net par les trois gardes de l’entrée.
La princesse ne semblait alors plus si amicale. La tension grimpait. Ni une ni deux, Lize se mit à charger en direction de la princesse. Il fut accueilli par 6 gardes qui lui firent regretter son geste ; Lize fut expulsé en un rien de temps dans l’eau, sans avoir pu faire grand-chose. C’est la première fois que je le vis en telle difficulté. Nous n’avions pas affaire à n’importe qui.
Je voulais absolument sortir Troize de sa position délicate. Utilisant la force du singe je bondis alors jusqu’à la tortue et m’interposa entre lui et les gardes. La situation était délicate. Il fallait négocier, nous ne pouvions pas utiliser la force contre eux…
Nous réussîmes à négocier une trêve d’une heure afin de soigner Lize et de proposer un accord qui conviendrait aux deux camps. C’était la version officielle, nous voulions en fait gagner du temps pour trouver les trois cœurs (nous en avions déjà un) et être en mesure de remporter les négociations.
Luzie accepta.
Je me mis à soigner Lize. Ses blessures étaient sévères.
Plusieurs objets étaient susceptibles d’être les cœurs.
La vision d’Akira nous aida à les identifier ; il s’agissait d’un collier que Lize avait offert à Kissanth, d’un objet à l’intérieur de la tortue et probablement du cœur trouvé par Troize.
Une heure passa. Les négociations reprirent. Nous étions en position de force et nous menaçâmes la fée de détruire ses cœurs. Nous finîmes par arriver à un accord : la fée devait continuer son histoire en dehors de Charmes. Elle devait poursuivre sa route vers l’Ouest, vers le Chaos afin d’y terminer son histoire. Elle ne devait sur la route se nourrir uniquement de poissons et ne faire de mal à personne. Nous prîmes bien soins d’étudier chaque termes du contrat afin de ne pas avoir de mauvaises surprises, on ne sait jamais ce qui peut passer par la tête de ce genre de créatures mangeuses d’âmes.
Finalement la princesse quitta Charmes. La fête en fut perturbée.
Pour fêter la fin de Calibration, nous décidâmes de faire briller nos animas en même temps.
Les cinq signes du soleil illuminèrent la cité. Calibration était enfin terminée. Nous dîmes au revoir à Troize. Je savais de toute façon que nous le recroiserons un jour ou l’autre. Ce n’était qu’une question de temps.
DEPART POUR L’OPERCULE.
Il était temps de se diriger vers l’Opercule. Nous partîmes donc pour un voyage de plus de 3 semaines sur les eaux du cadran. Un matin, proche de l’Opercule, nous fûmes stoppés net par une barrière invisible. Les Terres d’ombre !
Nous nous sentîmes dès lors plus faibles. Nous avions du mal à respirer et une atmosphère lourde pesait sur nous. Nous accostâmes peu après sur un port d’une ville apparemment habitée par des fantômes.
Vortigen et Lize décidèrent de se rendre à la taverne afin d’en savoir un peu plus sur la politique locale, et pour surtout récupérer des informations qui pouvaient nous être utiles à propos de l’expansion de ces fameuses Terres d’Ombre, raison de notre visite ici. Nous obtînmes finalement peu d’information, les gens étant peu enclins à nous livrer des informations.
Nous retournâmes alors au port vers notre navire. Un des matelots vint à notre rencontre : « cet homme souhaite vous parler ».
Un homme à l’armure noire, une immense épée à son dos se dressait devant nous. « Je crois que vous avez déjà rencontré ma sœur n’est-ce pas ? »
Une Eclipse dans les Terres d'Ombre
- Spoiler:
JOUR DE VENUS, 23EME JOUR DU MOIS D’AIR MONTANT : L’ARRIVEE DANS LES TERRES D’OMBRES
Après un voyage relativement long, nous sommes arrivés dans les Terres d’Ombres. Je n’aimais pas ça du tout. Je ne récupérais pas d’essence. Hikaru, qui faisait l’objet d’un culte sur Charmes, avait bien de la chance. C’est très désagréable de sentir son essence partir sans revenir. Je me promis de remédier à ça et de me développer un culte dès mon retour.
Nous avons mis à terre dans le premier village que nous avons vu. Village globalement sans intérêt, mais nous nous étions dit que cela nous permettrait de comprendre un peu les lieux. Nous sommes donc passé dans une taverne, moyen bien pratique pour glaner des informations et faire connaissance avec les populations locales. Après avoir bavardé avec le tavernier et lui avoir proposé d’établir un marché avec lui, Lize l’invita à venir sur le bateau boire un verre pour en discuter plus tranquillement.
Nous étions en train de nous reposer, chacun vaquant à ses occupations, quand un grand homme entra dans le bateau, suivi du pauvre tavernier dont j’ai parlé plus haut, visiblement terrorisé. Cette homme, indéniablement un bel homme, était bien bâti, avait un beau visage bien que très androgyne, des yeux très clairs et de longs cheveux blancs. Il portait une armure noire, armure qui me laissait perplexe je ne savais pour quelles raisons.
L’homme se présenta : Larme Blanche au gout de fer. Il nous demanda qui nous étions, Lize lui répondit que nous étions des marchands en quête de nouveaux marchés. Il lui proposa de boire un verre afin de gouter nos alcools. Le tavernier, terrorisé, resta sur le pont. Nous avons donc discuté avec Blanche – c’est ainsi qu’il souhaitait être appelé – qui ne savait décidemment pas que penser de nous. Il nous invita à passer le voir si nous allions à Id, la capitale, nous disant que si nous le souhaitions, il pourrait nous permettre de parler avec les morts que nous voulions. Il repartit ensuite.
Nous avons ensuite fait le tavernier. Pauvre homme, il ne semblait pas très rassuré. Vortigern lui versa un grand verre d’alcool.
« Je préfère éviter ce genre de type. Vous voyez, les types qui vous disent « Votre taverne pourrait bruler, être saccagé, vous avez besoin de gens pour la protéger, nous pouvons être ces gens » et qui vous demandent de l’argent en échange de leur protection ? Eh bien, lui et ses trois amis sont de ces gens –là. »
« Ces trois amis ? »
« Les quatre, on les appelle ici. Je n’en ai vu que deux, lui et une jeune dame, très jolie, mais au corps recouvert de sable, avec des tatouages sur les yeux et le corps. »
Nous échangeâmes un regard lourd de sous entendu.
« Comme les rites funéraires de certaines iles ? » demanda Vortigern
« Oui, quelque chose comme ça. Les deux autres, je ne les ai jamais vu. Ils se font appeler Subtil Œil Cerclé d'Ecailles de Plomb et Cinq secrets gravés. Ils sont arrivés il y a environ un an. Ils habitent dans les derniers cercles de la capitale. Ils sont directement en lien avec le Triumvirat. »
Déjà, je me désinterressais de la conversion, réfléchissant aux implications de ce qui venait d’être dit. Nous l’avions trouvé. J’allais pouvoir récupérer mes carnets. Je tendis un instant l’oreille à ce qu’il se disait. La conversation avait dérivé vers des considérations plus commerciales entre Lize et le tavernier. Inintéressant. Je me replongeais dans mes pensées.
JOUR DE MARS, 24EME JOUR DU MOIS D’AIR MONTANT
Nous avons dormi sur le bateau et nous sommes partis ce matin pour Id, la capitale de l’Opercule.
Description
Nous sommes arrivés en début de soirée. Lize décida d’aller à la Guilde, Vortigern et moi de l’accompagner. Zoltar alla chercher un temple.
Dans le bâtiment de la Guilde, nous avons rencontré la représentante sur l’Opercule. Nous lui avons demandé quels étaient les marchés qui marchaient sur l’ile, quel produits la Guilde vendait ici, comment nous pourrions nous insérer sur le marché de l’alcool. Elle nous répondit que le gouvernement achetait beaucoup d’esclaves en ce moment, interdisant d’ailleurs la vente aux particuliers. Je lui ai demandé combien d’esclaves ils achetaient en moyenne par mois. « 856 ce mois-ci et 650 le mois dernier » me répondit –elle. « Ils demandent des esclaves en bonne santé, mais pas formés, pour un chantier important plus haut sur l’Id. » Nous lui avons alors demandé ce qu’elle savait de ce chantier. Elle nous répondit qu’elle n’en savait rien, mais que c’était un chantier conséquent, qui demandait beaucoup de mains d’œuvre et avec de grands besoins en hommes. Elle nous passa quelques contacts dans la vente d’alcool. Un grand chantier donc. Cela attira mon attention. Peut être y trouverions nous la réponse à nos interrogations ?
Zoltar n’avait pas trouvé de temples, visiblement, il n’y en avait pas. Quelle ville étrange qu’Id ! Il semblait quelque peu dépité. Hikaru était resté au bateau, occupant son temps comme à son habitude dans sa cabine. Nous leur avons raconté ce que nous avons appris. Nous avons décidé que le lendemain, Zoltar, Vortigern, moi ainsi que Plume remonteraient la rivière pour essayer de trouver ce fameux chantier.
« Je compte aller voir Blanche afin de lui savoir si je pourrais revoir mes parents. Qui vient avec moi ? » demanda Lize.
Vortigern, Zoltar et moi avons décidé de l’accompagner. Nous sommes donc monté dans la ville, jusqu’au dernier des cercles, jusqu’au manoir des quatre.
Deux gardes attendaient devant la porte. Lize nous annonça, le garde rentra dans le manoir puis revint nous ouvrir. Blanche nous accueillit, nous proposant de diner avec lui.
« Que souhaitez vous manger ? Je dois pouvoir vous obtenir à peu près n’importe quoi si vous m’en laissez le temps. »
« La cuisine locale nous conviendra très bien » répondit Lize.
Une jeune demoiselle passa dans le couloir, visiblement très mécontente de notre présence ici. Une demoiselle petite, aux longs cheveux noirs, qui me sembla très musclée. Il devait s’agir d’une des Quatre. Ennemie potentielle donc.
Après le repas, Blanche nous amena voir son ami nécromant. Après avoir soulevé une grande dalle noire, il nous fit rentrer dans un couloir sombre, nous donnant ensuite des torches. Nous avons avancé dans le couloir pour finir par arriver face à une grande salle, très haute en son centre. Remplie d’objets divers et variés, dans un désordre certain, un homme portant un masque travaillait. Un artisan. Quelqu’un de potentiellement intéressant donc. Blanche l’appela et lui annonça que nous étions les gens dont ils avaient parlés et que nous souhaiterions communiquer avec des morts. L’homme répondit, ennuyé par notre requête, qu’il allait le faire. Blanche partit, nous laissant en compagnie de l’artisan.
Il enleva ses gants, et nous avons pu apercevoir ses mains, entièrement noires, comme si complètement brulées. Il changea de gants. Il s’approcha de nous, commença un rituel. J’ai eu l’impression que la lumière de la pièce était absorbée par l’homme. Le même type d’impression que lorsque la femme couverte de sable avait voulu tuer Satora. Je n’aimais pas ça. Lize semblait s’en moquer, semblait considérer ces gens avec amitié. Je ne comprenais pas comment il pouvais réagir ainsi. Lui faisant remarquer, il n’apprécia pas ma remarque.
Enfin. L’homme a fini son rituel et la mère de Lize apparut au milieu de la pièce. L’artisan repartit à son travail, nous laissant discuter avec elle. Lize était content. Sa mère lui dit qu’elle avait eu peur qu’il soit mort, qu’elle allait maintenant pouvoir partir sereinement. Elle était contente de le savoir en vie. Elle lui a demandé comment il allait. Il lui expliqua qu’il avait trouvé des amis qui lui ressemblaient. Il lui a ensuite demandé pourquoi ils avaient été tués. J’ai eu peur. Peur que l’homme sombre nous entende. Je me suis retournée vers lui, il ne me sembla pas qu’il nous écoutait. Je me retournais, choquée : je ne m’attendais pas à cette réponse de la part de la mère de Lize ! Ils avaient été tué parce qu’ils avaient un carnet en leur possession et qu’ils avaient essayé d’en tirer le plus d’argent possible ! Assassinés par un acheteur déçu ! Une vague impression de culpabilité m’envahit. Salima, mais qu’as-tu donc mis dans ces carnets ? Sais-tu le nombre de morts que tu as causé ? Qui étais-tu donc ??!!! J’aimerais en savoir plus sur toi. Réponds-moi !
Assaillie par mes sentiments, je ne savais pas comment réagir. Peur que l’homme étrange nous écoute, contente de savoir que la mère de Lize allait pouvoir rejoindre la roue de la réincarnation. Et ce sentiment de doute concernant mon ancienne exaltation. Cette impression que je devrais me sentir coupable. Je crois que Lize n’avait pas compris ma réaction. Nous ne nous comprenions plus très bien avec Lize à ce moment là. Avec toute cette puissance que nous avions, j’avais l’impression que nous étions devenus des êtres foncièrement différents. Je ne saivais pas comment rétablir notre amitié.
Nous sommes ensuite sortis de la cave, reprenant le couloir en sens inverse. Vortigern manqua de se prendre une assiette dans la tête en sortant de la trappe. La jeune fille brune était en train de hurler après Blanche. C’était elle qui avait jeté l’assiette. Nous voyant, elle arrêta, très énervée et partit, nous laissant en compagnie de Blanche. Celui-ci s’excusa. Nous l’avons remercié et nous avons pris congé. Sauf Lize, décidé ce jour-là à m’ennuyer, qui resta pour la nuit. Il donnait l’impression de vouloir être AMI avec ces gens ! Et après il me reprochait Katonshi. Je ne le comprenais décidemment pas.
Lorsque nous sommes rentrés, Hikaru nous appris qu’un erymanthoi était entré dans l’usine. Heureusement, il était mort. Il avait envoyé un message à Ian. Je me couchais en étant mal à l’aise. L’usine, Lize, la mort de ses parents, ces gens étranges, ce chantier. Trop de choses tourbillonnaient dans ma tête.
JOUR DE JUPITER, 25EME JOUR DU MOIS D’AIR MONTANT
Lize est rentré au matin. Nous nous sommes engueulés. Fort. Il ne comprenait pas que je sois méfiante vis-à-vis de ses nouveaux amis, il voulait s’allier avec eux !! Enfin, décidemment, je ne le comprenais plus.
Ce matin- là, Zoltar, Vortigern, Plume et moi sommes partis en quête du chantier. Nous avons d’abord commencé par traverser la rivière Id en barge, souhaitant ainsi avancer le long du fleuve. Nous avons longé le fleuve pendant quasiment trois heures, jusqu’à ce que Plume, revenant du sommet d’une colline, me sauta dans les bras, horrifié. Il était visiblement très choqué par ce qu’il avait vu de l’autre côté. On décida donc que seul Vortigern, le plus discret d’entre nous, irait voir.
Vortigern revint. Il nous expliqua ce qu’il avait vu. La colline dominait une baie dans laquelle étaient stationnés dix navires noirs gigantesques, dans une matière qui nous étaient inconnus, la même matière que celle des pièces trouvées dans le coffre à Iro Nimh. Des bateaux artefacts, probablement. Des milliers d’esclaves travaillaient à leur construction. Il nous dit également avoir vu un mirador non loin de là. Je fus fière de Plume, nous aurions probablement été repérés sans lui.
On décida donc de redescendre le fleuve, forts de ces informations. Je remarquais au bout d’un moment que nous étions suivis par un fantôme. M’approchant de Vortigern et Zoltar, je leur dis en charmant ce que j’avais vu. Vortigern, invisible comme il l’était, partit à la recherche d’Hikaru et de Lize, afin qu’ils nous portent secours, Zoltar et moi devant ralentir le pas afin de lui laisser le temps de faire l’aller retour. Nous avons donc continué à avancer comme si de rien n’était.
Une heure et demie plus tard environ, Vortigern nous annonça sa présence. Il nous donna du thé des Ombres, permettant d’interagir avec les fantômes. Il nous dit qu’il avait fait un cercle de sel autour du fantôme et que cela allait le bloquer. Je le vis faire des cercles de plus en plus petits. Arriva un moment où le fantôme, effectivement, fut bloqué. Il comprit alors qu’il avait été vu. Tout alla très vite. Zoltar lui fit une prise. Hikaru, le seul d’entre nous capable de le tuer, le frappa et le tua. Hikaru et Lize rentrèrent ensuite très rapidement, ils devaient, nous expliquèrent-ils, préparer le repas pour ce soir : ils avaient invité les trois exaltés sombres à venir manger. Zoltar et moi rentrèrent lentement, prenant le temps d’effacer toutes les traces derrière nous.
L’idée de ce repas ne me plaisait pas. Vraiment pas. Tant et si bien que Lize et moi nous nous sommes engueulés violemment avant le repas. Je ne comprends plus mon ami d’enfance. Cela me faisait tant de peine.
Le repas ne s’est pas bien passé. C’était prévisible. Je ne comprenais toujours pas comment ils avaient pu avoir cette idée saugrenue. Les trois sont arrivés, Blanche souriant et sympathique, l’artisan, le visage caché derrière un masque funéraire et la gamine faisant la moue. Elle n’était apparemment pas ravie de devoir être là. Au moins partagions-nous à ce moment la une chose, même si cela devait être la seule. Très cynique, très froide, je ne l’appréciais absolument pas.
Hikaru s’était lancé dans une grande discussion, entre artisans, avec l’homme au masque étrange. Il lui demanda pourquoi il portait ce masque. L’homme répondit que son visage, défiguré, coupait parfois l’appétit. Hikaru lui proposa alors de lui faire un voile pour manger, ce que l’homme accepta.
On mangea ensuite, sans incident, jusqu’à l’arrivée d’un garde qui nous annonça l’arrestation de l’équipage de Vortigern. Blanche lui dit de ne pas se déranger, que Subtil allait y aller. Vortigern, visiblement mécontent, se rassit et Subtil se leva et sortit. Le repas continua. Les deux exaltés sombres restant finirent par s’en aller. Enfin.
Les hommes de Vortigern rentrèrent peu après, effrayés. Nous leur avons demandé pourquoi. Ils nous expliquèrent que la fille était arrivée, énervée et avait tué un garde, sans autre forme de procès. Ils étaient choqués. Ces exaltés sombres sont fous ! Et dire que Lize voulait qu’on devienne amis avec eux !!
Deuxième partie de la soirée. La nuit allait être longue. Vortigern quitta le navire pour aller dans le manoir des Quatre. Lize et Zoltar partirent en ville, afin de se rapprocher du manoir et d’être prêt en cas de problème. Hikaru et moi attendions sur le bateau, Hikaru dans son ???, moi déjà accrochée à lui, prêts à partir au plus vite au moindre problème.
En le cherchant bien, nous réussissions à voir Vorigern de temps en temps, sa silhouette sombre se fondant dans les ombres du manoir. Soudain, Hikaru envoya un messager infaillible à Vortigern « Dégage ! ». Je n’ai pas compris ce qu’il s’est passé à ce moment là. Tous les fantômes convergèrent vers lui. Je le vis sauter dans la cour. Une cloche sonna. Je ne le voyais plus.
Il réapparut sur le mur d’enceinte du parc, envoyant différentes flèches en se retournant, une visiblement pour la gamine, une pour le nécromant, une sur la maison et plusieurs sur des fantômes.
Hikaru partit. Il courût sur les toits. Les maisons défilées sous ses pas. Nous ne voyions plus grand-chose du combat. Seulement beaucoup de lumière. Lize m’a raconté qu’il avait vu Vortigern sautait du mur et qu’ils étaient allé, lui et Zoltar le protéger. Que Vortigern avait tiré, que la fille avait attaqué, tirant avec son arc mais que Vortigern avait évité et que lui, Lize, ayant récupéré ses épées, avait paré. Que deux gardes avaient ensuite attaqué Lize, et qu’il en avait égorgé un des deux, l’autre s’enfuyant lamentablement. Que Vortigern avait tiré sur Subtil et qu’elle avait esquivée. Que Lize lui avait envoyé une vague d’essence, qu’elle avait esquivé !
Du haut des épaules du ??? d’Hikaru, je vis le nécromant sortir du manoir et commencer à incanter. Blanche sortit peu après, invoquant son armure et son épée. Et, soudain, il se retrouva à côté de moi, sur le ???. Je lui ai donné un coup de poing, sans succès. Je vis ensuite Lize sauter sur le ???, frappé l’exalté, qui tomba à terre. Il commença à courir en direction du bateau. Je décidais d’arrêter le nécromant. Je ne savais pas ce qu’il préparait mais cela ne présageait rien de positif. Sautant à terre, courant bien plus vite qu’un homme, je me suis dirigé vers lui. Arrivée sur place, je le frappais. Dans la seconde qui suivit, une flèche de Vortigern l’atteint. Il était mort. Juste avant d’avoir fini d’incanter. Une bonne chose.
Je ne voyais plus Subtil. Elle avait disparu. Dommage, j’aurais aimé me battre contre elle. Il fallait se dépêcher. Nous avons tous sauté sur ???, Hikaru démarrant dans la foulée. Nous devions atteindre le navire au plus vite et quitter ce port.
Arrivés sur le bateau aussi vite que nous le pouvions, l’Opinakoba, déjà prêt au départ, sortit du port. Vortigern, fort de ses grandes capacités de marin, nous fit quitter les lieux avec une telle finesse que nous étions devenus invisibles.
C’était le milieu de la nuit. Nous étions tous fatigués. Nous étions dans les terres d’ombre. Heureusement, l’un de nous fit le rapprochement. Nous ne devions pas continuer ainsi, sinon nous sortirions dans l’Outre Monde ! Zoltar se plaça donc à la proue du navire, observant la zone autour du navire afin de guetter la fin des terres d’ombre. Une fois qu’il la vit, faisant briller son anima, il sanctifia la zone. Nous étions sortis dans Création. La douceur des flux d’essences. Quel bonheur. Enfin sorti de cette zone horrible.
Hikaru envoya un messager infaillible à Satora, lui expliquant rapidement la situation et lui demandant de convoquer au plus vite un conseil. Il en envoya un également à Ejawa pour l’informer de ce que nous avions découvert.
Un certain nombre de jours de navigation allait nous être nécessaire pour rentrer. Nous avions du temps pour réfléchir. Et trop peu de temps pour agir.
Dernière édition par Emie le Lun 8 Oct - 19:09, édité 1 fois
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Re: [Textes d'ambiance] Le récit de la campagne
L’histoire d’un Cercle, le point de vu du capitaine :
Retour sur le second épisode de Goulung
- Spoiler:
Arrivé sur Goulung, le temps était lourd, ce poids ce ressentait sur l’humeur de tout le monde, le calme n’était pas à son comble. L’impossibilité de naviguer, de nous enfuir en cas de problème ne ma plaisait pas, pas du tout. Heureusement, Zoltar était la pour détendre l’ambiance, quand il partit voir Mara, Lize proposa de lancer des paris. Kissanth et Hikaru parièrent tout de suite que Zoltar, après s’être pris une baffe, se réconcilierait avec ‘’sa’’ lunaire. Moi, plus joueur et confiant en la capacité de Zoltar à faire preuve de tact, je jugeais très probable qu’il se mette la Lunaire à dos peu de temps après. Lize aurait pu être le plus clairvoyant, avec son option sur un pardon suivi d’une bourde de Zoltar entrainant à la fameuse baffe, si Zoltar avait réussi à voir Mara. Il revint trempé, et avait l’air de n’avoir pas vraiment compris ce qu’il se passait, Mara trop occupée pour le voir, moi ça me semblait louche.
Nous partageâmes ensuite le repas avec Ian, Satora étant trop occupée pour nous recevoir de suite. Vu l’importance des informations que nous apportions, je n’étais que guère enclin à lui laisser plus de temps qu’une journée. Nous apprîmes tout de même que les rumeurs que nous avions répandu lors de nos derniers passages ici et à Iro Nimh avaient prises, mais que malheureusement, un courant de pensé dans la ville natale de Satora sapait son autorité, ainsi la situation risquait des devenir instable pour elle. Je comprenais donc maintenant pourquoi elle nous faisait attendre, même si je remettais en question son ordre des priorités.
Nous pûmes enfin voir Satora lors du diner. Après un temps qui me sembla infini, ou la politesse et la bienséance nous obligeaient à attendre que notre hôte ouvre la conversation, il fut finalement possible d’expliquer la situation à Satora. Enfin, de lui expliquer une petite partie de la situation, car j’avais bien compris lors de notre trajet de retour qu’il n’était pas la peine que j’essaie d’expliquer tout à Satora, et que mon cercle pensait que lui donner le tableau dans son ensemble était un mauvaise chose. Elle reçut assez bien les informations que nous lui délivrâmes, étant donné que même épurées, elles étaient affreuses. Sans surprise, elle mit le doigt sur un des détails que nous lui cachions, nous savions déjà qu’elle n’était pas née de la dernière pluie. Nous parlâmes donc des exaltés noirs et lui montrâmes les documents que j’avais ‘’réquisitionnés’’ en Opercule, ainsi que de la mise en marche de l’usine. Même s’il est dommage pour moi de devoir partager la production avec tant de personnes, le marché proposé était raisonnable, et mieux valait obtenir au plus vite un de ces navires. La question de révéler notre nature fut évoquée. Le repas était bon.
Heureusement, il fut facile de glisser une lettre dans la manche de Satora sans que personne ne s’en rende compte, et une réunion informelle eut lieu en début de nuit. La chambre de Satora était bien décorée, mais restait sobre, j’appréciais l’impression que donnait la pièce de sa personne. Nous eurent alors, Lize et moi, l’occasion de tout lui dire. Elle ouvrit les yeux d’étonnement quand je mentionnai la fae, comprit pourquoi nous étions allé en Opercule quand nous lui avouèrent l’existence d’exaltés de la destinée et notre récupération du Carnet. Nous parlâmes de notre fuite précipité et de ce que nous avions fait là bas, nous parlâmes du contenu du carnet et de notre implication dans la guerre qui semblait imminente.
Je passai un bon début de nuit, puis dormi bien une fois la page partie. Trop bien même, à mon réveil, une absence se faisait sentir sous mon oreiller. Il n’y avait plus de la mallette, plus de carnet. Je n’avais pas connu une telle rage depuis bien longtemps, depuis mon constat de l’incompétence du capitaine sous lequel je servais, non, pire, depuis ma vie dans le monastère, je n’avais plus ressenti une telle fureur. Mais cette fois si, elle était dirigée contre moi-même, comment quelqu’un avait-il pu me berner de la sorte. Lize entra, il avait entendu les quelques jurons que j’avais proféré et leur ton, vu la rareté de la chose, il avait réagi au quart de tour. J’avais alors déjà retrouvé mes esprits, et quand le reste du groupe entra, je savais qu’il ne c’était pas produit un phénomène naturel. Aucun humain de pouvait tordre un cadenas de cette façon, et Hikaru confirma de suite qu’un simple humain n’aurait pas pu faire cela. J’étais rassuré vis-à-vis de mon incompétence, mais il fallait néanmoins retrouver le Carnet au plus vite.
Après une rapide inspection des lieux faite par le groupe pendant que je finissais de redevenir moi-même, nous fîmes une réunion pour tenter de trouver une solution. Les indices trouvés indiquaient qu’il était loin d’être impossible que ce soit un coup du Soldat Général. En tout cas, il était évident que les voleurs étaient déjà loin, même si cela semblait improbable vu la tempête, ou encore proches, très proche, et surement parmi les membres du conseil, c’était les seuls à disposer d’alliés assez puissants. Kissanth vint avec l’idée simple et aillant déjà fait ses preuves des messages imbriqués, mais nous ne pouvions pas l’utiliser de façon efficace à suffisamment grande échelle pour être sûrs que cela marcherait, et que l’on ne remonterait pas trop facilement jusqu’à nous. Ce fut alors ma meilleur idée depuis quelques mois, pourquoi ne pas écrire ce message sur nos habits. La rareté de la chose nous assurait l’attention de nos cibles, et avec un message bien formulé, personne d’autre que le voleur ne se serait douté de quoi que ce soit. Notre éclipse et moi-même rédigeâmes le message, avant qu’elle ne se mette à la partie les plus ingrate du travail, la réalisation des habits et les manipulations d’essences.
Depuis notre arrivé sur Goulung, Zoltar et moi échangions une correspondance avec le Soldat Général, pour pouvoir le rencontrer et avoir la chance qu’il n’ait pas notre dernière rencontre comme dernière vision du Cercle au début du conseil. Ce travail portait ses fruits, et Mara vint chercher Zoltar. Elle était guillerette, comme à son habitude, et Zoltar, fidèle à lui-même ne laissa pas paraitre soulagement de la voir saine et sauve. J’étais heureux et honoré que Zoltar m’ait accepté pour calmer les choses avec le Soldat Général, et j’allais faire de mon mieux pour ne pas le décevoir.
Après un échange de civilité, il me semblait que le Soldat Général ne nous estimait pas responsable du choc qu’avait été notre dernière rencontre, enfin, sauf Lize, a qui il n’était visiblement pas prêt de pardonner l’affront commis. Même si quelques bons mots l’adoucirent un peu, une rencontre en tête à tête entre les deux personnages n’était vraiment pas à l’ordre du jour.
Vint alors le moment d’apprêter pour le conseil. Kissanth avait fait du beau travail. Juste avant le conseil, alors que nous étions avec Satora sur le point d’entrer dans la salle, nous apprîmes que l’Opercule manipulait Terra-Amata, et que cette dernière risquait d’entrer en guerre contre le Pentacle, l’accusant des disparitions de flottes qui faisaient rages.
Alors commença le conseil. La voix inhabituellement grave de Satora imposa tout de suite le silence, et une vague d’inquiétude déferla dans la salle, c’était à mon avis la meilleure façon de commencer ce conseil. Vint alors le moment fatidique où nous devions annoncer l’existence de Charme. Hikaru parla avec une passion qui l’honore, et me rassura, la cité aurait toujours au moins un protecteur, mais oublia en introduction de préciser les lieux de cette cité, ce qui aurait permit à l’audience de mieux se représenter la ville. Ce détail fut vite remarqué par le Directeur.
Nous passâmes alors enfin au sujet principal de la réunion. Lize fut très direct, dans un style sombre qui me plaisait bien. Il parla de l’Opercule et des exaltés sombres, après avoir fait allusion à la Voile Noire de la Destinée, il parla des Quatre puis des sublimes et terrifiant Bateau artefacts en pierre des âmes. C’est alors que l’on nous fit remarquer que nous avions certainement déclenché la guerre en nous faisant repérer, ce à quoi nous avons rétorqué qu’elle était inévitable et que nous l’avions peut être un peu précipitée, mais qu’au moins le Pentacle serait le plus préparé possible. Les documents circulèrent, L’Elégante Nova de la Progression questionna leur véracité.
Avant le vote, le conseil se demanda, nous demanda, pourquoi l’Opercule attaquerait le Pentacle maintenant. Nous n’avions pas vraiment de réponse. Ensuite, tous furent en faveur de rappeler la flotte pour protéger le pentacle, seul le Soldat s’opposa au renforcement des relations avec Terra Amata, et quatre voix s’élevèrent en faveur de nous accueillir dans le Pentacle, ou du moins de faire un pacte avec ce dernier. La Nova c’était abstenu. Il nous fallait décider d’un représentent pour le conseil restreint.
En rentrant, nous vîmes, Lize et moi, Mara et Kyo, la première étant en colère, se qui contrastait beaucoup avec sa façon d’être habituelle, c’était peut être moi qui allait prendre cette baffe après tout, le second n’était pas vraiment la, il ressemblait à quelqu’un après un bon interrogatoire, il était vidé de son énergie et de sa substance. Kyo nous tendit le Carnet, ils refusèrent le thé que nous proposions. J’essayai de faire valoir mon point de vu à Mara, elle le saisi, mais ne semblait pas m’apprécier.
Quand tout le monde rentra, la discussion fut assez tendu pour savoir qui serait notre représentant. La situation de Lize nous empêchait d’utilisé notre figure habituelle, il nous fallait quelqu’un d’autre. Zoltar nous dit tout de suite qu’il n’était pas fait pour ce travail, il restait donc trois candidats. Je pensais, et je n’étais pas le seul, que Hikaru représentait très bien la partie culturel et l’éducation à Charmes, qu’il était le plus représentatif des idéaux de notre cité, mais qu’il était moins à même sur les sujets militaires et économique, sur lesquels Kissanth et moi-même travaillions plus que lui. Nous demandâmes conseil à Satora, qui avait plus d’expérience que nous. Elle était d’accord avec moi : m’envoyé sur ce conseil serait une bonne idée car je représentait en partie le coté militaire de notre cité, j’avais le meilleur contact du groupe avec le Soldat et je m’étais montré capable de le faire dans les périodes récentes. Surtout, c’est l’image sobre et militaire qui jouait en ma faveur. Comme nous le pensions tous, c’était par contre Kissanth la plus indiquée pour être diplomate sur le plus long terme, de par la facilité qu’elle présente pour ce travail. Sans mentir, pour nous représenter hors temps de guerre, et peut être même en temps de guerre, il valait mieux quelqu’un de moins froid et plus agréable que moi, quelqu’un entouré d’une aura amicale par rapport à quelqu’un dont on voit parfois dans les yeux la capacité à faire un massacre pour atteindre ses fins, et pour être sûr d’en avoir moins à faire dans le futur.
C’était donc un honneur pour moins de représenter Charmes pour cette réunion, mais j’étais soulagé de constaté que quelqu’un de plus compétent que moi prenne ma suite. Le conseil restreint ce passa bien, c’était beaucoup moins formel, plus tendu mais en même temps plus détendu, que le conseil que nous avions vécu la veille. L’offre la plus avantageuse que j’ai pu obtenir sur le long terme, c’est en échange de la protection du pentacle, nous devions verser un demi talent de jade, en jade, en monnaie ou en objets manufacturés dont le Pentacle à besoin, et nous leurs faire les premières offres sur nos marchandises. La moitié de notre flotte militaire devait participer aux manœuvres communes pendant une saison par ans, et nous fournirions cette moitié en cas de guerre nous impliquant.
Récit d'un zenith: la malédiction
- Spoiler:
L'ARRIVEE :
Une brise légère soufflait sur l'Opikanoba. Ces moments se feraient certainement de plus en plus rares avec le nouveau joujou de notre capitaine, alors autant en profiter tant qu’on le pouvait !Nous voguions petit à petit vers l’île où aurait lieu le futur conseil. Deux immenses falaises sculptées se dressèrent alors devant nous. La plage blanche et les palmiers suivirent.
Nous étions arrivés.
Le débarquement se passa sans trop de soucis, et nous fûmes accueillis par les représentants du Pentacle avec les honneurs que nous méritions.
Une tache sombre vint cependant perturber notre arrivée, qui marqua le début d’une longue série d’évènement que nous aurions tous préférés éviter. En effet, au loin, un tourbillon flottait par-dessus les flots agités de l’océan. Le Satrape et le roi arrivèrent en grande trombe. Ceux-là ne pouvaient-ils pas faire comme tout le monde et arriver en bateau ? Non, dès le début, Terra Amata voulait affirmer sa différence en nous méprisant dans les règles de l’art. A leur débarquement, le Satrape et ses conseillers, suivis de quelques terrestres et de la sorcière au tourbillon passèrent devant nous sans même nous saluer. Le Satrape étant un homme imposant, à forte musculature. Ses longs cheveux bruns pendaient sur sa robe marron et en jade blanche. Il contrastait avec le roi, plus petit, et visiblement à ses bottes. Ils passèrent devant nous sans nous saluer et nous dûmes faire le premier pas. L’échange de présent de coutume ne put se faire, ces derniers ne pensant pas que nous ferions parti du conseil. Nous offrîmes toutefois un présent au roi, apparemment gêné. Les négociations débutèrent donc au beau fixe.
Nous engageâmes la discussion avec le Satrape, qui nous proposa alors de se retrouver le soir même afin de discuter autour d’un bon dîner. Le conseil fut repoussé au lendemain.La soirée se passa sur le Pavillon. Le roi était peu loquace et semblait visiblement gêné. Il ne discutait qu’avec sa voisine, la Nova, et parlait a priori de botanique, ce dont je n’entendais strictement rien. Hikaru (enfin sa version féminine) les rejoint bientôt et parvint même à faire rire le Roi. Une sacré performance, je ne le savais pas si doué en botanique. Quel érudit ! Mes voisins étaient encore moins loquaces et je ne voulus pas lancer une quelconque conversation avec ces Immaculés. Bref je restais comme à mon habitude très calme, mais en profitais pour écouter ce qui se disait tout autour de moi. Le Satrape paraissait lui tout à fait à l’aise. Il enchainait les sujets de conversations à une allure que Lize lui-même n’aurait pu suivre ! La soirée se déroula donc très bien, trop bien même. A ce sujet, Satora vint d’ailleurs nous parler à la fin de la soirée. Elle semblait méfiante vis-à-vis du Satrape et sentait que quelque chose clochait sans ne pouvoir dire distinctement quoi.
Je passai la nuit sur le pont, à faire des passes d’armes avec Hikaru qui tentait de me frapper avec son bâton, ainsi qu’en compagnie de Lize, d’un calme olympien.
LE DEBUT DES FESTIVITES :
Le lendemain, le temps était gris et calme, trop calme visiblement.Tout le monde était présent au conseil, les représentants du Pentacle, de Terra Amata, le soldat général, tout le monde, sauf Mara que je ne parvins pas à trouver. « Encore occupée avec les affaires louches du Soldat général » me dis-je.
Quoiqu’il en fût, le conseil commença sans problème. Le roi parla en premier et exposa la situation que nous connaissions tous : Terra Amata se sentait menacée par le Pentacle : la disparition mystérieuse d’un tiers de sa flotte, les dénonciations visant leur allié l’Opercule, notre usine productrice de bateaux artefacts … tous ces points faisaient que la guerre ne pouvait être évitable. Terra Amata proposa donc la solution suivante : ils souhaitèrent profiter de l’usine pour leur production personnelle. Ça se voit que ce ne sont pas eux qui sont allés se frotter à Katonshi pour la récupérer !
A ce mot, un brouhaha se fit sentir dans la salle. Le soldat général visiblement hors de lui commençait à riposter, suivi de Satora. Des discussions d’une rare violence s’enchainèrent. Je ne suivis pas tout, plus préoccupé par l’absence de Mara que ces discussions de politiciens. Le Roi reprit la parole et revint sur sa décision ; il demanda tout simplement qu’on arrête notre production de navires. A ces mots, Lize répliqua et expliqua que nous ne pouvions accepter de telles conditions. Le Satrape, se leva et commença à nous insulter, diplomatiquement.
C’était le mot de trop…
… Lize se leva frénétiquement.
Ses yeux rouges aveuglés par la colère trahissaient la folie qui s’était emparée de lui. Son anima brilla et s’éleva au-dessus de lui. Puis, en un éclair, deux épées surgirent du néant et atterrirent dans ses mains. Un rayon d’une rare puissance vint alors s’abattre sur le Satrape. Ce dernier, par réflexe, durcit sa peau en pierre et encaissa le choc. Tout se passa ensuite très vite et je ne pus réagir de suite. Un papillon se métamorphosa et Mara apparut devant nous. Rayonnante comme à son habitude, un immense tatouage argenté sur le corps, elle portait un bouclier en forme de papillon. Elle semblait visiblement en colère et commença à se mettre en position de combat. Kyo et le soldat général firent de même. Un terrestre placé à côté du Satrape lança une immense boule de feu sur Lize, qu’il para sans difficulté avec son énorme épée. Un rire puissant s’échappa. Lize semblait incontrôlable. La frénésie avait pris possession de lui… Le pauvre terrestre fut alors projeté hors du bâtiment suite à la puissance de choc que Lize lui lança en retour. Ni une ni deux je m’élançai sur Lize pour tenter de la stopper afin d’arrêter le massacre tant qu’il en était encore temps. Il me repoussa sans aucune difficulté. Désormais à terre, je vis le soldat général invoquer son immense lance. Il se mit à briller… Kyo et lui se regardèrent, et suite à son approbation, Kyo entama une métamorphose hideuse. Six membres lui poussèrent et s’allongèrent, sa peau devint noire et luisante ... Un calmar géant apparut alors devant nous. Le Soldat Général éjecta le mur situé derrière lui.
Kissanth disparut subitement, tandis que Hikaru quitta la salle, suivi par Vortigern, marchant sur des morceaux de papier. Pourquoi tout le monde abandonnait ? Ce n’était absolument pas le moment de laisser tomber Lize, visiblement possédé par une puissance maléfique !Je me sentis alors bien seul et totalement impuissant devant la situation. Trois terrestres apparurent alors. Un rayon combiné d’eau, d’air et de feu fut projeté en direction de Lize, qui souleva alors un tatami pour dévier l’attaque. Le Pavillon commença à prendre feu. Il fallait absolument évacuer les personnes faibles qui ne pouvaient s’échapper seules. Je vis alors le proviseur en difficulté. Je le pris avec moi et bondis au premier étage tout en esquivant un coup de lame circulaire de notre ami enragé. Assuré que le proviseur était en forme, je le lançai alors dans le sable. Je pus alors observer une exaltée, visiblement artiste martial se mettre en forme. Elle semblait se dédoubler et j’avoue ne jamais avoir vu une telle chose avant.
Vortigern avait entre-temps récupéré ses deux pistolets, restés dans le navire. Il tira alors à vue sur la sorcière qui tentait de fuir le pavillon. Visiblement très mal en point, elle parvint tout de même à se réfugier dans une tente. Décidément, tous mes alliés semblaient pris de folie. Je me portais pourtant tout à fait bien … qu’avait-il pu leur arriver ?
Au rez de chaussé, je pus voir à travers le trou que j’avais fait en bondissant une énorme fissure qui se forma dans le sable. Lize fut d’un coup pris dedans et disparu.Pendant que Teng, à l’extérieur, créa une onde de choc d’une grande puissance qui partit à travers l’océan, avant de se dissiper j’entendis une voix connue derrière moi. C’était Kissanth, visiblement … invisible ! Elle me demanda de la protéger pendant qu’elle incarnait un de ses sors. J’acceptai, ne pouvant faire grand-chose d’autre pour le moment, Lize me paraissant tout à fait instoppable.
9 langues de feu jaillirent alors du pistolet de Vortigern et s’abattirent sur des terrestres et les tentes à l’extérieur, puis, une main sortie de nulle part agrippa notre archer qui fit un petit tour dans la mer. Ça calmera sa folie meurtrière au moins !
Lize parvint finalement à sortir de terre, encore plus énervé. Kyo, le calmar géant, le saisit alors dans un de ses tentacules. Lize se débattit, en vain. C’était le moment de le désarmer ! Je redescendis au rez de chaussé et tenta le désarmement. Une fois de plus j’échouai lamentablement. Décidément, c’était vraiment pas mon jour.
Kissanth, ayant fini d’incanter, descendit également et lança apparemment une incapacité sur Lize. En effet, celui-ci avait de plus en plus de mal à respirer.Un grondement sourd et puissant se fit alors entendre. Une immense masse mécanique apparut alors à l’extérieur du Pavillon, tombant en ruine. Hikaru et son méca était là. Enfin ! Mais, bizarrement, celui-ci ne semblait préoccupé par Lize. Il brandit alors un énorme coup de glaive. Je ne pus distinguer sur qui, mais une flopée de sang en jaillit... Je plains la victime. Désorienté, Hikaru regarda partout autour de lui, et se mit à courir à toute vitesse en direction du navire de Satora. Au même moment un Apache apparut dans le ciel. Un des navires de Satora visiblement appelé par Yan quelques minutes plus tôt.
Kyo semblait serrer de plus belle le pauvre Lize, pris dans ses tentacules. « Ne me fais pas rire ! » lança-t-il avec son ire démoniaque. Il fallait le faire taire. La seule solution semblait de lui faire perdre conscience en espérant qu’il retrouverait sa lucidité à son réveil. Je bondis alors sur lui « c’est pour ton bien » et lui frappa la tête. Quelques gouttes de sang jaillirent. Ce n’était pas suffisant… Kissanth tenta d’attaquer Lize, mais sans succès. Je me mis alors à l’étrangler en espérant le faire tomber dans les pommes.
A ce moment, le soldat général s’avança :
« Je crois que nous sommes tous d’accord sur le fait que les négociations ont mal tournées, et ce par la faute de cette personne. Il faut en finir, n’êtes-vous pas d’accord ? »
A ces mots les terrestres aux alentours s’avancèrent en direction de Lize. Même Satora. Je semblais perdre mes forces mais il fallait absolument que je fasse quelque chose. Lize n’était assurément pas lui-même, il ne fallait pas le tuer, ce n’aurait pas été juste. Je m’interposai entre le général et lui :
« Si vous voulez abattra Lize, il faudra me passer sur le corps avant ! »
Je regardai Mara qui n’avait encore pas bougé depuis le début du combat.
« Tu connais Lize, jamais il ne ferait une telle chose ! »
Elle semblait désolée mais son lien avec le soldat général l’empêchait de le trahir. Elle restait résolue à tuer Lize mais ne semblait pas me vouloir du mal.
A ce moment, Kissanth s’empara du soldat général et le maitrisa. Deux flèches enflammées apparurent alors, une frappant avec violence le soldat général et une deuxième ricochant sur Kyo. Je m’élançai alors sur le soldat et lui assénai une volée de coups de poings. Celui-ci semblait visiblement affaibli et mal en point. Kissanth demanda alors d’arrêter le massacre. Le sol était en effet jonché de cadavres de terrestres, de scribes, de secrétaires, … La mal était fait. Le général accepta et fut lâché.Des grondements de tonnerres se firent entendre.
« Mouahaha ! Elles arrivent ! » Lança Lize, toujours hors de lui, tentant de se débattre.
Vortigern avait cassé le nœud : les sœurs tempêtes étaient arrivées. Manquait vraiment plus que ça !
LE REPOS DU GUERRIER :
Nous parvînmes finalement à calmer Lize en lui donnant quelques baffes qui le mirent KO. Satora s’avança, apparemment complétement sous le choc, à ses côtés un immense requin, invoqué par Teng. Une discussion menée par notre eclipse s’en suivit afin de calmer les dernières tensions. Vortigern proposa alors de nous raccompagner sur Charmes et nous rentrâmes à trois bateaux dans notre cité. Hikaru était visiblement déjà parti depuis un moment.
Au cours de la traversé, Lize se réveilla. Je ne l’avais jamais vu comme ça. Il semblait perdu, faible, ne comprenait pas ce qui avait pu lui arriver. On pouvait lire la détresse dans ses yeux, la détresse d’un homme qui aurait tout perdu, jusqu’à lui-même. Je tentais alors de le consoler, lui faisant comprendre qu’il n’y était pour rien dans ce qui était arrivé et qu’une force maléfique avait pris possession de son corps, qu’il ne fallait pas se focaliser sur ses actions passées mais de ne penser qu’à l’avenir… avenir qui s'annonçait difficile. Kissanth, impassible, ne laissait transparaitre aucune émotion auprès de son ami d’enfance. Lize, les larmes aux yeux, se coupa alors symboliquement ses cheveux.
Jamais je n’oublierai ce moment…
EPILOGUE :
Le carnage a pris fin… mais désormais plus rien ne sera pareil. Que sommes-nous, solaire ? Quelle est cette malédiction qui nous ronge ? Sommes-nous réellement les élus que je croyais où des anathèmes, possédés par un quelconque démon nous manipulant et ressortant aux pires moments ?
Plus j’avançais et plus je m’éloignais de cette paix que je voulais tant. Chacune de nos actions n’avait fait qu’empirer les choses et dégrader le monde autour de nous. Nos attaques sur les bateaux avaient eu des conséquences désastreuses, l’usine d’Iro Nîmes a été une des motivations de la guerre. Tout cela était de notre faute. Il allait me falloir du temps pour retrouver une confiance en ma destinée. Cette fois-ci avions évité le pire, car chacun de nous aurait pu y passer.
Mais que se passera-t-il la prochaine fois que l’un de nous succombera à la folie ?
Si un tel évènement se reproduit, il n’y aura qu’une chose à faire … disparaître, loin, et pour toujours.
Récit d'une Eclipse sur un nuage
- Spoiler:
Nous sommes rentrés dans la nuit. Je ne pouvais m’empêcher de repenser aux évènements des jours passés. Quel gâchis, mais quel gâchis. Nous aurions pu maitriser la guerre peut être, gagner l’Opercule et nous voila dans une situation tellement compliquée ! Il avait bien fallu que je pardonne Lize. Le pauvre avait l’air tellement mal. Ce n’était visiblement pas entièrement sa faute. Je ne pouvais cependant pas m’empêcher de penser qu’il aurait quand même pu choisir un meilleur moment pour craquer ainsi !! Voir sa tristesse, sa douleur sur le trajet du retour m’avait tellement émue. Je n’ai pas compris ce qui s’était passé. Visiblement lui non plus. Il s’en veut terriblement. J’espère que l’on va pouvoir remettre de l’ordre dans tout cela et sauvé tout ce qui peut être sauvé.
Il n’empêche, j’étais assez contente de moi. J’avais l’impression d’avoir sauvé Lize, même si je ne savais pas comment. Je ne me rappelais malheureusement pas de tout. Un trou de mémoire inexpliqué qui ne me plaisait pas. Lize m’avait dit que j’avais été très dure avec lui sur le bateau, qu’il avait pleuré et que je n’avais pas réagi. Cela m’étonne, je ne comprends pas comment j’ai pu agir ainsi. Je n’en ai aucun souvenir. Tout cela est très perturbant. Je n’aime pas ca du tout.
Nous sommes arrivés à Charmes ce matin-là. Ah, quel bonheur de revoir ce lieu, semblant de havre de paix en ces temps tourmentés. J’avais tellement envie de simplement, simplement aller me poser dans mon lit et dormir pendant des jours. Une fatigue et une lassitude profondes s’étaient emparées de moi. Mais il fallait continuer et tenter de sauver le monde ! J’exagère un peu. Tenter de sauver le Cadran, déjà cela serait beaucoup. Du travail nous attends.
La cité se réveille doucement, le soleil se lève, éclairant les édifices clairs de la ville. Montrant le palais, le palais des exaltés de Sol, sous son plus beau jour, sous les rayons du soleil. Les représentants du Pentacle arrivaient derrière nous, dans les deux autres navires que Vortigern avait guidé hors de la tempête. Semilien, le proviseur, Satora. Le Soldat Général était déjà arrivé, je le voyais sur la plage au loin discutant avec les habitants, son masque doré luisant au soleil. La Nova n’était pas là. Allait-elle arrivé se demandait-on ?
Nous descendirent du navire et aidèrent les 3 représentants ainsi que leurs suites à descendre des bateaux, leur proposant des chambres dans les suites du palais. Tous avaient l’air épuisé. Nous étions tous épuisés. Nous avons également installé le Roi dans une suite du Palais, ainsi que sortie le Satrape du bateau pour aller l’enfermer dans une des cellules prévues par Hikaru.
On s’installa, Hikaru, Vortigern, Lize, Zoltar et moi dans un salon pour discuter des évènements qui venaient de se produire et de la marche à suivre. Hikaru nous parla alors d’une malédiction, nous expliquant que Katonshi avait parlé de cela à Ejawa lorsque nous étions allés dans l’usine, la toute première fois. La malédiction se déclencherait, selon lui, au pire moment. Peut-être dans une situation stressante ou difficile. Il ne savait pas exactement, ce n’était que conjecture. Ce qui était sûr, c’était que des Primordiaux avaient lancé une malédiction sur les solaires et que nous en avions probablement vue une expression. Il nous a ensuite proposé une idée afin que cela ne se reproduise plus : que l’on ait tous un artefact nous permettant d’être contrôlé par un membre du groupe et d’en contrôler un autre. Ainsi, en cas de problème, si l’un de nous délirait, il serait possible de l’arrêter. Je dois avouer que je n’ai pas du tout apprécié l’idée. Je n’ai pas été la seule. Nous en reparlerions plus longuement plus tard.
Alors que nous étions en train de discuter, un serviteur entra, annonçant qu’un lézard roi souhaitait nous parler. Il nous dit également qu’un homme était au poste de garde, pour ???
Nous avons accueilli le lézard roi. Il nous donna son nom, que bien sûr je n’ai pu retenir en entier tant il était là. Il nous dit de l’appeler Tecnochtytla. Il n’était visiblement pas de bonne humeur. Il nous annonça que des altercations avaient eu lieu entre son peuple et des gardes sur le port. Les gardes des représentants du Pentacle. Nous aurions dû y penser avant. Nous nous sommes donc excusés, expliquant que ces gardes étaient des étrangers, et que nous n’avions malheureusement pas pensé à les informer des us de la cité. Bien que mécontent, il accepta cela. Nous l’avons ensuite invité à se joindre à nous à la réunion avec les dirigeants du Pentacle, il était après tout, un représentant d’un peuple des alentours.
Après cette discussion, il était déjà l’heure d’aller petit déjeuner avec les représentants du Pentacle. Déjà installé autour de la table, dans la salle à manger qui surplombait la baie, ils discutaient avec énergie. Ils avaient tous reçu un messager infaillible de la Nova, disant que celle-ci quittait l’alliance pour rejoindre Terra Amata. Très énervé, Semilien accusait le Soldat de cela. Satora semblait visiblement le défendre.
La discussion s’engagea entre notre cercle et les représentants du Pentacle, discussion autour du petit déjeuner. Nous sommes revenus sur le fait que nous avions ramené le Satrape et le Roi. Dans la situation critique actuelle, comment pouvions nous nous en sortir ? Je proposais d’essayer de convaincre le Satrape et le Roi de la dangerosité de l’Opercule. D’autres proposèrent des mesures de dissuasion sur Terra Amata afin d’éviter la guerre avec eux, comme des attaques ciblées de la flotte, des attaques symboliques sur le sol de la Satrapie.
Nous avons décidé à ce moment là de faire une réunion plus formelle vers 11h afin de discuter au mieux de ces problèmes. Hikaru entra pour me dire que mon frère était là.
Mon frère ! Mon frère ! Je me dépêchais de partir vers le poste de garde, là ou Hikaru m’avait indiqué. C’était donc lui qui avait été arrêté hier. Arrivant en vu de mon frère, je lui sautais dans les bras. Cela faisait trois ans que l’on ne s’était pas vu. Il m’avait tellement manqué ! Je l’ai amené dans mes appartements afin de l’inviter à prendre le thé. Physiquement il n’avait pas changé. Grand, les mêmes cheveux auburn que les miens, peu commun dans cette partie de Création, les mêmes yeux bleu, très vifs, très dynamique. Je remarquais qu’il était très richement habillé, bien plus que la dernière fois que je l’avais vu. Il avait l’air en pleine forme.
Nous avons discuté. Nous avions tant de choses à nous dire ! Il était la personne à laquelle je tenais le plus. Je l’aimais vraiment beaucoup. Il me raconta ce qu’il avait fait ces dernières années. Il était devenu guildien – j’aurais pu deviner cela à ses changements vestimentaires, il était richement vêtu – il s’était marié, et avait deux enfants en bas âge. Sa femme habitait à Théus. Il semblait visiblement heureux, content de sa vie. Il avait pour ambition de devenir hiérarque un jour. Je lui dis que s’il faisait cela, je le soutiendrais. Il me sourit. Il était toujours aussi drôle, plaisantant sur tout, riant beaucoup. Il m’avait tellement manqué !
Je lui demandais ce qu’il faisait ici. Il me répondit qu’il avait entendu parler, dans certains de nos réseaux de notre « petite entreprise », que cela commencé à se savoir. Et que donc il s’était dit qu’il allait s’arrêter là pour essayer de m’y voir.
Mon frère me demanda ce que nous faisions de notre vie actuellement, comment nous avions bâti si vite cette endroit, etc. Je lui racontais alors les derniers évènements, la visite à Iro Nimh, le Conseil du Pentacle, la visite à l’Opercule et le dernier Conseil avec Terra Amata qui s’était assez mal passé. Au fur et à mesure du récit, je voyais ses yeux s’agrandir de surprise.
« Eh bien, petit sœur, il semble que tu es une vie bien agitée. Ma vie me parait finalement bien calme à coté de la tienne.
- On ne t’a pas encore tout dit : outre quatre dirigeants du Pentacle, le Satrape et le Roi sont également ici.
- Quoi ? C’est encore pire que ce que je pensais donc. Mes préoccupations doivent donc te paraître tellement futiles. »
Je ne savais pas comment prendre ces mots et lui expliquais que pas du tout, que je trouvais tout ce qu’il avait fait à la Guilde extraordinaire, monté si vite et si peu de temps ! Je rajoutais que lui avait une femme et des enfants, ce que nous n’étions pas prêts à avoir vu la vie que l’on mène malheureusement.
A ce moment là, rentra Lize. Ils se regardèrent et se saluèrent, visiblement contents de se voir. Ils se racontèrent ce qu’ils étaient devenus. Mon frère me demanda ensuite si j’avais quelqu’un dans ma vie, ne serait ce qu’une piste. Je regardais Lize, gênée. Lize rit. Il dit que la chose qui se rapprochait le plus de cela pour moi était un démon, un démon du second cercle, âme expressive de Ligier Le Soleil Vert. Mon frère me fixa un instant et s’exclama « Mais que vais-je dire à papa et maman ? Mais bien sur que vous allez avoir des petits enfants ! Toute une race ! »
Il remarqua ma gêne et en rit avec moi. Je lui racontais ma relation avec Katonshi, comment nous l’avions rencontré, qui il était. Je lui dis qu’il était en train de mener une guerre dans Malféas pour regagner son royaume et qu’il m’avait invité à venir le voir. Je crois que j’avais ainsi encore une fois choqué mon frère.
Je lui proposais des appartements à proximité des miens, bien mieux que le poste de garde et m’excusais pour l’accueil qui lui avait été réservé. Il me dit qu’il appréciait beaucoup les lieux et était vraiment impressionné de ce que nous avions fait. Je répondis, qu’après tout, étant des solaires, ce n’était rien d’extraordinaire. Je lui dis que je devais le laisser, ayant une réunion avec les dirigeants du Pentacle. Visiblement pas encore habitué, je vis encore une fois ses yeux s’agrandir. Je le serrais dans mes bras.
Nous sommes arrivés au lieu prévu pour le Conseil peu avant 11h, tout le monde était déjà là. Le Conseil débuta. Ce fut Lize qui prit la parole, ce qui en choqua plus d’un, notamment le Roi, et à juste titre. Ce dernier demanda comment cela se faisait que l’on le laisse faire, il demanda pourquoi est ce que l’on recommençait les négociations après les évènements qui avaient eu lieu. Je ne pouvais que comprendre sa réaction, après tout, Lize avait failli le tuer.
Hikaru expliqua alors le concept de la malédiction primordiale, s’abattant sur les Solaires. Le Soldat Général s’exprima pour faire avancer les discussions, parler des négociations. Nous avons abordé le sujet de l’Opercule et des bateaux artefacts en fer des âmes, souhaitant en parler pour essayer de trouver des portes de sortie. Grande fut notre surprise lorsque nous avons appris que le Roi n’avait pas été mis au courant de cela ! Que personne ne lui avait parlé des preuves que nous avions fournis à Terra Amata. Que la décision avait été prise sans même le lui dire. Il semblait très choqué.
L’assemblée se demanda pour quelles raisons le Satrape pouvait avoir agit de la sorte. Pourquoi avoir d’emblée rejeter notre accusation ? Une des raisons avancée fut qu’il pouvait être manipulé, peut être par un membre de l’Opercule, un des quatre. Nous étions en pleine réflexion sur ce sujet, se demandant comment est ce que l’on pourrait déterminer cela quand le lézard Roi pris la parole. Il nous proposa son aide pour déterminer si le Satrape était influencé ou pas. Tous les regards se tournèrent vers lui. « Vous pouvez faire cela ? Dis je.
- Vous leur faites confiance ?? interrogea Semilien
- Nous sommes autant allié avec eux qu’avec le Pentacle. rétorqua Lize.
- Nous subissons leurs attaques depuis des années ! » renchérit le représentant de Goulung.
- Oui, nous leur faisons confiance. Ces attaques sont le fait de problème de compréhension. Nous en avons discuté ici et depuis nos peuples vivent ensemble.
Tenochtytla expliqua donc qu’il avait un moyen de détecter une influence mentale, que cela ne permettait pas de savoir à tous les coups, ni de prouver l’absence d’influence mentale, mais dans certains cas de révéler une influence.
On fit donc amener le Satrape. Visiblement pas ravie d’avoir été amené ici, il essaya de se défendre lorsque le lézard Roi s’approcha de lui pour lui déposer une pierre sur le front. Tenochtytla nous annonça que malheureusement, cela n’avait pas fonctionné. Profitant de la présence du Satrape parmi nous, nous lui avons posé quelques questions, notamment pour quelles raisons il n’avait pas informé le Roi de la menace que pourrait représentée l’Opercule. Celui-ci répondit, non sans violence, qu’il n’avait pas prévenu le Roi car il se moquait bien de son avis, que celui-ci n’était pas important. On fit raccompagner le Satrape.
Le Roi était très choqué. On l’eut été à moins. Il annonça vouloir récupérer ses pouvoirs sur Terra Amata, se demandant si le Satrape avait bien les intérêts de son pays en priorité. Il nous demanda également s’il pouvait rentrer chez lui au plus vite. Nous lui avons répondu que bien sur, il pouvait rentrer chez lui. Mais que l’on souhaiterait qu’il ne trahisse pas nos positions, des informations sur notre cité qui pourraient servir à Terra Amata. Je lui proposais donc de faire un pacte d’Eclipse. Il se raidit quelque peu en entendant cela, après tout il vivait dans un pays Immaculé, mais accepta. Il accepta de ne pas révéler des informations sur ce qu’il avait appris avec nous tant que l’on n’attaquait pas délibérément des civils de Terra Amata. Il s’engagea à ne pas attaquer nos civils non plus.
L’épervier apparut alors. Un magnifique épervier de feu doré autour duquel commençait à graviter des lettres, mots de mes précédents pactes. Une pensée pour Katonshi m’effleura alors. Mon premier pacte…
De nouveaux mots se rajoutèrent aux anciens, entourant de mots de feu mon épervier. Je me demandais un instant à quoi aller ressembler mon oiseau à la fin de ma vie.
[J’ai noté sur ma feuille : Messager infaillible Hikaru pour le Roi et ???. Je ne sais pas à quoi cela fait référence. Si vous avez des idées…]
Nous avons ensuite discuté de la manière de ramener le Roi sur ses terres et du lieu qu’il souhaitait et que nous pouvions nous permettre. Je lui demandais si la sorcellerie le genait, et lui proposait de rentrer sur un nuage, lui expliquant que ce serait le moyen le plus rapide. Il accepta. Nous l’avons donc ramené, Vortigern, moi et Plume, sur ses terres, dans la ville d’Iris. Plume était heureux. Posé sur le nuage, il observait le ciel, se blottissant à mes pieds. Je l’avais un peu négligé ces derniers temps. Mon fidèle compagnon, je remédierais à cela, ne t’inquiète pas.
Après avoir atterris au milieu de ses jardins à la tombée de la nuit, nous sommes rentrés à Charmes. J’ai eu une longue conversation avec Vortigern sur le chemin du retour. Nous n’avions pas eu le temps de trop nous parler ces derniers temps. Sentant tout de même une certaine ressemblance entre nous, nous étions toujours de ceux qui proposent des idées farfelues, nous partagions la garde si j’ose dire de Koloï, une certaine distance demeurait entre nous. Cette discussion nous permit de mieux nous comprendre et d’apprendre à se connaître. Il était définitivement quelqu’un d’intéressant et d’appréciable et apprécié.
A notre retour, nous avons appris que Lize et Hikaru avaient pendant notre absence, interrogés le Satrape. Ils avaient d’ailleurs appris que celui-ci connaissait Subtil depuis plusieurs années, et entretenait une correspondance régulière avec elle. L’influence mentale ne faisait pour moi plus de doute : voilà donc pourquoi nos preuves n’avaient pas été prises au sérieux. Fatigués par ces journées, nous avons décidés de reprendre tous ensemble l’interrogatoire le lendemain.
Je fus réveillée par Hikaru au milieu de la nuit. Celui-ci m’annonça qu’un de ses démons venait de lui dire que deux démons avaient disparus sur l’île qui leur était réservée. Il avait réveillé les autres membres du Cercle ainsi que Tenochtytla, le lézard Roi. Sans réfléchir outre mesure, nous avons tous foncé vers l’île aux démons, les uns sur le warstrider d’Hikaru, les autres portaient par le démon lui-même. Expérience très particulière d’ailleurs que d’être transporté par un démon bâtisseur, expérience que je ne recommanderais pas.
Arrivés sur place, on prit conscience de la situation : tous les démons étaient paniqués. Mais, à peine étions nous en train de comprendre ce qui se passait, nous avons entendu une déflagration en provenance du palais. Un mur venait d’exploser, visiblement dû à des papillons d’obsidienne. Satora ! Agrippés au warstrider, nous sommes tous revenus vers le palais, Hikaru ayant couru au plus vite après avoir entendu la détonation.
Malheureusement, je n’ai pas réussi à m’accrocher à Hikaru suffisamment longtemps. Au moment où il entama de remonter le mur vers l’étage de l’explosion, les appartements de Satora, je ne pus que lâcher prise et tomba sur le lézard Roi qui avait lâché lui aussi. Les autres continuèrent de monter sur le dos d’Hikaru vers le troisième étage. Tenochtytla me proposa de monter sur son dos pour effecteur l’ascension et je lui proposais d’invoquer ce faisant un nuage afin de pouvoir se déplacer au plus vite. Arrivés au troisième étage sur le nuage, Hikaru nous annonça que l’on avait tenté d’assassiner Satora et que l’assassin était parti vers le toit.
Repartant sur le nuage vers le toit, nous avons fait le tour du Palais sans voir qui que ce soit. On entendit Hikaru hurler qu’une fenêtre était cassée au troisième. Quelques secondes plus tard, un bruit de vitre cassé retentit suivi d’un coup de feu. Vortigern venait de rentrer par la fenêtre du troisième étage semble t-il la plus proche de la ou il se trouvait, la fenêtre des appartements de Semilien. Bon réflexe du représentant de Goulung : il avait tiré un coup de feu sur l’intrus. Heureusement, il avait raté notre Nuit.
Rentrant dans la bibliothèque, située au troisième étage, nous n’avons rien vu. Nous avons courru dans les couloirs, à la recherche de cette homme, sans pour autant voir qui que ce soit, si ce n’est trois gardes morts. Nous avons rencontré Vortigern dans les couloirs. On continua les recherches, avant de décider de remonter sur le nuage et de faire à nouveau le tour du Palais en nuage. On vit Lize se faire lancer par Hikaru, qui depuis le début des évènements guetter les flux d’essences du haut de la tour du Palais, dans la cellule du Satrape, créant à l’occasion un trou dans le Palais.
Alors que l’on ne voyait rien, toujours aucun mouvement, nous avons vu Hikaru sauter vers la cellule du Satrape. Il devait avoir vu quelque chose pour agir ainsi : nous avons foncé vers la cellule.
[TROU DANS MES NOTES. Je fais appel à vos souvenirs. Que s’est-il passé dans cette cellule ? Je me souviens que c’était bizarre. On entendait plus de bruit je crois ? Je ne sais plus trop. Je crois qu’Hikaru a tué quelqu’un de façon non subtile et sale mais je ne me rappelle plus. Pouvez-vous m’aider ? ]
L’évasion du Satrape avait échoué. Heureusement. Dans quelle galère nous aurions été sinon ! Lize et moi souhaitions interroger cet homme au plus vite. Le Soldat Général semblait en avoir grande envie également. Ils montèrent sur mon nuage, accompagnés du Satrape [Problème dans la narration ici, on ne peut être que trois sur le nuage. Avait-on résolu le problème autrement ou est ce que j’avais mal lu le sort ? ]
Nous avons cherché à le faire parler. Il refusa catégoriquement.
Je tentais d’utiliser une attaque sociale surnaturelle sur lui, mais trop fatiguée, ayant déjà utilisé beaucoup d’essences, j’échouais. Le Soldat nous dit : « Bouchez-vous les oreilles. Je peux faire quelque chose mais il faut que vous vous bouchiez les oreilles.
Sur ce, Lize, toujours provocateur, répondit :
- Qu’allez-vous faire ?
- Je ne peux pas vous le dire. Bouchez-vous les oreilles. »
Lize refusa. Je ne sais pas ce qu’il fit, mais d’après ce que j’en compris, Lize (et bien sur le Satrape, la raison pour laquelle le Soldat Général avait fait cela) devait lui obéir. Le Soldat demanda :
« Comment avez-vous rencontré Subtil ? » Un style direct, pas de fioriture. J’aimais bien ce type finalement. Un peu difficile à cerner, très étranger, très charismatique bien que pas forcément mon style. Peut-être devrais-je chercher à me rapprocher de lui ? Enfin, je divague.
« C’est une correspondance de longue date.
- Comment l’avez-vous rencontré ?
- Je l’ai connu il y a trois ans. Nous avons eu une relation quelque temps. »
3 ans ! Je n’y croyais pas. Tant de temps qu’ils préparaient cela. Nous n’étions donc pas au bout de nos surprises. Que savaient – ils sur Salima ? Que voulait-il ? Je les empêcherais de trahir sa mémoire ! Oh, Katonshi aide moi !
3 ans donc. Ils avaient eu du temps pour réaliser leurs tâches. Qu’avaient ils donc prévu ?
Le Soldat demanda ce que l’on comptait faire du Satrape, si on souhaitait le renvoyer sur Terra Amata avec des ordres. Lize proposa d’en parler au Conseil, ce que le Soldat refusa catégoriquement : « Ils n’accepteront jamais ce type de méthodes. Il avait bien sur raison. Déjà Satora s’insurgerait. Je proposais donc de demander leur avis à Hikaru, Vortigern et Zoltar ainsi qu’à Mara et Kio.
On continua à poser des questions au Satrape, afin d’obtenir le plus d’informations possibles. Quels étaient les contenus des lettres qu’ils échangeaient avec Subtil, quelles étaient les faiblesses de Terra Amata, quelles raisons pourraient pousser le règne à abandonner ce territoire. On discuta un moment avant d’aller le déposer à Tenochtytla pour qu’il puisse le surveiller pendant que l’on discutait.
[LA AUSSI UN TROU. J’ai mis on parle de Tichan. Quelqu’un a une idée du lien logique entre les deux ?]
On discuta des possibilités que nous offrait la présence du Satrape. Si cela pouvait nous servir. Finalement, on décida de renvoyer le Satrape en lui disant de dire qu’il s’était échappé, le faisant ramener par le lézard Roi, sous sa forme reptilienne au milieu de la flotte de Terra Amata, entre Charmes et Théus. On lui ordonna de faire invoquer publiquement des Teodidja et de les envoyer dans l’Outre monde afin qu’ils puissent dire si oui ou non, il y avait une flotte de bateaux artefacts. Cela devrait déjà suffisamment perturber la politique de la Satrapie. Peut être même les faire réfléchir à l'idée d'envoyer une flotte autour de Tichan.
[Euh, et la fin c’était quoi ? Ca finissait ainsi ?]
Dernière édition par Emie le Lun 8 Oct - 19:11, édité 2 fois
Emie- Messages : 122
Date d'inscription : 25/04/2011
Localisation : Lyon
Re: [Textes d'ambiance] Le récit de la campagne
L'ordre me semble bon. Mais oui il manque des parties. Par Exemple François a envoyé ses résumé par mail plutôt que de les poster je crois.
Pour les fautes je veux bien les corriger, mais sur un ficher word plutôt. Ca va être chiant là si je dois toutes te les "dicter".
Il manque un dernier texte: le récit par le MJ (La vision de koloï! La vision de Koloï!)
Pour les fautes je veux bien les corriger, mais sur un ficher word plutôt. Ca va être chiant là si je dois toutes te les "dicter".
Il manque un dernier texte: le récit par le MJ (La vision de koloï! La vision de Koloï!)
Cristo- Messages : 384
Date d'inscription : 31/05/2011
Re: [Textes d'ambiance] Le récit de la campagne
J'ai rajouté le deuxième texte de Francois. Vois tu d'autres parties qui manquent?
Oui, je ferais un fichier word quand on sera d'accord sur l'ordre et que les gens auront dit qu'en gros, c'est ok. Il y a 13 récits actuellement (Crépuscule est en deux parties je crois, ce n'est pas deux récits). Savez vous lequel manquent? Qui ne voit pas un texte qu'il aurait écrit? Julien peut etre? Gab? Francois?
Je crois qu'il y a tous ceux de Vincent et moi.
Et si vous pouviez proposer des titres qui parlent plus de vos récits, ca aiderait à savoir s'il manque des bouts et à se repérer sur les scénars .
Oui, je ferais un fichier word quand on sera d'accord sur l'ordre et que les gens auront dit qu'en gros, c'est ok. Il y a 13 récits actuellement (Crépuscule est en deux parties je crois, ce n'est pas deux récits). Savez vous lequel manquent? Qui ne voit pas un texte qu'il aurait écrit? Julien peut etre? Gab? Francois?
Je crois qu'il y a tous ceux de Vincent et moi.
Et si vous pouviez proposer des titres qui parlent plus de vos récits, ca aiderait à savoir s'il manque des bouts et à se repérer sur les scénars .
Emie- Messages : 122
Date d'inscription : 25/04/2011
Localisation : Lyon
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